Claude Atcher dénonce : « On m’a viré et on a dépensé 23 millions de plus ! »

Claude Atcher dénonce : « On m’a viré et on a dépensé 23 millions de plus ! »

Le lundi 8 avril 2024 à 19:26 par David Demri

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Dans un livre, Claude Atcher a livré sa version suite à son éviction de l’organisation de la Coupe du monde 2023. Auprès de RMC Sport, l’ancien patron du Mondial 2023 dénonce la gestion de ses successeurs pour expliquer l’ardoise – largement déficitaire – que pourrait laisser le tournoi.

L’ancien directeur général de la Coupe du monde de rugby 2023, Claude Atcher, n’a jamais digéré son éviction l’année précédant l’organisation du dernier Mondial en France. Dans un livre paru le 29 mars, le Gardois a livré sa vérité sur cette période, « sa version ». Pour RMC Sport, il a questionné la gestion financière de ses successeurs. Et notamment l’héritage économique qui découle de l’événement, qui selon lui aurait dû être plus fructueux à l’arrivée – les résultats définitifs des comptes n’ont pas encore été arrêtés.

Le premier point concerne le bénéfice planifié au sortir du tournoi: le Groupement d’intérêt public (GIP), structure qui organisait l’événement sur le sol français, avait planifié sous sa direction un bénéfice autour de 60 millions d’euros. « Les résultats qui circulent font état d’un bénéfice d’une quarantaine de millions d’euros. C’est 20-23 millions de moins que ce qui avait été identifié en juin 2022 par le conseil d’administration, un mois avant mon départ », souligne Atcher.

« Chacun devra reconnaître les responsabilités de cette situation »

L’ancien directeur général du GIP France 2023 croit savoir d’où proviennent ces « 20-23 millions » manquants. « Ce sont des dépenses supplémentaires de 20 millions d’euros pour la livraison du tournoi, actées en février 2023 par le conseil d’administration du GIP. Une partie est logiquement liée à l’inflation, une autre est liée au recrutement de salariés (plus que je n’avais prévu) et une autre vient du fait que le GIP a payé une société privée pour livrer la Coupe du monde pour un montant de 3 millions d’euros. »

Il estime que certaines dépenses « n’auraient peut-être pas été logiques si [il était] resté » en poste, et que son départ a « déstabilisé le comité d’organisation« . « Mais on m’a viré et on a dépensé 23 millions de plus, ça c’est factuel. J’ai la faiblesse de penser que je n’aurais pas dépensé ces 23 millions d’euros. Je n’aurais pas pris, de toute façon, une société pour livrer la Coupe du monde à ma place. J’aurais déjà économisé 3 millions. Pour le reste, c’est compliqué. Chacun devra reconnaître les responsabilités de cette situation. »

« Personne n’a remarqué qu’on avait payé trop cher » les hospitalités

Second point sur lequel s’arrête Claude Artcher: le delta, énorme, entre ce qui avait été budgeté en amont (60 millions de bénéfices) et ce que la Fédération française de rugby, actionnaire majoritaire du GIP, a finalement annoncé (40 millions de déficit d’exploitation en deux saisons). Comment une Coupe du monde qui devait rapporter de l’argent en fait-elle perdre au bout au rugby français?

« Je ne comprends pas tous les chiffres annoncés par le président Florian Grill depuis décembre. Aucun chiffre ne correspond, s’étonne-t-il. L’équipe (Bernard) Laporte a indiqué que ce déficit était hors de propos, surtout avec les fonds propres dont dispose la FFR avec le patrimoine que représente Marcoussis évalué autour de 60 millions. »

Aux 20-23 millions évoquées précédemment, les fameuses hospitalités, rachetées à hauteur de 82 millions d’euros par le Groupement d’intérêt économique (GIE) à Rugby World Cup, ont-elles lourdement pesé dans la balance? « Ce montant de 82 millions a été audité par l’Inspection générale des Finances et par le cabinet Deloitte. À aucun moment, personne n’a remarqué qu’on avait payé trop cher », se défend l’ex-dirigeant démis de ses fonctions en octobre 2022, qui assure que l’élimination du XV de France en quarts « a pesé sur les recettes ».

Via RMC Sport

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