Découvrez qui est la province Irlandaise du Leinster

Découvrez qui est la province Irlandaise du Leinster

Le vendredi 17 avril 2015 à 14:02 par David Demri

2 Commentaires

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Leinster-celebrationLors des demi-finales européennes, tout le monde ne partira pas sur la même ligne… Si Toulon, Saracens et Clermont sont des clubs, ce n’est pas le cas du Leinster. Province sous tutelle de sa fédération, l’équipe de Dublin possède plusieurs particularités qui la différencie de ses adversaires.

Contrairement au RC Toulon, à l’AS Clermont et aux Saracens, le Leinster n’est pas un club mais une province. C’est-à-dire qu’elle appartient à la Fédération Irlandaise (IRFU) , qui la finance à hauteur de 8,5 millions d’euros par an. Ce faible budget  (trois fois inférieur à celui de Toulon) se justifie par un artifice économique : 75% du salaire des internationaux en activité au sein du XV d’Irlande (environ 10 millions d’euros pour 20 des joueurs d’un effectif qui en compte 40) est pris en charge directement par l’IRFU.

En contrepartie, elle doit obéir à un cahier des charges précis, en particulier dans le domaine de la formation des joueurs. Ce qui pourrait s’avérer aujourd’hui pour d’autres entités un casse-tête – on pense à particulier à certains clubs français et non des moindres – cette obligation contractuelle est pour les Irlandais une fierté. Parce qu’elle s’adosse à un des éléments culturels les plus forts de leur rugby : le terreau scolaire. Revue de détails de la particularité du demi-finaliste irlandais.

Sport de l’Anglais, donc de l’envahisseur, le rugby n’a eu le droit d’exister en Irlande qu’au sein des écoles privées. C’est là où il a progressé, jusqu’à toucher le pays tout entier. Il faut voir aujourd’hui, même à l’heure du rugby professionnel, à quel point le championnat des grandes écoles est suivi par les médias et le public. 10 000 spectateurs assistent au sommet de la saison entre les lycéens de St Mary’s et ceux de Blackrock d’où est issu, entre autres légendes ovales, l’immense Brian O’Driscoll.

C’est ainsi que la province du Leinster compte 28 joueurs issus de la capitale, dont treize sortis directement de son académie – la meilleure d’Irlande – installée depuis trois ans sur le campus de l’université de Dublin et dotée de toutes les facilités : terrains synthétiques, salle de musculation ultra-moderne, club-house, etc…. Les écoles privées les plus prestigieuses étant presque toutes regroupées à Dublin, le Leinster n’a qu’à puiser dans ce vivier constitué par les meilleurs joueurs d’un Championnat scolaire particulièrement relevé.

LIMITÉ PAR LE RECRUTEMENT

Des quatre demi-finalistes européens, le Leinster est le plus contraint des clubs et la plus «nationale» des formations. La règle irlandaise est simple : une province n’est pas autorisée à aligner plus de quatre «étrangers» par match. Qu’entendre par «étranger» ? Un joueur né hors de l’Irlande, sans parents ou grands-parents irlandais, et/ou qui a déjà été sélectionné pour une autre nation. Le facteur limitant est aussi financier, puisqu’avec une fourchette comprise entre 4,5 à 8,5 millions de budget de fonctionnement (hors internationaux irlandais), les quatre provinces irlandaises ne peuvent pas recruter à prix d’or les meilleurs étrangers qui sont sur le marché. Cette option-là reste une spécificité française…

A cela s’ajoute une autre contrainte, mais qui peut devenir un atout pour l’équipe nationale. Concernant ces quatre «recrues», l’une d’elle doit obligatoirement être estampillée «special project», c’est-à-dire que le joueur non-irlandais recruté s’engage à postuler pour l’équipe nationale au bout de trois saisons passées sur le sol irlandais. Au Leinster, ce «special project» se nomme Ben Te’o. Il s’agit d’un Néo-Zélandais d’origine samaoanne de 27 ans, transfuge du rugby à XIII australien, athlète hors normes du type Sonny Bill Williams, et qui évolue trois-quarts centre à XV.

LABORATOIRE DU XV D’IRLANDE

Le Leinster est, au même titre, que le Munster, le réservoir de l’équipe d’Irlande. Là où grandissent les prochains internationaux, au contact quotidien de ceux qui représentent déjà leur pays. Tout est fait pour que ces joueurs d’élite ne disputent que vingt-cinq matches par saison, quand un international français en joue plus de trente-cinq. On voit bien qu’une star comme Jonathan Sexton, ancien ouvreur du Leinster, n’est pas parvenu à s’adapter aux cadences infernales françaises sous les couleurs du Racing-Métro.

