«J’avais demandé aux joueurs avant le match : « Faites-moi douter, constituez-moi un casse-tête chinois. » Le match à Grenoble devait servir à rebattre les cartes. »

Xavier Chiocci avait écouté attentivement et pris au pied de la lettre les consignes de Bernard Laporte avant le déplacement en Isère. Au point même de renverser la hiérarchie en quarante minutes très instructives sur son état de forme et sa détermination : onze plaquages, deux défenseurs battus (dont un étonnant « tchic-tchac » laissant le flanker isérois Peter Kimlin le nez dans le gazon), ainsi qu’un supplice infligé en mêlée fermée à son opposant Dayna Edwards.

Le pilier gauche sera ainsi logiquement titularisé ce dimanche en lieu et place d’Alexandre Menini, dans l’oeil du cyclone arbitral lors du quart de finale face aux Wasps, avec trois pénalités concédées. La promotion du premier n’induisant toutefois pas nécessairement une sanction pour le second : « Ce choix n’a rien à voir avec les problèmes d’Alex en quarts et ça n’enlève en rien la confiance que nous lui portons, tient à préciser Jacques Delmas. Il n’y était pour rien. Nous avions bien travaillé la poussée dans l’axe avant le match mais l’arbitre ne l’a pas interprété comme il le fallait. »

WAYNE BARNES, « UN ARBITRE QUE NOUS APPRÉCIONS »

Entre deux internationaux à la relance, l’encadrement varois a opté pour le cadet. Un choix dicté par la forme du moment et le profil de l’adversaire. « Dans l’état actuel des choses et vu les caractéristiques de leur pilier droit Mike Ross, il nous paraissait préférable de faire débuter Xavier, confirme l’entraîneur des avants. Il a une grosse force naturelle de base et il a su gagner en mobilité et en qualités de déplacement récemment. Il a fait les efforts en se rajoutant des séances d’entraînement. Il est à l’écoute et soucieux des détails, ce qui lui permet de poursuivre sa progression. »

Le 6 avril 2014, en quart de finale, à Mayol, face à Mike Ross et ses coéquipiers, l’enfant du RCT avait signé une prestation accomplie, couronnée par un essai. Un signe de bon augure, renforcé par la présence du même homme au sifflet. « Nous avons fréquemment eu Wayne Barnes par le passé, se souvient Delmas. Contre le Munster et le Leinster, l’an passé, et à Llanelli cette saison. Nous savons comment il arbitre et l’apprécions. A nous de faire le nécessaire pour que cela se passe bien, une fois encore. »

Bernard Laporte se montre en revanche perplexe quant à l’apport d’un de ses deux assistants juge de touche : « Quant à M. Owens, on en parlera après le match. Des gens nous disent qu’il est très proche du Leinster, on les écoute, on les croit… »

Au relais de Xavier Chiocci, Alexandre Menini devra terminer l’ouvrage lors de sa probable entrée en seconde période. L’occasion de saisir sa revanche, froide, savoureuse : « J’ai la rage. Il me tarde d’être de nouveau sur le terrain pour prouver que je suis capable de faire beaucoup mieux qu’en quart. J’ai juste envie de prouver que c’était simplement un incident. »

Source: Midi Olympique