Du 18 septembre au 31 octobre, TF1 diffusera 21 matchs de la Coupe du monde de rugby dont ceux de l’équipe de France. Christian Jeanpierre, qui formera au micro un duo avec Bernard Laporte, évoque les spécificités de l’événement de l’année qui réunira sur TF1 des millions de téléspectateurs pas toujours spécialistes de la discipline.

«Avant cette Coupe du monde de rugby sur TF1 on vous sent presque aussi enthousiaste, voire plus, que si c’était une Coupe du monde de foot. C’est le cas?

Les Anglais vont faire de cette Coupe du monde un événement sans précédent. Avec une réalisation télé à la hauteur de l’événement. Rappelons qu’en 2011, en Nouvelle-Zélande, avec des décalages horaires importants, la finale France- Nouvelle-Zélande avait réuni 15,4 millions de téléspectateurs de moyenne à 10 heures du matin. 82% de part d’audience! Là, avec des horaires extrêmement favorables, cette édition va faire un carton d’audience, les meilleures de l’année c’est une évidence.

Comment expliquez-vous qu’il y ait autant de monde, notamment un large public féminin, devant une discipline aux règles plus compliquées que le foot?

D’abord parce que le rugby a une dimension graphique et esthétique qui passe très bien en télé. Et les valeurs véhiculées par ce sport, courage, haie d’honneur à la fin pour le perdant, etc. fédèrent le plus grand nombre. Et puis lorsque tu arrives dans les phases finales, il y a une intensité de dingue, une dramaturgie, un engagement physique, qui arrivent plus rarement au foot.

Aujourd’hui, le rugbyman le plus connu des Français est encore Sébastien Chabal. Sur une chaîne comme la vôtre qui met en avant les stars du foot, n’est-ce pas un handicap pour la promotion de l’événement?

Le rugby est encore au-dessus de tout ça, au-dessus de cette pipolisation. En rugby on gagne le plus souvent ensemble, même si certains joueurs se détachent toujours du lot. Maintenant, certains vont peut-être rayonner pendant l’événement et deviendront les stars de la compétition. Jonny Wilkinson est devenu une star car il était exceptionnel sur le terrain… bien avant de faire de la pub !

« Une Coupe du monde de rugby sur TF1, c’est un rugby tout public. »

Un mot sur votre dispositif?

TF1 diffusera les 21 plus belles affiches en direct dont 17 en exclusivité parmi lesquelles deux quarts, les demi-finales, la petite finale et la finale. Nous avons également passé un partenariat avec la FFR et Canal+ qui nous autorise à avoir un caméraman pendant quatre mois au coeur de l’équipe de France. Images qui serviront à nos éditions d’informations et à nos magazines dédiés à la compétition.

Vous allez commenter les matchs des Bleus avec Bernard Laporte avec lequel vous formiez déjà un duo pour une Coupe du monde 1999 mémorable…

Mémorable, ça oui, car j’ai commenté avec lui, à Twickenham, le fameux France- Nouvelle-Zélande qui reste à ce jour mon meilleur souvenir professionnel. Le match était mal engagé et à la mi-temps il avait lancé: «si on gagne, je mange un rat».  Et les Bleus ont finalement réussi à retourner la montagne black. Mais Bernard Laporte n’a jamais tenu parole (rires). A la fin de ce match, derrière moi, il y avait Pierre Albaladejo et Bill McLaren, qui fut la voix du rugby pendant des années en Grande-Bretagne. Bill m’avait alors dit : «Christian, tu as de la chance, tu as commenté le plus beau match de l’histoire du rugby». C’est vrai que c’était un truc de dingue. On se dit que ça n’arrive qu’une fois dans une vie.

Votre duo n’est pas trop rouillé?

Nous avons travaillé ensemble cet été en commentant ensemble plusieurs matchs en cabine. Grâce à France Télévisions nous avons même pu commenter France–Angleterre dans les conditions du direct, en août dernier. Dès que l’on a ouvert le micro, même 16 ans après, il y avait toujours la même complicité entre nous.

« Je ne changerai rien à mes commentaires »

Vous aurez un rôle important dans la compréhension d’un sport aux règles parfois compliquées.

Bien sûr. Aujourd’hui, il y a environ 1 million de téléspectateurs sur Canal+ avec le Top 14 et 4-5 millions sur France Télé pour le Tournoi. Nous, sur TF1, pour une Coupe du monde, on parle de 10-15 millions de téléspectateurs. Notre rôle est vraiment d’expliquer les règles avec beaucoup d’humilité à ces téléspectateurs qui sont moins spécialistes. Une Coupe du monde de rugby sur TF1, c’est un rugby tout public.

Pas peur que l’on vous reproche ce côté supporter que vous revendiquez?

Je n’ai reçu aucune consigne de TF1 pour ne pas le faire. Ça ne me gêne pas d’être supporter ni d’être accusé de chauvinisme. C’est mon style de commentaire. Je ne changerai rien à ma manière de commenter. J’aime énormément ces mecs que j’ai découvert à Tignes durant trois jours cet été. Quand on est sur TF1 on doit faire parler son cœur, on doit être généreux.»

Source: lequipe.fr