Dean Schofield: « Je suis meilleur à Toulon » (VarMatin.com)
Dean Schofield: « Je suis meilleur à Toulon » (VarMatin.com)
Le jeudi 14 avril 2011 à 14:46 par David Demri
Publicité
Face à Perpignan samedi dernier, le deuxième ligne anglais a sans doute été l’un des meilleurs toulonnais. Sans cesse dans la percussion, « Schoey » espère rebondir au plus vite après ce revers européen. Pourquoi pas dès ce week-end face à Toulouse, pour ce qui sera son baptême du feu au stade Vélodrome.
Entretien.
Dean, comment avez-vous vécu l’élimination en quart de finale de H Cup face à Perpignan?
J’étais vraiment très déçu. C’était un sale week-end… Nous avons perdu ce match de si peu… (29-25). Ce genre d’opportunité ne se présente qu’une seule fois dans la saison. Avec Sale et Philippe Saint-André, j’ai déjà perdu un quart de finale, en 2006 face à Biarritz (6-11). Avec cette expérience, le club sera plus fort à l’avenir. La prochaine fois que nous jouerons un quart de finale de H Cup, le club et les joueurs réaliseront que cette chance est unique.
Selon vous, à quel moment s’est perdu le match?
L’arbitre a pris des décisions incompréhensibles au sol comme en mêlée. Les Perpignanais ont pris deux cartons jaunes, mais ils n’ont pas concédé de pénalités pendant toute la seconde période. Maintenant, j’admets que nous n’avons pas besoin de l’arbitre et que nous aurions dû l’emporter. On aurait dû scorer davantage dans nos temps forts.
Ne pensez-vous pas qu’il fallait insister en première période alors que l’Usap déjouait?
Je ne crois pas. Nous maîtrisons notre sujet. Les Perpignanais avaient beaucoup de pression et sur le terrain, je me suis rendu compte qu’ils avaient peur. Durant la première demi-heure, ils n’ont pas joué en équipe. A la mi-temps, dans les vestiaires, nous étions très confiants pour la suite du match. Malheureusement, l’Usap a fait une grosse deuxième période…
Toulon a semblé jouer plus individuellement que Perpignan. Quel est votre avis?
Perpignan a fait des choses simples, parfaitement réalisées. De notre côté, certains joueurs font de grosses différences mais nous n’arrivons pas à marquer. En deuxième période, nous avons essayé de renverser la tendance, en vain. Cette défaite est difficile à vivre car le match était très serré et les deux équipes très proches l’une de l’autre.
Justement, ne craignez-vous pas un contrecoup après cette défaite?
Nous en avons parlé dès le week-end dernier et tout le monde est très motivé pour bien finir la saison et se qualifier. Le groupe est resté sous pression. Je crois que trois jours seulement après la défaite à Barcelone, les gars auraient été prêts à jouer en Top 14.
Quels ont été les mots du capitaine Joe Van Niekerk sur la pelouse de Montjuïc?
Il nous a juste demandé de rester ensemble et de ne pas oublier cette défaite; de nous reconcentrer sur le Top 14 en ne pensant qu’au prochain match.
Le prochain, c’est face à Toulouse, à Marseille et devant plus de 50000 personnes. Comment appréhendez-vous cette « première »?
Si je fais partie groupe, ce sera super. Je n’avais effectivement pas disputé le premier match de la saison au Vélodrome (en août, face à Clermont, il était blessé, Ndlr) mais en revanche, j’ai joué à Toulouse, en octobre dernier (44-5, 11e journée). Ils nous avaient défoncés. C’était horrible… Si je fais partie du groupe, je peux vous assurer que je saurai m’en rappeler. Pour moi, la motivation sera très facile à trouver. En deux matchs, je n’ai jamais battu Toulouse. J’espère fêter ma première fois comme face au Munster, en janvier dernier.
