Dany Priso : « J’ai mangé le sol, j’ai touché le ciel »
Dany Priso : « J’ai mangé le sol, j’ai touché le ciel »
Le jeudi 13 octobre 2022 à 19:59 par David Demri
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Le pilier gauche du Rugby Club Toulonnais, Dany Priso s’est longuement confié dans les colonnes du journal régional Var-matin pour évoquer son parcours rugbystique.
Ce-dernier explique être arrivé en France vers l’âge de 11 ans. Extrait:
« Je suis arrivé en France au moment d’entrer en 6ème, et j’étais un peu tête brûlée, surtout à côté de deux grands frères très carrés. Ils ont fait le même collège et le même lycée, et on n’avait jamais entendu parler d’eux. Moi, bon… Je faisais un peu le con. Le racisme? J’ai eu quelques petits déboires au début, mais je dirais qu’on a su régler les conflits pour se faire comprendre (sourire). Ca aurait pu être délicat d’être une famille de blacks dans un coin un peu reculé, mais finalement on a été accueillis à bras ouverts. D’ailleurs, mes meilleurs amis sont ceux rencontrés à cette époque. Ussel, c’est chez moi.
J’étais avec le groupe de footeux. Au lycée, on partageait le terrain avec les rugbymen à la pause. Mais on avait une technique tellement rodée qu’on avait fini par s’approprier tout le terrain. On n’était pas les meilleurs à l’école, mais pour avoir le terrain, on savait qui terminait à quelle heure et par quelle matière (rires). Sauf que toute l’école est allée se plaindre parce qu’on ne lâchait jamais le terrain. Donc on a dû partager en deux: on faisait des matchs footeux contre rugbymen. »
Au début, il ne souhaitait pas se mettre au rugby. Mais il a ensuite été convaincu et a participé à un entrainement. Le déclic s’est alors produit. Extrait:
« Ce qui m’a frappé, c’est que j’étais sans affaire, mais il n’a pas fallu plus de 30 secondes pour que les mecs m’équipent de la tête aux pieds. Une chaussette à untel, un crampon à l’autre, un tee-shirt au dernier et hop, je m’entraînais. Alors qu’au foot, tu oubliais un maillot, les mecs te disaient: “Demain j’ai sport, ça ne m’arrange pas. » Puis au rugby, il n’y avait pas de simulation. Et comme j’avais un jeu un peu physique, j’ai trouvé mon équilibre. »
Repéré par Limoges lors de ses 19 ans, une nouvelle aventure se profile pour Dany Priso. Extrait:
« Me retrouver seul à Limoges m’a mis une petite claque. J’avais pris un appartement, je faisais un apprentissage en pâtisserie. Le problème, c’est que quand les premiers salaires sont arrivés, j’ai fait comme tous les jeunes: soirées, dépenses… : ‘celle-là, elle est pour moi les gars.’ Sauf que dans l’équipe il y avait des mecs qui avaient papa/maman qui leur donnaient l’équivalent de mon salaire en argent de poche. Alors que moi, à la fin du mois, je n’avais plus un euro. Là, je me suis dit: ‘Mec, tu as 19 ans, si tu ne te donnes pas les moyens de réussir, personne ne va le faire pour toi.' »
Dans la foulée, il est repéré et recruté par le Stade-Français Paris. Il avoue avoir été malmené par Rabah Slimani qui ne l’a jamais ménagé lors des entrainements. Extrait:
« A mon arrivée au Stade-Français, j’étais ailier, centre, pilier, deuxième ligne. J’ai alors demandé qu’on me fixe, pour pouvoir progresser. On m’a proposé pilier gauche. Sauf que les mêlées, avec les jeunes, je m’en sortais. Mais quand tu montes, que tu t’entraînes avec Rabah Slimani, le meilleur pilier au monde… J’ai mangé le sol, j’ai touché le ciel. Il m’a fait voyager un peu partout à chaque entraînement (rires). »
Enfin, Dany Priso a décidé de rejoindre le Stade Rochelais après avoir été contacté par Patrice Collazo. Extrait:
« Quand on s’est rencontré, je lui ai dit que j’avais besoin de bosser, car je connaissais mes lacunes en mêlée. Son discours m’a convaincu. Il m’a dit que je ne jouerais que si j’étais bon. Moi, ça ne sert à rien de me raconter des grandes histoires: tu es bon, tu joues. Tu n’es pas bon, tu te remets en question. »
Désormais, Dany Priso poursuit sa carrière sous les couleurs Toulonnaises.
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Encore du boulot en mêlée fermée car trop souvent fautif mais quel gratteur et quelle mobilité une très bonne recrue