Ce samedi, l’ancien ailier du Rugby Club Toulonnais et du Castres Olympique, David Smith s’est confié via Var-matin à l’approche du match entre le RCT et le CO.

Ce-dernier s’est rappelé ses années passées à Toulon.

Il se rappelle d’un effectif extraordinaire. Extrait:

Van Niekerk, Fernandez-Lobbe, Giteau, Hayman, Botha, Wilkinson… Vous vous rendez compte? J’ai vécu quatre saisons extraordinaires. Un Top 14, trois Champions Cup. J’ai été un privilégié de jouer dans la plus grande équipe de tous les temps, et d’avoir pu marquer l’histoire d’un club, d’une ville, d’un public. C’était fantastique.

Il explique pourquoi le RCT était si fort à l’époque. Extrait:

Nous voulions faire de Toulon le centre du monde. Et au-delà des noms, nous avions un état d’esprit unique. À chaque stage ou réunion, Jonny Wilkinson disait: « vous êtes dans ce beau club pour le chèque? Pour le soleil? Non! On est là pour marquer l’histoire et rendre heureux nos supporters ». Tout n’a pas été parfait, il y a notamment eu les deux défaites en finale en 2012. Mais on a tellement travaillé qu’on ne pouvait pas échouer. Nous étions solidaires, nous nous aimions, nous voulions rendre fier notre public. C’était indescriptible.

Il raconte ensuite son meilleur souvenir avec Toulon. Extrait:

Je dirais le premier titre de Champions Cup, en 2013. On a vu des larmes dans les yeux de chaque supporter. On a mis Toulon sur le toit de l’Europe. Et le faire face à Clermont, waouh! Ou non, plutôt le doublé, en 2014. Rien ne nous résistait, nous avions la meilleure équipe du monde. La fête qui a suivi était sensationnelle: l’arrivée en bateau, les 100.000 supporters sur le port, les enfants, les mamies et les papis qui pleurent, qui chantent… Enfin, la troisième, ce n’était pas rien non plus… Difficile de ne garder qu’un souvenir (rires).

Il l’affirme : le public Toulonnais rendait l’équipe invincible. Extrait:

Quand je rentrais sur le terrain, j’avais un objectif en tête: faire rêver les enfants. Je les voyais en tribunes, et je voulais qu’ils se disent: « moi, un jour, je veux faire comme David ». Les supporters nous donnaient une telle force… En fait, le public de Toulon nous rendait invincibles.

Je pense que les supporters voyaient dans mon cœur que je vibrais avec eux. Je n’ai jamais refusé une photo, j’avais toujours le sourire, je discutais avec tout le monde. Pour ça, j’aimais aller au marché, au magasin, me balader en ville ou à la plage pour aller à leur rencontre. J’étais heureux au milieu du public. Je pense que ma sincérité et ma personnalité les touchaient. Et ils me le rendaient chaque jour. On s’aimait énormément.

Il explique dans la foulée pourquoi il n’a joué aucune des trois finales de Champions Cup. Extrait:

J’aurais préféré jouer, mais j’acceptais les choix du coach. Bernard [Laporte] ne faisait pas de coups dans le dos, alors une fois qu’il me donnait les raisons, c’était OK. Et dès la seconde où je sortais de la salle de réunion, je devenais le premier supporter de l’équipe. Ma priorité, ce n’était pas de briller mais que le RCT remporte des trophées. D’autant que si la finale était la cerise sur le gâteau, il y avait eu des matchs pour en arriver là. Chacun apportait sa pierre. Et Bernard me disait: « merci car si tu n’avais pas fait cela avant, nous ne pourrions jamais jouer cette finale ». On gagnait ensemble, on perdait ensemble. Bon, à l’époque, on gagnait surtout (rires).