En même temps, les Toulousains ont annoncé faire tourner leur effectif…
Peu importe, car Toulouse peut aligner trois équipes compétitives. Ils ont un gros squad. Je ne m’en soucie peu car l’essentiel est la préparation du match et notre performance. Je suis excité à l’idée de disputer les derniers matchs de la saison car je pense que nous pouvons faire de bonnes choses. Nous devons nous qualifier pour la Coupe d’Europe.
Depuis près de deux mois, vous enchaînez les performances de très haut niveau. Comment l’expliquez-vous?
Si je savais pourquoi, je serais entraîneur! En fait, je me sens bien, en forme. J’ai faim de jeu et de victoires. C’est simple. La fin de saison est le moment le plus important. C’est le moment d’avoir faim. Je crois que nous pouvons être champions de France.
Entre le Schofield du début de saison et celui d’aujourd’hui, il y a quand même une grande différence…
En début de saison, j’ai eu une sale blessure (une déchirure abdominale, Ndlr) qui m’a freiné dans ma progression. Depuis que je suis à Toulon, je m’entraîne de la même façon, mais je crois qu’après un bon match, tu gagnes en confiance et tu te sens de mieux en mieux. C’est valable dans le jeu, mais aussi au sein de l’équipe, du club et avec les supporters. J’ai un bon feeling, ici.
Pensez-vous avoir retrouvé votre niveau de Sale ou l’avez-vous dépassé?
Je pense que je suis meilleur aujourd’hui à Toulon que je ne l’étais à Sale. Je me sens bien ici et puis en vieillissant (32 ans), tu réalises que tu n’as plus beaucoup d’opportunités de gagner quelque chose. Je pense toujours à ça. Je veux à tout prix gagner un titre et avec cette équipe, c’est possible. Pour moi, c’est maintenant que ça se passe! Dans l’effectif, il y a beaucoup d’autres joueurs trentenaires qui sont dans le même état d’esprit que moi.
En même temps, quand vous voyez ce que fait encore Kris Chesney à 37 ans, vous avez encore du temps devant vous, non?
Ce mec est unique! Il a le mental d’un joueur de 21 ans. Il s’entraîne dur pour jouer tous les matchs. Il amène beaucoup d’expérience à l’équipe et il représente un modèle pour les jeunes.
En parlant des deuxième ligne, que vous inspire la signature de Bakkies Botha?
C’est un bon joueur, qui possède une grande expérience et qui peut être utile à l’équipe. Il a quand même gagné une Coupe du monde. C’est une bonne nouvelle, car il va bien renforcer l’équipe et c’est bien pour le public de voir un tel joueur.
En tant que responsable des annonces en touche, que pensez-vous avoir apporté?
Ce n’est pas seulement de mon fait. Je fais les annonces, mais les avants travaillent très dur pendant la semaine précédant un match. Aubin (Hueber) et « Brique » (Dasalmartini) nous montrent les vidéos des trois ou quatre derniers matchs de l’équipe, puis chaque joueur étudie le jeu de nos adversaires. En match, c’est facile pour moi d’annoncer car Seb’ Bruno lance très bien et nous avons de bons sauteurs et lifteurs. Il y a également une grande partie de ressenti et c’est quelque chose que j’adore.
Quasiment un an après votre arrivée à Toulon, êtes-vous toujours autant impressionné par la passion qui entoure le RCT?
C’est incroyable. A ce titre, le match au stade Mayol face au Munster a été un summum! J’ai affronté le Munster quatre fois avant ce match et j’ai toujours perdu. Durant ce match, l’ambiance était fantastique. Leur marquer 38 points était un sentiment incroyable et sur le terrain, on pouvait voir leurs visages défaits. Ils regardaient le public autour d’eux et ils n’en revenaient pas. De ce point de vue, le rugby français est unique.
Publicité
Comments are closed.
ce n'est pas le rugby francais dean qui est unique mais mayol
Comme le muguet, le Schofield refleurit au printemps…. Ca tombe bien, on en a besoin…
et l'an prochain avec Botha pour renforcer cette 2e ligne déjà bien costaud, c'est super !