Christophe Urios : « C’est affreux ! »
Christophe Urios : « C’est affreux ! »
Le mardi 3 novembre 2020 à 15:37 par David Demri
7 Commentaires
Publicité
Le manager de l’Union Bordeaux-Bègles, Christophe Urios s’est confié dans les colonnes du journal régional Sud-Ouest pour évoquer les matches à huis clos.
Ce-dernier avoue que disputer un match à huis clos est quelque chose d’affreux pour les joueurs.
Il affirme avoir envie de crier à certains moments, durant la rencontre.
Il précise que les joueurs se doivent de se trouver une motivation, parfois, pour jouer. Extrait:
« Un match dans ce contexte, c’est long. On l’avait déjà vécu à Bristol en Challenge Cup, et ce fut encore plus long puisqu’il y avait eu la prolongation. C’est affreux. Il faut vraiment arriver à trouver une motivation. Pour les joueurs, ce n’est pas simple non plus. Parfois, ils sont portés. C’est dur. C’est long, car il y a des moments dans le match où il ne se passe rien, alors tu as envie de crier car ça fait flipper. Il manque cette adrénaline, cette envie de partager avec les gens. je fais ce métier aussi pour ça. Mais bon l’essentiel c’est de pouvoir jouer au rugby quand même. »
Publicité
7 Commentaires
Et pour nous les téléspectateurs c’est pire de voir des matchs de merde et gueuler derrière notre écran !! c’est le top14 made in france
Bonsoir,c’est vraiment moche de suivre 1 match à huis clos,perso ne regarde plus que les matchs avec notre RCT.
Affreux??!!!
Faut relativiser un minimum! Ouvre le journal en ce moment, et tu verra ce qui est affreux!
Comment peut il utiliser le terme « affreux « .
Pauvre mec !!!
Allez Furios pousse ton cri…..
Et oui le top 14 sans les supporters c est plus du rugby donc il faut ou arrêter le top 14 ouu remette le public avec plus de geste barrière
De l’intérêt d’un public? Voici ce qu’écrivait le philosophe Michel Serres,académicien et rugbyman:
« Soit un match de rugby. Écoutons d’abord le son qui monte des gradins. Les supporters de la même équipe crient presque tous ensemble les mêmes choses au même moment. Les actes des individus se distinguent mal, ne parviennent pas à s’entrelacer pour faire histoire ou mémoire, ils n’enclenchent sur aucune bifurcation irréversible. L’individu est noyé dans la masse des supporters, dans le bruit de fond de la foule. Or l’intelligence de cette masse (capacité d’apprentissage, d’imagination, de raisonnement) est notoirement plutôt faible, qu’elle se manifeste dans le stade ou à la sortie.
Regardons maintenant sur le terrain. Chaque joueur accomplit des actions nettement distinctes de celles des autres. Néanmoins, toutes les actions visent la coordination, tentent de se répondre, veulent faire sens les unes par rapport aux autres. Les actes des joueurs, contrairement à ceux des supporters, interviennent dans une histoire collective et orientent, chacun différemment, le cours d’une partie « indécidée ». Les équipes mettent en œuvre des tactiques, improvisent, risquent… Chacun des joueurs doit être attentif non seulement à ce que font ses adversaires mais également à ce qui se trame dans son camp, pour que les mouvements accomplis par ceux de son équipe n’aient pas été tentés en vain. Le jeu se « construit ».
Les spectateurs n’ont pas d’action possible sur le spectacle qui les réunit. Le lien qui les unit est transcendant par rapport aux personnes qui composent le collectif. Sur les gradins, faire société, c’est être pour et contre, être dans un camp, aimer les siens, huer les autres.
Sur le terrain, en revanche, il ne suffit pas de détester le camp d’en face. Il faut l’étudier, le deviner, le prévoir, le comprendre. Il faut surtout se coordonner entre soi en temps réel, réagir finement et rapidement « comme un seul homme », quoique l’on soit plusieurs.
Or cette mise en synergie spontanée des compétences et des actions n’est possible que grâce au ballon. Sur le terrain, la médiation sociale abandonne sa transcendance. Le lien entre les individus cesse d’être hors d’atteinte, il revient au contraire entre les mains (et les pieds) de tous.
La vivante unité des joueurs s’organise autour d’un objet-lien immanent. Passant par le détour d’un être circulant, d’un centre mobile qui désigne chacun tour à tour comme pivot transitoire du groupe, le groupe intelligent des rugbymen est à lui-même sa propre référence.
Les spectateurs ont besoin de joueurs, les équipes n’ont pas besoin de spectateurs. »