Le procès d’un rugbyman amateur pour un plaquage dangereux ayant rendu tétraplégique en 2022 le jeune Mathias Dantin se tenait ce mardi au tribunal correctionnel de Tarbes (Hautes-Pyrénées). Dix-huit mois de prison avec sursis ont été requis contre l’agresseur présumé.

Des retrouvailles au tribunal, deux ans presque jour pour jour après un terrible drame. Ce mardi à Tarbes, le jeune Mathias Dantin (18 ans), un joueur amateur devenu tétraplégique après avoir subi un « plaquage cathédrale » à retardement lors d’un match UNSS, retrouvait au correctionnel son agresseur, un Toulousain aujourd’hui âgé de 20 ans, lors d’un procès très attendu dans la région.

Procès au cours duquel une peine de dix-huit mois de prison avec sursis a été requise contre le prévenu (le jugement sera rendu le 18 février prochain), après un long examen des faits.

« C’est un joueur dont j’avais déjà remarqué le côté agressif »

Ce mercredi 14 décembre 2022, un match de rugby à sept opposant deux lycées des Hautes-Pyrénées touche à sa fin quand Mathias Dantin, 16 ans à l’époque, est victime d’un mauvais plaquage. Le jeune homme touché aux cervicales ne se relève pas. Depuis, diagnostiqué « tétraplégique incomplet », il vit en fauteuil roulant automatisé, précisant avoir perdu l’usage de ses membres inférieurs et ne jouir que d’une mobilité très partielle de ses bras.

À la barre du tribunal correctionnel de Tarbes, le jeune homme qui a reçu le soutien du XV de France ou de certains joueurs du Stade toulousain, est venu demander que son préjudice soit pleinement reconnu et justement indemnisé. « J’ai subi une agression. C’est un joueur dont j’avais déjà remarqué le côté agressif lors d’un précédent tournoi UNSS (Union nationale du sport scolaire). Comme moi, il jouait en club et avait un niveau supérieur aux autres élèves. Il voulait le montrer. (…) Et à force de vouloir montrer, quand on ne maîtrise pas, il arrive ce qu’il m’est arrivé« , a déploré Mathias.

« J’admire sa force et son courage »

Face à lui, le prévenu s’est défendu de toute violence volontaire. « Depuis cet accident, le rugby c’est fini pour moi. C’est même devenu compliqué de regarder un match », a-t-il expliqué au tribunal. Son avocat Me Pascal Nakache a évoqué « un geste maladroit et dramatique » mais « qui n’a à aucun moment voulu blesser la victime« . Le drame avait poussé à l’époque l’UNSS à suspendre pendant un mois la pratique du rugby sous son égide.

À l’issue des débats, le mis en cause – qui n’a jamais tenté de contacter Mathias Dantin depuis les faits – a toutefois tenu à rendre hommage à la victime. « J’admire sa force et son courage« , a-t-il soufflé. « Je suis désolé. »

Via RMC Sport