Dernier match de Top 14 à Rajon pour le CSBJ, qui reçoit l’ogre toulonnais dans un stade à guichets fermés. Mais cette affiche de gala ne sera belle que si les Ciel et Grenat, toujours en quête du maintien, l’emportent.

« Désolé, il n’y a plus de place pour le match de demain. » Toute la journée d’hier, le téléphone de la boutique du CSBJ a sonné. Et la même réponse en boucles. Les 8160 billets disponibles pour ce CSBJ – Toulon ont trouvé preneur.

C’est que l’affiche est belle. Alléchante même. D’un côté, un CSBJ invaincu depuis trois journées et remonté à la 10e place, qui espère gagner son maintien devant son public. De l’autre, un RCT qui reste sur cinq victoires, dont une décrochée à Toulouse (6-3) et deux arrachées contre Biarritz (21-20) et Castres (19-6). Une série qui a fait passer le club de la Rade d’attraction médiatique à postulant au Brennus.

Eric Catinot et Xavier Péméja aimeraient bien avoir ce souci. Mais depuis le début de la saison, leur horizon se borne à un seul objectif : maintenir Bourgoin en Top 14. Et paradoxalement, alors qu’ils n’ont jamais paru aussi près d’y arriver, ils n’ont jamais été aussi inquiets. La faute à un calendrier compliqué (réceptions de Toulon puis Toulouse à Lyon, entrecoupées de déplacements à Brive et Montpellier). Mais aussi à un effectif peau de chagrin et qui ne supporte pas les coupes sombres.

Une cascade de blessés

Or, avant de défier Toulon et sa colonie d’internationaux, le tandem berjallien déplore une infirmerie trop pleine. Son pack est déplumé (Wihongi, Louchard, S. Nicolas et T. Genevois blessés, Jooste suspendu), sa ligne de trois-quarts a perdu dans la semaine VuliVuli (cuisse) et peut-être le buteur argentin Di Bernardo. Comble de malheur, le capitaine Julien Frier, happé par une mauvaise angine en début de semaine, est incertain.

Voilà donc le CSBJ dans la même situation qu’un an plus tôt au moment de recevoir Toulon, pour un match déjà capital pour le maintien. « On avait été laminé par cette équipe qui nous avait explosés physiquement », rappelait Benjamin Boyet dans la semaine. « Il faut évacuer ce souvenir (défaite 12-23). »

Le meilleur moyen est encore de faire mordre la poussière à la troupe de Philippe Saint-André, de retour à Rajon pour la première fois comme entraîneur. « C’est une des meilleures équipes d’Europe », estime Xavier Péméja. « Leur objectif était de se qualifier et ils le sont. Nous, on n’est pas encore sauvé. C’est une grande partie du maintien qui se joue, même s’il restera trois matchs derrière. Notre chance, c’est de jouer à Rajon. Mais pour gagner, il faudra se sublimer. » Avec un public enfiévré, pourquoi pas…

BOURGOIN : A . Forest – R. Coetzee, Janin, Van Zyl, Coux – (o) Boyet, (m) M. Forest – Cowley, Labrit, Leonte – Basson, Levast – Cardinali, J.-Ph. Genevois, Milloud. Remplaçants : Kopelani, Tchougong, Charlet, B. Williams, Guillot, J. Senio, Di Bernardo (ou Laloo), Viazzo (ou Moinot)

TOULON : Rooney – Lovobalavu, Kefu, S.B. Williams, Umaga ( ?) – (o) Contepomi, (m) Cibray – El-Abd, Fernandez Lobbe, Missoup – Chesney, Suta – Kubriashvili, Bruno, Emmanuelli. Remplaçants: Orioli, Taumoepeau, Skeate (ou Lozada), Sourice, Wilkinson, May (ou Marienval), Mignoni,Lea’Aetoa.

Arbitre : Christophe Berdos (comité Ile-de-France).