D’ores et déjà, prenons le parti d’évacuer les cas de Clermont et Toulon, respectivement leader et dauphin de ce Top 14, qui semblent en effet – et sauf cataclysme — assurés de figurer dans les six à l’issue de la phase régulière. S’ils ne comptent qu’un et deux points d’avance sur le troisième, le Stade français, leurs calendriers paraissent très favorables avec, outre l’affrontement entre les deux équipes lors de l’avant-dernière journée, des réceptions négociables (Bayonne, l’UBB, Oyonnax et Toulon pour l’ASMCA, Brive, Toulouse, Castres et Oyonnax pour le RCT). Gageons, même, qu’ils termineront aux deux premières places de ce Top 14 2014-2015.

LES DEUX PARIS LES MIEUX PLACÉS

Derrière alors ? À la troisième place, le Stade français, à condition qu’il sorte rapidement de la spirale négative qu’il traverse actuellement, semble être le plus à même de décrocher rapidement son billet sur les six premières places (ce qu’il n’a jamais fait depuis l’instauration des barrages, en 2009-2010). Si les réceptions de Grenoble, Clermont, Toulouse et Montpellier – des adversaires directs pour la qualification – ne seront pas simples, les Parisiens pourront probablement aller chercher des points en déplacements (à Bordeaux-Bègles, La Rochelle, au Racing-Metro et à Brive), sachant qu’ils comptent déjà quatre points d’avance sur le quatrième, le Racing- Metro. C’est d’ailleurs à partir de cette quatrième place que l’écart se resserre. Seulement trois points séparent le Racing du sixième, l’UBB. Et il y a sept points de différence avec le neuvième, Montpellier.

Les Racingmen, eux aussi, font figure de prétendants très sérieux à une place en barrages. Ils possèdent également un calendrier plutôt « clément », qui ne prévoit plus de voyage chez des cadors (à Brive, à Bayonne, à Oyonnax et à La Rochelle). S’ils négocient bien la réception du FCG lors de la prochaine journée, puis font ce qu’il faut pour ramener des points de leurs déplacements à Amédée-Domenech et Jean-Dauger, ils devraient y voir plus clair à la mi-mars, au moment de recevoir Montpellier. Toulouse, pour sa part, jouera très gros le week-end prochain à Oyonnax. Petit vainqueur de Lyon sur son terrain le week-end dernier (23-20), le quadruple champion d’Europe doit prendre des points avant de recevoir Montpellier puis de se déplacer à Toulon. Pour ne pas connaître la première non-qualification en barrage de son histoire, il devra probablement se fendre d’un sans-faute à domicile (il y a déjà perdu deux fois) face à Bayonne, Brive et Bordeaux, d’autant qu’il devra aussi batailler à Paris et à Grenoble.

MONTPELLIER CAPABLE DE REVENIR ?

Parmi les surprises de cette bataille des six, qui survivra ? Bordeaux-Bègles (6e, 44 points), Grenoble (7e, 42 points) et Oyonnax (8e, 41 points) sont toujours en course à l’aube de la dix-neuvième journée du championnat. La dernière sortie de l’UBB à Moga, contre l’USO lors de la 24e journée (8 au 9 mai), pourrait se révéler déterminante… De ces trois prétendants, c’est le club de Raphaël Ibanez qui possède le calendrier le plus favorable. Malgré des déplacements à Clermont et Toulouse lors de la dernière journée, il voyagera chez deux candidats au maintien (Castres et Lyon). Pour lui aussi, la prochaine journée sera sûrement déterminante : de son résultat face au Stade français à Chaban-Delmas la semaine prochaine dépendra à coup sûr sa première qualification (ou non) en phase finale du Top 14…

Grenoble s’évitera- t-il la descente aux enfers des deux dernières saisons ? Les Isérois n’ont, comme l’an passé, pas un calendrier facile pour terminer la saison. Jugez-plutôt : ils doivent encore recevoir le Racing-Metro et Paris, et aller batailler à Toulon, Clermont et Toulouse… Les réceptions des deux clubs franciliens, lors des deux prochaines journées, seront capitales. Oyonnax, de son côté, tiendra-t-il le choc ? Invité (très) surprise de cette course à la qualification, le club de l’Ain va aussi avoir du fil à retordre d’ici la fin de la saison puisque, outre La Rochelle, Lyon et Bayonne, il devra encore affronter Toulouse, Clermont, le Racing-Metro et Toulon, sachant qu’il recevra seulement le Racing. Mais les « Oyomen », lors de leurs victoires à Paris et au Racing-Metro justement, ont montré qu’ils ne faisaient de complexes devant personne.

Montpellier, enfin, est pour l’instant le dernier en course pour la qualification. Miné par les problèmes que l’on sait, le club héraultais est en retard sur son tableau de marche et la défaite à Grenoble lors de la dernière journée n’a pas fait ses affaires. Avec quatre points de retard sur le premier qualifiable, l’UBB, le demi-finaliste de l’an passé n’a plus le choix : il va devoir faire le plein contre La Rochelle le week-end prochain, puis contre Lyon et Bayonne pour s’éviter un final à suspense contre Clermont lors de la dernière journée. Entretemps, il faudra probablement avoir ramené une victoire de Toulouse, du Racing, de Brive ou de Paris sous peine de ne pas se qualifier pour la première fois depuis cinq ans.

Source: Midi Olympique