Sous la tutelle de la Fédération, la province se met complétement à la disposition de l’équipe nationale. Le staff du XV d’Irlande, avec à sa tête Joe Schmidt, ancien entraîneur du Leinster,  peut demander à ce que certaines stratégies et combinaisons soient testées en match par le Leinster. Cette imbrication va parfois jusqu’à envisager des compositions d’équipes afin de lancer en Ligue Celte ou en Coupe d’Europe tel ou tel joueur, telle ou telle association au centre ou en deuxième-ligne. Un peu à la façon des franchises néo-zélandaises, sud-africaines et australiennes, elles aussi sous tutelle fédérale.

En comparaison, les liens entre Top 14 et XV de France sont bien plus ténus. Toulon et Clermont, pour ne prendre en exemple que les demi-finalistes européens, ne sont liés à l’équipe de France que par la convention de libération des internationaux signée par la FFR et la LNR. C’est peu et ça suffit pour mettre parfois le feu dans les relations entre staff tricolore et clubs du Top 14. L’épisode Camille Lopez (joueur du XV de France rapatrié par son club au motif qu’il pouvait se blesser en jouant alors que le staff tricolore aurait bien aimé le garder pour le dernier match du Tournoi contre l’Angleterre) est là pour le rappeler.

Côté anglais, les Saracens (comme les autres clubs du Premiership) ont signé un arrangement financier et sportif avec la Fédération anglaise. Il comporte, entre autres, un bonus financier pour les jeunes anglais alignés, un grand nombre de jours de mise à disposition des internationaux, mais aussi la visite des techniciens du staff national au sein des clubs afin de faire travailler individuellement certains joueurs dans des domaines particuliers.

LE SECTEUR PRIVÉ EN FORCE

Le Leinster est aussi le fruit d’un engagement économique spécifique – propre à l’Irlande. Si certains regrettent la main mise de grands industriels, hommes d’affaires ou millionnaires dans le rugby français et anglais, mais la tendance existe ailleurs en Europe et particulièrement en Irlande. En effet, pour apporter leur concours au rugby irlandais soumis depuis bientôt vingt ans à la concurrence économique de ses puissants voisins, les grandes fortunes ont trouvé un moyen d’apporter leur écot sans pour autant s’immiscer dans la gestion des provinces.

Un exemple : la saison prochaine, l’ouvreur du Racing-Métro 92, Jonathan Sexton, jouera de nouveau pour le Leinster. Son salaire annuel ? 800 000 euros. Cette somme se divise en trois parts. 500 000 euros de salaire au titre d’international, versés par la fédération ; 100 000 versés par la province. Et 200 000 euros pris en charge par une chaîne de stations-services, Topaz. Elle est la propriété d’un milliardaire qui sponsorise aussi le cricket aux Caraïbes et le rugby fidjien… En contrepartie, Jonathan Sexton sera nommé ambassadeur des stations-services et son visage apparaîtra au-dessus des pompes.

Ce n’est pas un cas isolé. Beaucoup d’hommes d’affaires irlandais s’investissent ainsi afin de permettre à l’Irlande de garder ses meilleurs internationaux. Si les troisième-lignes internationaux du Leinster, Sean O’Brien et Jamie Heaslip, courtisés par Toulon depuis deux saisons, sont finalement restés à Dublin, c’est finalement grace à la générosité de mécènes et de milliardaires irlandais, lesquels ont trouvé le moyen d’associer ces champions à leurs affaires. On voit bien que dimanche à Marseille, face à Toulon, c’est davantage qu’une équipe de rugby qui s’avance : il s’agit d’une sélection irlandaise, une moitié d’équipe nationale. Le joyau, préservé, de Dublin.

Source: lequipe.fr

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2 Commentaires

  1. cicoudu83 17 avril 2015 at 14h- Répondre

    Quand on lit cet article on s’aperçoit surtout que c’est au niveau de la formation que le bas blesse car en Angleterre elle est basée sur des bonus financiers et en irelande la formation se fait a la néo zélandaise c’est a dire des le plus jeune âge dans les collèges !! La ou en France a part faire du saut en hauteur et des ballons prisonniers dans les collèges on ne fait rien d’autre tout le problème est la car les autres des l’âge de 7 ans ils travaillent la technique individuelle et nous non et la formation n’est pas indemnisée correctement et la ligue veut le beurre et l’argent du beurre par des limitations absurdes !!

  2. kohi 17 avril 2015 at 17h- Répondre

    Oui mais en même temps les irlandais ont ils un seul titre dans un autre sport? Et ils n’ont jamais gagné la coupe du monde de rugby que je sache? Et honnêtement, l’équipe d’Irlande ne me fait pas bander… Je leur laisse leur système, sans aucun soucis!