Découvrez pourquoi il sera quasiment impossible de voir Antoine Dupont jouer avec un masque

Découvrez pourquoi il sera quasiment impossible de voir Antoine Dupont jouer avec un masque

Le mardi 26 septembre 2023 à 1:33 par David Demri

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Opéré d’une fracture maxillo-zygomatique vendredi, Antoine Dupont pourrait ne pas être autorisé à porter un masque de protection, interdit par le règlement, s’il rejoue. Il existe des alternatives moins épaisses mais moins protectrices.

Quel visage présentera Antoine Dupont s’il rejoue avec le XV de France lors de la Coupe du monde de rugby? Opéré d’une fracture maxillo-zygomatique vendredi, le capitaine des Bleus doit observer une période de dix jours sans effort avant d’envisager une participation au potentiel quart de finale le 14 ou 15 octobre. La blessure ne sera alors pas fortement consolidée et pourrait nécessiter le port d’un masque de protection.

Problème, le règlement de World Rugby n’autorise pas les équipements rigides et épais susceptibles d’augmenter « le risque (de blessure) pour le porteur ou les autres joueurs ». La Fédération internationale peut toutefois donner son feu vert après étude du dispositif (qui sera alors étiqueté d’un patch « approuvé par World Rugby ») même si les délais sont incertains. Pour le moment, la commission médicale n’a pas été saisie du cas Antoine Dupont.

Le seuil de 5mm d’épaisseur ne protégera pas Dupont

Contacté par RMC Sport, Manuel Gavelle, kinésithérapeute ostéopathe spécialisé en rééducation maxillo-faciale, détaille les dispositifs existants. « Il existe des masques thermoformables, des masques souples, donc des plaques que l’on va chauffer, que l’on va mouler sur le visage », explique-t-il.

« Il y a différentes dimensions de masques. Plus la plaque va être fine, plus il va rester souple, plus il va être épais, plus il va gagner en rigidité », précise le spécialiste.

« A partir de là, si on veut respecter le seuil des 5 millimètres avec la mousse comprise, on peut faire un masque mais cela ne protégera pas assez pour ce type de fracture où il peut y avoir des séquelles en cas de traumatismes dessus de nouveau », prévient-il.

« Vous pouvez mettre un coup de marteau »

Le dilemme est finalement assez simple: si World Rugby n’autorise pas un appareil plus rigide et protecteur pour Antoine Dupont, le demi de mêlée devra opter pour une version entrant dans les normes tout en l’exposant aux chocs adverses. « Les masques sont là pour protéger mais on est quand même dans le sport de haut niveau où les adversaires ne vont pas vous faire de cadeaux », poursuit Manuel Gavelle. Et s’il rappelle que « le risque est toujours là », le spécialiste affirme qu’il n’est absolument pas comparable si le joueur est autorisé à porter un masque rigide.

« Dans le cas d’une fracture d’un zygomatique, ça protège très bien. Vous pouvez mettre un coup de marteau dessus, le masque ne bougera pas. Le but est justement que cette force soit absorbée par les os sains autour. C’est à dire que sur la zone de fracture il n’y aura pas d’impact », conclut Manuel Gavelle.

Un délai de fabrication incompressible

Si Antoine Dupont opte pour une protection faciale, les versions sur-mesure offrent certaines garanties comme celle de ne pas avoir de conséquence sur son jeu. « C’est vraiment quelque chose qui est moulé au visage du joueur, conclut le kinésithérapeute. Ce sont des masques plus confortables, proches du visage et qui ne vont donc pas altérer le champ visuel. C’est souvent ce qui se passe avec les masques standards, un peu moins agréables à porter et des champs visuels que l’on ne voit pas. Ces masques (sur-mesure) sont très fins, très légers et vont protéger les zones qu’il faut en mettant un peu de surépaisseur dessus. » Une surépaisseur dont World Rugby n’est pas friande, obligeant le staff des Bleus à trouver un compromis entre finesse et solidité.

Un autre obstacle pourrait se dresser sur ce dossier du masque: son temps de fabrication. « Tout dépend de la matière avec laquelle vous allez le faire mais avec du carbone, il y a des temps incompressibles car vous avez des phases de séchage, de découpe, précise-t-il. En fonction du temps, de la température, ça va sécher plus ou moins vite. En règle générale, on peut sortir un masque comme ça en moins d’une semaine. » Ce qui serait encore dans les temps pour Antoine Dupont. Sous réserve de validation par World Rugby.

Source : RMC Sport

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