Le pilier droit du Rugby Club Toulonnais, Dany Priso s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique.

Ce-dernier a évoqué son aventure avec le RCT.

Il a exprimé ses grandes ambitions avec Toulon, lui qui a récemment prolongé son contrat avec le XV de la Rade de trois saisons supplémentaires. Extrait:

« L’histoire est lourde à porter. C’est un fait. C’est aussi beau de se dire que l’on joue pour un club comme Toulon. Maintenant, on est tous là pour aller au bout comme toutes les autres équipes. Mes coéquipiers et moi ne sommes que de passage à Toulon. Toulon restera, mais j’ai l’ambition, avec ce groupe, de marquer notre génération. On doit marquer notre petit nom sur la pierre de Toulon.

Il est temps d’aller chercher des choses, comme on a pu le faire il y a deux ans avec cette Challenge Cup. Personne n’avait su le faire. Maintenant, ce n’est qu’une petite partie. Il faut aller plus haut, et écrire un peu plus. On est à Toulon, le public est exigeant. Ce public est en attente de revivre les émotions vécues dans le passé. On le sait. On sait qu’ils sont animés par la gagne. On voit aussi que le public revient à Mayol. »

Il espère d’ailleurs que Mayol sera davantage plein pour les prochains matches à domicile. Extrait:

« On est tous heureux de voir le chemin parcouru, même si on aimerait voir Mayol le plus plein possible. Ce public en a la capacité. Quand on vient à Toulon, on vient pour ça. On vient pour vivre ce que l’on a vécu avec le maillot adverse. Quand j’étais à La Rochelle, ce public me filait les frissons. Ce groupe veut réanimer Mayol, faire corps avec la ville grâce au jeu produit sur le terrain. On est sur la bonne voie.

En ce moment, on donne tout, le plus possible, pour redonner envie aux gens de venir à Mayol. On sait tous, aussi, que les temps sont durs. Il n’y a pas de reproche là-dedans, mais on a conscience qu’il n’y a pas tout le monde qui a les moyens de s’acheter un abonnement ou des tickets. Alors on vit et on joue pour donner du plaisir aux Toulonnais. Maintenant, le projet est en place. Il n’est pas encore fini, mais le cap est mis. On le voit.

On m’avait vendu ça au moment de ma signature. Pierre et Franck Azéma ont commencé. On le poursuit. Le président fait beaucoup pour le club. Les gens ne le voient pas, mais c’est un grand monsieur. Il est arrivé après un grand nom de Toulon, et il met tout en œuvre pour que l’on puisse réussir. Il est passé derrière ça, et il a construit. Il y a un vrai projet, et on est en train de récolter les efforts du passé. »

Dans la foulée, il indique que tout le club travaille très dur, au quotidien, pour faire rayonner le RCT. Il savoure cette bonne atmosphère. Extrait:

« Il n’y a rien d’acquis, mais on sent un club qui a rectifié des choses pour que l’on soit plus aligné du haut jusqu’en bas. On avance ensemble. Nous sommes la vitrine du club. Mais, je peux vous dire qu’il y a beaucoup de collaborateurs qui travaillent dans l’ombre. On sent qu’on avance dans le bon sens. J’ai connu un projet à La Rochelle. Il s’est écrit sur du temps long. Pourtant, les gens m’ont dit que j’avais tort d’aller là-bas et que j’allais jouer pour ne pas descendre (rires). Un projet marche sur du temps long, et sur le fait de ne pas se mettre une pression trop haute. On reste dans du rugby.

Il faut avoir de l’exigence, sans se prendre la tête, et en ayant la notion de plaisir qui prime. Aujourd’hui, Toulon joue sur les deux tableaux. On prend du plaisir tous les week-ends. Honnêtement, les matchs où le groupe est passé à travers se comptent sur les doigts d’une main. On va chercher des choses partout. On maintient une dynamique depuis plusieurs mois, et cela peu importe les mecs qui jouent. Tout le monde se sent important, et c’est ça qui va nous permettre de voir loin. On a 40 voire 50 mecs prêts à se donner pour le collectif. Ce groupe a confiance en lui. Nous sommes dans les clous de nos objectifs, mais attention… »

Sur le plan sportif, il estime que le RCT doit s’améliorer dans le secteur offensif. Extrait:

« On doit aller plus haut, notamment sur notre jeu offensif. La base est là. Au début, on jouait qu’avec les avants. Les trois-quarts étaient à part. Quand ce groupe est aligné, il y a tout pour régaler Mayol. Avant tout, il y a le combat (il tape du doigt sur la table, NDLR), et des bulldozers. C’est la base du club. Mais, on a aussi de la vitesse, et les mecs le montrent. Il y a une dynamique, mais les curseurs doivent encore être élevés.

Le début de match contre La Rochelle ne doit plus arriver, même si les équipes ont le droit de bien jouer (14-0 au bout de 15 minutes). Cette rencontre, il y a un ou deux ans, on leur aurait perdu en baissant la tête. Cette année, j’ai la sensation qu’on baisse moins la tête. On ne s’affole plus, et on parvient à rebondir en restant le plus froid possible. Il y a des matchs comme celui-là, où sous les poteaux, on ne savait pas quoi se dire par le passé. Maintenant, on sent une plus grande maturité, avec un respect des consignes données par nos leaders. Nous sommes connectés. Il y a du positif, mais il faut monter les curseurs. Il faut se donner les moyens d’aller gagner quelque chose. »

Pour conclure, Dany Priso refuse d’admettre qu’il effectue son meilleur début de saison depuis son arrivée sur les bords de la Rade. Extrait:

« Je ne sais pas (rires). On va dire que j’arrive un peu plus à imposer ma façon de jouer. Je le répète, mais je prends beaucoup de plaisir à évoluer avec ce groupe. À mon sens, je n’évolue pas encore à 100%. C’est ce que je ressens. J’ai la bouteille pour me gérer, et pour anticiper les choses notamment sur les épreuves de force. Je connais mon corps et les adversaires en face de moi. Maintenant, je dois apporter plus dans mon jeu. Je dois apporter un peu plus de vitesse, je dois répéter un peu plus les tâches dans le jeu courant. Ce sont mes points forts. Je me trouve mieux dans les phases de conquête, mais je dois moi-même monter le curseur dans le jeu courant. »