Chaque semaine, nous publions un sujet (coup de coeur ou coup de gueule) écrit par un visiteur du Blog afin de le traiter et d’en débatte ensemble.

Cette semaine, nous parlons du coup de coeur assez spécial d’Aurelien qui est « Mon père, ce supporter » au cours duquel il remercie son père de lui avoir fait découvrir le rugby et notamment cette passion qui nous rassemble tous ici: le Rugby Club Toulonnais.

Mon père, ce supporter

A l’heure d’écrire un coup de gueule ou un coup de cœur sur le RCT, je me suis forcément demandé ce que mon père aurait à dire. Parce que le Rugby Club Toulonnais, c’est avant tout le plaisir de partager cette passion avec celui qui m’a amené à Mayol tout petit et m’a appris à être fier des valeurs toulonnaises. Il a lui-même découvert les marches usées de Delangre avec mon grand-père, avant de rejoindre le cœur de Bonnus. On en a passé des heures à refaire les matchs sur la route entre Draguignan et Toulon. A se contenter de regarder le score des rencontres jouées à l’extérieur sur le Minitel, quand il ne fallait pas carrément attendre le lendemain, à l’époque où Internet n’existait pas. Il en a passé des nuits blanches à ruminer des défaites trop nombreuses, à souffrir en silence de la lente agonie de son club. La mine déconfite devant Canal +, pour voir les sempiternels clubs du Sud-Ouest se partager un gâteau dont on a oublié la saveur. A ressortir les cassettes poussiéreuses des exploits de Gallion, Champ et Diaz pour se souvenir que le RCT a connu les sommets. Mon grand-père s’en est allé et n’a pas eu la chance de voir Toulon renaître de ses cendres. Mais avec mon père, nous perpétuons la tradition, débriefant par téléphone ou lors des repas de famille, avec plus ou moins de discrétion. Confrontant nos points de vue, tout en se repassant le dernier match, pour en décortiquer les actions décisives. Quel plaisir aujourd’hui de le voir arborer les couleurs « rouge et noir » sans être raillé. Bien que cela ne l’ait jamais empêché de se rendre au travail chaque matin avec l’écharpe autour du cou. En tant que Toulonnais, on aime l’affrontement. Ceux qui hier se moquaient sont étrangement devenus de grands fans du club récemment… Pour mon père, comme pour d’autres fadas, aller au stade va bien plus loin que simplement supporter son équipe. C’est un devoir civique, voire patriotique, de défendre Besagne et de pousser 15 guerriers à porter haut le fanion au muguet. Tant pis pour les hausses de tension et autres extinctions de voix, c’est le moindre des sacrifices. Je ne peux m’empêcher à l’heure de conclure ce coup de cœur de remercier deux hommes qui, à mes yeux, ont changé la destinée du RCT : Jérôme Gallion, qui après avoir été le meilleur joueur de l’histoire du club, fut le président qui en évita la disparition. Et bien sûr, Mourad Boudjellal, qui nous a rendu notre fierté et notre honneur. Si j’ai un fils un jour, je l’amènerai à Mayol. Et ces deux hommes auront grandement contribué à ce que ce soit toujours un match de rugby qui s’y joue. Mais lorsque je verrai dans ses yeux la fierté d’être Toulonnais, c’est à mon père que je penserai.

Faites comme Aurélien, Stephane57, Paulette, Andrea, Toma, Doc83 et Cyril et proposez votre coup de gueule à paraître la semaine prochaine sur le Blog ! Envoyez-nous un mail avec votre coup de gueule ou coup de coeur à [email protected]