Onze mois après son dernier match en Bleu, Damian Penaud fait son retour en équipe de France samedi (17h45) à Twickenham lors du Tournoi des 6 Nations. Un joueur hors normes qui repart à la poursuite du record d’essais en Bleus.

Enfin, le revoilà! Après dix jours de convalescence à cause d’une blessure à un orteil, Damian Penaud a de nouveau foulé la pelouse de Marcoussis mercredi. Un seul entraînement à haute intensité, qui lui permet de retrouver automatiquement une place dans le XV de départ.

Car quand il est apte, aucun doute, le sélectionneur Fabien Galthié l’utilise: « Il nous apporte le déséquilibre offensif. Il est avec nous depuis 2020 et est tout le temps bon, souvent très bon. Ça fait près d’un an qu’il n’a pas joué, donc il doit avoir faim, très faim. »

Une saison quasi blanche en Bleu

La dernière saison internationale de Damian Penaud a en effet été compliquée. L’année dernière, à la même date, il venait de marquer un essai face à l’Irlande, sa 36e réalisation en bleu, et on l’imaginait fondre sur le record de Serge Blanco et ses 38 essais dès la semaine suivante face à l’Italie.

Finalement, aucun essai marqué sur les quatre dernières rencontres du Tournoi 2024, un virus l’excluant de la tournée de novembre, puis cette douleur à l’orteil qui l’a empêché de se remettre en confiance. « Théo Attissogbe lui doit deux essais! », plaisantait Thomas Ramos en conférence de presse.

Titulaire indiscutable

Qu’importe, la semaine dernière, l’ailier bordelais n’avait pas perdu son sourire, assis au bord du terrain de Marcoussis, observant les séances d’entraînement en baskets, toujours très apprécié du vestiaire.

Et même si Théo Attissogbe et Gabin Villière ont parfaitement assuré l’intérim, son retour en Bleu excite forcément. Avant sa petite période de disette dans le dernier Tournoi, il était sur des bases énormes: 36 essais en 49 sélections. Pour rappel, il avait fallu 93 matchs à Serge Blanco pour arriver à son total de 38 réalisations.

Pour affronter le XV de la Rose, son arrière, Thomas Ramos se réjouit de son retour: « Il a des qualités de vitesse incroyable, et il est puissant, quand il est lancé il arrive à casser des plaquages. On aime le décaler, on sait qu’il aime revenir à l’intérieur. J’aime bien le suivre, on ne sait pas trop où il va aller, les adversaires ne savent pas non plus, et ça créé des espaces. »

Un profil hors-normes

Le Bordelais a inscrit 15 essais en 13 matchs depuis le début de la saison, dont son incroyable sextuplé en Champions Cup face aux Sharks.

Le tout, sans vraiment respecter un cadre imposé: « C’est un génie, mais aussi un escroc« , souriait son entraîneur Yannick Bru après cette rencontre. Penaud n’est pas le joueur le plus assidu à l’entraînement, il effectue le travail qui lui est demandé, mais s’appuie surtout sur son sens du jeu et son physique pour être largement au-dessus de la mêlée. Le préparateur physique de l’UBB, Thibault Giroud, lui a même trouvé un surnom: « cheval ». A Bordeaux, le staff est même souvent impressionné par son détachement au cours des séances d’entraînement et vidéo, et sa capacité à être toujours à 100% en match.

« Il passe plus de temps à faire des échecs qu’à regarder les plans de jeu dans la semaine » confirme Yannick Bru. « Mais il est incroyable, il a une capacité d’anticipation au-dessus de la moyenne. C’est un gars simple, attachant. Il ne faut pas dix Damian dans l’effectif mais quand on en a un c’est déjà beaucoup. »

La grande passion des échecs

En plus de le côtoyer sur le terrain, l’arrière des Bleus, Thomas Ramos, partage sa chambre à Marcoussis avec le fantasque ailier. Et il le confirme, son coéquipier passe beaucoup de temps sur sa passion, les échecs: « Il a sa personnalité, il faut apprendre à le connaître, à l’apprivoiser. C’est quelqu’un d’agréable au quotidien, pas chiant. Il a des passions différentes de certains mecs, passionné par ses échecs. Et c’est passionnant de le voir passionné. »

Face à l’Angleterre samedi, et pour la suite du Tournoi, Damian Penaud va apporter au XV de France son grain de folie, pour dynamiser une attaque française centrée autour d’Antoine Dupont. Et sans en parler ouvertement, marquer rapidement les trois essais qui lui permettraient de devenir le meilleur marqueur de l’histoire du XV de France.

Via RMC Sport