Arrivé en cours de saison de Biarritz en tant que joker médical de Sheridan, le pilier Alexandre Menini, a fait un grand saut. Aujourd’hui, il vise le doublé.

Passé en trois mois de la zone de relégation avec Biarritz au sommet de l’Europe avec Toulon, le pilier Alexandre Menini savoure son bonheur alors qu’il s’apprête à jouer la finale du Top 14 samedi avant de rejoindre le XV de France. En février, son seul horizon était la Pro D2, d’où il était arrivé à l’intersaison et où il a réalisé l’essentiel de sa carrière. Puis Toulon, en recherche d’un joker médical pour Andrew Sheridan, a jeté son dévolu sur lui. Et Menini s’est retrouvé en quelques jours sur la Rade, parmi les « Galactiques » du RCT, dernière étape de son tour de France qui l’a mené de sa Moselle natale à Mont-de-Marsan (2010-2013) en passant par Oyonnax (2005-06), Rumilly (2007), Béziers (2007-2009) et Aix-en-Provence (2009-2010).

« J’ai une chance extraordinaire. C’est vrai que j’ai beaucoup travaillé, que je n’ai jamais lâché mais j’ai surtout eu de la chance: de la chance que Toulon s’intéresse à moi, que Serge Blanco (le président de Biarritz, ndlr) ait accepté de me libérer… Il y avait beaucoup de tenants et d’aboutissants que je ne maîtrisais pas« , estime-t-il. « J’ai une chance énorme et je ne compte pas galvauder les moments magnifiques qui m’arrivent en ce moment« .

Samedi à Cardiff, il a joué son deuxième match de Coupe d’Europe et remporté le plus prestigieux des titres de clubs de l’hémisphère Nord face aux Saracens (23-6). « C’est mon premier titre, donc ça a encore plus de saveur« , raconte celui qui n’a pas tardé à se mettre au diapason de ses ambitieux équipiers. « Beaucoup de gens disent que je me suis intégré très vite mais c’est en grande partie grâce à eux, souligne-t-il. Ils n’ont pas fait de différence avec moi qui était dans un club relégable, qui n’ai pas beaucoup joué en Top 14 ou Coupe d’Europe. Ils m’ont intégré, ils ont déconné avec moi, mis à l’aise« . « Ils te poussent, c’est un réel bonheur. Ce ne sont pas des mecs qui te mettent la tête sous l’eau. Au contraire, ils te prennent par le col et te relèvent« . « Ce sont des Usain Bolt. Bolt, il peut déconner jusqu’à une minute du départ et ensuite battre tout le monde. Là c’est pareil: la semaine, c’est décontracté et mais dès qu’il faut travailler, ça change de mentalité et ça bosse dur« , raconte-t-il.

Malgré ses 30 ans, « c’est un joueur qui a de l’avenir« , estime le manager toulonnais Bernard Laporte: « On l’avait repéré l’an dernier quand il jouait avec Mont-de-Marsan et cette saison, il nous a fait des misères à Biarritz. Il est très costaud en mêlée et il se déplace aussi bien, il va de l’avant« . Laporte n’est pas le seul à croire en son potentiel. Le manager du XV de France Philippe Saint-André l’a appelé pour la tournée en Australie. Et dès le lendemain de la finale, Menini s’envolera pour les Antipodes où il poursuivra son apprentissage accéléré du très haut niveau.

Source: rugbyrama.fr