Comme le carton qui a sanctionné le coup de coude du deuxième-ligne sud-africain de Brive, Peet Marais, au visage de son vis-à-vis, l’international Romain Taofifenua, au sol (25e). Ce douzième carton (le seul rouge) après six matches brise la dynamique corrézienne et sanctionne l’indiscipline chronique d’une équipe trop nerveuse, trop agressive. En infériorité numérique, les Corréziens, marqués par cette décision, vont encaisser coup sur coup deux essais (31e, 33e). Rouge comme les maillots toulonnais qu’on a vu alors traverser le terrain, se multiplier, pour inscrire au final huit essais, sans forcer.

D’entrée, le RCT a proposé un rugby aéré autour de son maître à jouer, l’ouvreur australien Matt Giteau. Brive résistait et tentait de relever le défi offensif (3-3, 13e), mais Toulon dominait dans quasiment tous les secteurs. Les Varois mirent ensuite immédiatement à profit leur supériorité numérique pour creuser l’écart (22-3, 33e). Heureusement pour eux car les Brivistes, recouvrant leurs esprits, marquèrent par le troisième-ligne centre Koyamaibole (38e) en force, malgré un en-avant flagrant du demi de mêlée Péjoine généreusement oublié par l’arbitre,  M. Gauzere.

22-13 à la pause, on pensait les Corréziens capables de revenir au score mais deux échecs du buteur Gaetan Germain (43e, 45e) plombaient leurs espoirs. C’est alors que le RCT se mit à percer, à traverser, à déborder. La défense briviste payait sa débauche d’énergie et sombrait sans que Toulon ne force le trait. Cinq essais (48e, 53e, 57e, 67e, 80e) récompensaient de belles actions offensives, des relances, des courses sinueuses et des passes dans le bon tempo. Avec huit essais inscrits par ses arrières, Toulon,  avantagé par une longue supériorité numérique, était de toute façon dans le jeu un cran au-dessus de son valeureux adversaire, vendredi soir. Brive, au complet, aurait-il été capable de relever ce défi ? On ne le saura jamais.