Daniel Herrero évoque l’affaire Jegou – Auradou à sa manière !

Daniel Herrero évoque l’affaire Jegou – Auradou à sa manière !

Le mardi 23 juillet 2024 à 23:16 par David Demri

17 Commentaires

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L’ancien joueur emblématique du Rugby Club Toulonnais, Daniel Herrero s’est confié dans les colonnes du journal régional Var-matin.

Ce-dernier a notamment parlé de son amour pour le rugby et pour le XV de la Rade.

Il explique comment il est tombé dans la marmite.

Il avait 5 ans. Extrait:

À 5 ans, je vais voir jouer mon frère chez les cadets de Toulon. Je rentre dans le stade du RCT. C’est vite un temple pour moi. Je vais tout le temps garder l’idée que c’est dans cet antre-là que je construis ma manière d’être au monde. Je ne sais pas bien pourquoi je vais porter ce maillot avec tant de joie.

Mais ça m’habite, car je suis tellement heureux d’être de Toulon, et tellement heureux d’être dans ce monde sacré, ce temple magique. C’était ma maison légitime, où je pouvais être authentiquement Toulonnais. Mais je ne me suis pas dit: « Je suis Toulonnais. » Je me suis dit, de façon un peu prétentieuse: « Je suis Toulon.

Il raconte ensuite le style de joueur qu’il était. Extrait:

Moi, je ne me suis jamais senti allergique à aucun des secteurs de jeu. Assez tôt, jeune, on m’a d’ailleurs fait jouer demi de mêlée. En équipe première aussi. On m’a même mis au centre. Ce que je sais, c’est que je jouais à un poste dominant: troisième ligne. C’est l’absolu du tout, tu peux tout y faire, avec un seul amour: la balle. Et moi, on me pose là. Ce poste va m’offrir l’idée de l’universel. C’est là où j’étais invité avec le moins d’interdits. Mais, le truc, c’est que je suis Toulonnais. Et on m’a fait comprendre qu’il y a des choses qu’on ferait, d’autres non. (rires)

Il ne manque pas de parler de l’évolution du rugby. Extrait:

Les joueurs d’aujourd’hui n’ont pas énormément de différences avec ceux que j’ai entraînés. L’espèce bouge, mais bouge peu, même si le jeu de rugby a subi quelques percussions qui l’ont un tantinet transformé. De fait, il en a subi une grosse. Et c’est le champ moral qui a été touché. À partir de l’an 2000, il y a eu un changement de loi: on sera rugbyman pour réussir sa vie. Le statut professionnel, qui a mûri lentement mais sûrement depuis les années 1960, touche un peu l’âme. Les rugbymen sont toujours aussi sociables. Mais ils sont pros. Ils sont mercenaires au sens propre du terme, car ils vont jouer pour ceux qui les payent. Le rugby, lui, souffre, mais reste un jeu sublime.

Interrogé sur les affaires qui ont éclaté en Argentine et qui ont sali l’image du rugby Français, Daniel Herrero réagit à sa manière. Extrait:

Je vois avec une forme d’inquiétude les choses d’aujourd’hui. La jeunesse est turbulente, et c’est l’une de ses richesses. Mais, entre la turbulence et l’espièglerie, il y a des proximités. Et entre l’espièglerie et la bêtise, ça s’approche encore. De fait, le jeune, quand il rencontre la force du groupe, est potentiellement à l’orée d’une aventure sublime pour l’homme et, en même temps, d’un certain nombre de risques qu’il n’évacuera jamais: la violence potentielle, l’irrespect des autres…

Car, à chaque carrefour, il y a risque. […] Le jeu de rugby, lui, n’est pas coupable. Au contraire. Le jeu de rugby est encore une espérance. D’aucuns le penseraient même à l’échelle sociétale, comme moi. Mais il n’est pas pompier de la société. Il ne va pas éteindre tous les feux. Le monde ovale n’a jamais estimé que notre jeu était un remède. Il est une expérience de vie.

