Gravement blessé à un genou en fin de saison dernière, le deuxième ligne du Rugby Club Toulonnais, Swan Rebbadj a manqué de nombreux mois de compétition avant de récemment faire son retour sur les terrains.

Durant sa longue convalescence, le joueur Toulonnais a beaucoup travaillé physiquement pour s’étoffer.

Lassé d’être taquiné par ses coéquipiers, Swan Rebbadj a pris le taureau par les cornes.

Interrogé via Midi Olympique, Swan Rebbadj se souvient de sa rupture du ligament croisé survenu le 22 avril 2023 lors d’un match de Top 14 contre Castres. Extrait:

« La veille, je n’avais pas dormi. J’étais inconsciemment en train de sentir que mon corps me lâchait après des années à enchaîner. J’étais à bout, mon niveau n’était d’ailleurs pas bon et les critiques étaient justifiées. Je jouais pour jouer, j’étais épuisé et je ne prenais plus aucun plaisir.

Le Top 14 est si dur… J’ai serré les dents sans jamais me plaindre auprès de mes coachs pour le bien de mes équipiers et de ce maillot. Mais lors de ma blessure, je me dis : « Enfin, je vais pouvoir me reposer et déconnecter ! » C’était ça mon sentiment après cette période horrible mais je ne regrette rien. »

Durant sa convalescence, le staff Toulonnais a donc décidé de le faire travailler physiquement, le temps qu’il puisse refouler les terrains. Extrait:

Le préparateur physique du RCT, Sébastien Bourdin se confie. Extrait:

« Swan m’avait parlé de sa volonté de prendre du poids pour gagner en densité au contact. C’est quasiment impossible de le faire pendant la compétition avec la destruction des fibres et les impacts. Avec notre cellule, et grâce notamment à Cédric Vivant, spécialiste de la réhabilitation sans impact, il a fait un travail qualitatif en salle avec en complément une bonne nutrition. » 

Swan Rebbadj n’a jamais été réticent à aller à la salle de sport. Extrait:

« Jamais ! J’ai toujours aimé la salle (rires). L’après-midi, j’y allais même en cachette. » 

La mission n’était pas gagnée selon Sébastien Bourdin. Extrait:

« Il a un métabolisme qui élimine énormément. Il a le droit et même le devoir de manger beaucoup plus que les autres. »

Son menu ? Riz et poulet, un kilo le midi et le soir. Pour le reste, ce sont des collations à base de fromage blanc.

En quinze mois, de janvier 2023 à avril 2024, l’international français (3 sélections) passe de 115 kg (11,2 % de masse grasse, masse maigre à 102 kg) à 121 kg (12,7 %, à 106,3 kg).

Désormais de retour, il avoue avoir rencontré de grosses difficultés pour la reprise de la compétition. Extrait:

 « J’étais à la ramasse (rires). J’avais mal de partout. J’étais très inquiet après une semaine de reprise, j’avais le sentiment d’avoir fait une énorme connerie avec une incapacité à changer de direction et une perte de confiance en touche. » 

Swan Rebbadj indique vouloir désormais enchaîner les matches. Extrait:

« Je suis passé du dégoût à aimer à nouveau ce sport. Je veux jouer chaque match parce que je prends du plaisir à être plus dense. Je ne suis plus le même joueur avec ce poids… Et tant pis si mes lifteurs me traitent de gros sac (rires). »