Quel est votre état d’esprit avant d’affronter Toulon à Mayol ?

Christian Lanta. On joue une équipe qui est partie pour le doublé Top 14 – H Cup d’après ce que tout le monde dit. Clairement, on est le petit dans cette confrontation. On va y aller avec beaucoup de modestie, mais on sait aussi que nos quatre victoires consécutives nous ont permis de nous remettre en questions. Elles nous ont donné envie d’exister dans ce championnat. Alors, bien sûr que Toulon est plus que le favori de cette rencontre. Mais au-delà du résultat, l’important sera de donner une belle image, d’avoir 15 ou 23 joueurs qui vont donner le maximum et disputeront leur chance à fond.

Quel est le contenu de votre discours avant cette confrontation a priori déséquilibrée ?

Avec tout le battage et toute la publicité qui est faite autour de cette équipe de Toulon, mes joueurs savent où ils vont. Ils connaissent la qualité des joueurs en face. Et je suis sûr que parmi les journalistes, certains ont recensé le nombre de sélections que comptent les Toulonnais… J’ai dit à mes joueurs qu’il faudra être intelligent dans le rugby. Il faudra utiliser le pied et la main à bon escient. On sait qu’on doit être prêt, mais s’il y a bien un match où on n’a vraiment aucune pression, c’est celui-là. On a juste la pression de bien faire, de jouer juste, efficace, au large, dans l’axe ou au pied. Il faudra être cohérent mais on n’y va pas pour jouer un match de Du-Manoir sinon, on risque de ramasser cher (sic). Pour exister, on sait qu’il va falloir être présent, collectivement énorme, solidaire… Sans ça, on n’existera pas.

Toutes les équipes souffrent contre Toulon. En cas de lourde défaite, craignez-vous que cela influe sur l’avenir ?

Quel que soit le résultat, si on réalise un bon match, cela peut nous renforcer dans ce qu’on fait. On sait qu’il faudra être très bon pour exister un minimum. Si c’est le cas, ça peut nous solidifier, nous rendre meilleur. J’ai plutôt tendance à le voir comme ça. C’est peut-être mon côté optimiste.

Vous allez disputer deux matches rapprochés, demain et jeudi contre Bordeaux-Bègles. Doit-on s’attendre à une revue d’effectif ?

Oui. On va faire tourner, on n’a pas tellement le choix. On connaît les difficultés de la proximité des matches. Après le derby, on n’a eu que cinq jours pour récupérer avant d’affronter Agen (NDLR : six en réalité). Donc affronter Bordeaux quatre jours après Toulon (NDLR : cinq) nous amène à pratiquer du turnover. Tout le monde sera sur le pont.

Entre Toulon à l’extérieur et Bordeaux-Bègles à Jean-Dauger, la priorité a été ciblée, non ?

Non, mais sans cibler les matches, on sait que personne ne nous en voudra si on s’incline à Toulon, si on y met le contenu bien sûr. Alors que battre Bordeaux est essentiel pour la bonne continuité du championnat. Donc montrer quelque chose contre Toulon et gagner contre Bordeaux serait l’idéal.

En résumé, demain, vous n’avez rien à perdre et tout à gagner ?

Oui. On n’a pas la prétention d’y aller en disant qu’on va mettre les Toulonnais sur le toit. Si j’avais ce discours, je ne serais pas cohérent. Faire un résultat à Mayol sera très difficile. Mais le contenu doit y être. Bien préparer les matches suivants, ça passe par proposer un contenu cohérent à Toulon.

Avec l’exploit en tête…

Tout peut arriver dans le rugby… Qui pensait qu’on gagnerait à Biarritz ?