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17 Commentaires

  1. loule 24 juillet 2024 at 00h- Répondre

    Qu’on le veuille où non, Dany c’est le poète du Rugby,

  2. Lambin 24 juillet 2024 at 05h- Répondre

    Sacré Daniel ! Toujours les mots justes

  3. Legaulois 24 juillet 2024 at 07h- Répondre

    Sacré Daniel !!! Toujours dans le politiquement correct, doué d une grande intelligence, merci le poète

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    • Dede34 24 juillet 2024 at 07h- Répondre

      Avec les blabla de la propagande de radio bolloré cela ne me semble pas être du politiquement correct.
      De l’humanisme oui, du préchi-précha bollorisé non.

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      • Larrade 24 juillet 2024 at 08h- Répondre

        Un mot sur le patron de total, entreprise capitaliste s’il en est, qui fait rouler ta voiture. Un mot sur ceux d’Auchan, Leclerc, Carrefour qui te nourrissent ? Je suis pas fan de Bolloré mais franchement c’est devenu pathétique de le citer comme épouvantail. Tu ne regardes donc jamais de matches sur C+ ?

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        • Bébert83 24 juillet 2024 at 14h- Répondre

          Excellent Larrade !
          Complètement OK avec toi

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        • Dede34 24 juillet 2024 at 16h- Répondre

          L’intégriste bolloré utilise tout son pognon pour de la basse propagande, et cela marche.
          Voila comment des principes humanistes sont maintenant jugés comme au moins utopistes au pire comme Bisounours, alors que les principes de haines sont de plus en plus jugés au mieux acceptables au pire normaux.

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          • cade 24 juillet 2024 at 19h

            a que oui … Mais c’est la chaine de toulon … Prau , Hanouna .. au vue du score du fn sur la rade .. Le barbu au bandeau rouge est une sorte de zebulon romantique … tres loin de ce que sert les Bollore médias , mais justement est ce que toute monde le comprends ? trop fin et perche NON ?

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        • Dede34 24 juillet 2024 at 16h- Répondre

          Ta bagnole roule parce que la vie est organisée pour que la bagnole soit obligatoire, tout de plus en plus loin.
          Si la bagnole était un instrument de loisir voir émancipation, comme cela était vendu pendant les trente glorieuses, à la limite c’était jouable.
          Mais la bagnole est obligatoire ne serait-ce que pour travailler et acheter de l’essence.
          Et je ne parle pas du racket des auto-routes lui aussi bien organisé pour des profits maximalisés.

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  4. RNFOREVER 24 juillet 2024 at 07h- Répondre

    Ses deux dernières phrase sont sublimes!….

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  5. Papin 24 juillet 2024 at 09h- Répondre

    Ce n’est pas un remède pour tout mais ça peut remédier à pas mal de travers. Une expérience de vie qui peut transcender.

  6. Ernest Wallon 24 juillet 2024 at 09h- Répondre

    J’ai toujours adoré ce mec. Je suis souvent allé au resto des Herrero sur les quais à la fin des années 90 dans l’espoir de le renc-ontrer, ça n’est arrivé…..

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  7. Bougnatix 24 juillet 2024 at 09h- Répondre

    Un guerrier poète du RCT , le seul et la dernier à jamais. Emouvant d’écouter son point de vue à travers le filtre de bon mots à une époque ou nous régressons comme jamais . Amitié Mr Herrero d’un adversaire Auvergnat respectueux.

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  8. boblarouvei 24 juillet 2024 at 09h- Répondre

    l’intelligence était de traiter le fond du problème et non pas le fait divers …

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  9. Félix 24 juillet 2024 at 10h- Répondre

    Ces mots nous éclaire. Le raisonnement est limpide avec à la fin une apologie du libre arbitre. Le rugby est un tuteur avec des liens lâches pour permettre aux racines de se développer, pour tenir le tout.

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  10. Max 24 juillet 2024 at 16h- Répondre

    Herrero toujours parler pour ne rien dire. Un perroquet qui use de superlatifs grandiloquents pour donner l’illusion du discours intelligent.

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    • billentronche 26 juillet 2024 at 11h- Répondre

      Et toi tu brasse de l’air pour pas grand chose , quand tu auras eu la carrière et le passif qu’il eu tu pourras la ramené !!!!!