Cheslin Kolbe voulait mettre un terme à sa carrière : « Il me fallait penser à arrêter ma carrière »
Cheslin Kolbe voulait mettre un terme à sa carrière : « Il me fallait penser à arrêter ma carrière »
Le mercredi 12 octobre 2022 à 22:27 par David Demri
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Depuis son arrivée au Rugby Club Toulonnais, l’ailier international Sud-Africain Cheslin Kolbe est victime de nombreux pépins physiques.
Le Varois n’a malheureusement jamais pu véritablement enchaîner les prestations avec le XV de la Rade.
Arrivé à Toulon blessé, il a dû se soigner pendant plusieurs mois avant de pouvoir débuter son aventure avec le RCT.
Quelques mois plus tard, Cheslin Kolbe a été victime d’une fracture d’un pouce l’éloignant des terrains pendant plusieurs semaines.
Plus récemment, c’est un fracture de la mâchoire qui l’ tenu écarté des terrains pendant plusieurs mois.
Lors d’un entretien exclusif accordé au journal L’équipe, Cheslin Kolbe a concédé sortir d’une période très frustrante où il n’a pas pu faire parler son talent avec le RCT. Extrait:
« Je sors d’une période très frustrante avec un tas de blessures ces derniers mois. Je n’ai pas pu m’exprimer comme je l’aurais voulu. Ça a été une épreuve mentale aussi. Je cogitais beaucoup. Je ne comprenais pas pourquoi j’accumulais les blessures. Je me sentais mal vis-à-vis du club. J’avais envie d’aider l’équipe. J’essayais de me raisonner en acceptant le fait que la blessure est un obstacle inévitable qu’il faut surmonter. »
Il confirme avoir déprimé de cette situation. Extrait:
« La déprime était là. Mon épouse, nos deux filles, mes parents m’ont fait du bien car quand on est blessé, on se sent seul, isolé, loin des gars de l’équipe. On est tous les jours loin du terrain alors que c’est le plaisir ultime. Pas de jeu, pas de ballon, juste des soins avec les kinés, qui ont été super, mais bon, je me suis retrouvé dans une situation à l’opposé de ce que j’avais envisagé. »
Dans la foulée, Cheslin Kolbe explique avoir été tout proche de devoir subir une intervention chirurgicale pour soigner son genou, lors de sa signature à Toulon. Extrait:
« En débarquant à Toulon, j’avais un souci avec les ligaments de mon genou gauche. J’ai été à deux doigts de me faire opérer car j’avais dépassé le délai de guérison espéré. Une petite voix intérieure me disait : « Donne-toi encore une ou deux semaines ». J’ai consulté des spécialistes à Toulon, à Lyon et en Afrique du Sud. Ils étaient unanimes, me recommandaient tous une chirurgie. Mais cette petite voix en moi me répétait : « Attends ! »
Il a finalement patienté deux semaines supplémentaires et a réussi à échapper de peu à une intervention chirurgicale. Extrait:
« Je suis croyant. Je m’en suis remis à Dieu. Je lui ai demandé de m’éclairer, d’accorder des réponses à mes questions. J’ai demandé un sursis aux médecins. Et la guérison est venue. C’était une bénédiction. »
Mais les pépins se sont enchaînés pour le Springboks. Extrait:
« J’ai pu rejouer quelques matches avec Toulon puis je me suis cassé le pouce droit sur un plaquage (en avril). Là, ça a été dur psychologiquement. Je revenais à peine sur le terrain. Et cette fois, je devais subir une opération. Ces blessures devaient arriver pour une raison, mon corps et mon esprit devaient se régénérer. J’ai pu rejouer en fin de saison avec Toulon. Puis j’ai disputé trois matches en sélection. Malheureusement, ça a recommencé, j’ai eu la mâchoire fracturée. »
Il explique avoir pensé à mettre un terme à sa carrière. Extrait:
« Là je me suis dit : « Mon Dieu ! » J’ai pensé que c’était peut-être un signe, qu’il me fallait penser à arrêter ma carrière. J’en ai parlé avec mon épouse. Je n’avais jamais connu une telle série de pépins. Pourtant, je faisais le maximum en termes d’hygiène de vie. Ça faisait beaucoup. Ça cogitait fort dans ma tête. »
Finalement, son envie de continuer à été plus forte que tout. Extrait:
« J’avais toujours cet amour du jeu, l’intuition que je pouvais encore prendre du plaisir sur un terrain. Le rugby, c’est ce que j’aime, c’est tout ce que je suis. J’ai encore des objectifs avec Toulon et en sélection. Il m’a fallu me recentrer sur moi et les miens. Ne pas regarder plus loin. Ne plus me prendre la tête. Et travailler trois fois plus dur pour revenir. Mon père m’encourageait à ne pas lâcher, à rester fort et à garder la foi. Tout comme Siya Kolisi, notre capitaine, qui est un ami précieux. Lui aussi a dû surmonter des trucs durs. Il m’a encouragé à me détacher de tout : « Oublie les blessures, tout ce qui se passe. Recentre-toi sur l’essentiel, les tiens. Ce sont eux qui te rendent heureux. » Il avait raison, mon épouse et nos enfants donnent du sens à tout ce que je fais.
L’impatience en nous est énorme alors que seul le temps permet de guérir. Elle rend les choses encore plus difficiles. Faut prendre son temps. Je ressens ce que vit actuellement Gabin Villière. Je comprends sa frustration. Il faut utiliser ce temps pour se régénérer mentalement, car le Top 14 est long. Il faut se focaliser sur l’instant présent plutôt que sur un éventuel futur. Voir trop loin te fait oublier les batailles à livrer au quotidien. »
Désormais pleinement rétabli, on espère que Cheslin Kolbe pourra enchaîner les matches avec Toulon avant de partir en sélection nationale pour disputer les tests-matches de novembre avec les Springboks.
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J’aime beaucoup son discours, il y a un grand respect de lui et des autres..
Il doit bien aimer ton pseudo aussi…
Bon moi je suis athée mais je vais quand même prier pour que son genou tienne
Eh bien il est passé par plein de chose… très mouvementé ses derniers temps …
D’ailleurs j’ai eu peur d’une rechute à la mâchoire suite à sa chute en l’air contre Brive, sa tête a tapé violemment par terre !
Sûr qu’il ne vas pas dire que les vacances c’était super…..
Ce coquin de dieu qui te guéris pour le genou mais qui te casse la mâchoire puis le pouce !! En priant que tout aille pour le mieux et qu’il nous plante des essais !
« En débarquant à Toulon, j’avais un souci avec les ligaments de mon genou gauche. »
Soit il n’a pas passé de visite médicale avant de signer, soit le service médical du RCT est incompétent!
On le savait blessé au moment de la signature …
oui mais pour le montant de son transfert on avait Dieu avec lui ! Suffit juste de savoir s’Il est compté comme JIFF ?
Rassurant d’avoir misé autant de pognon sur quelqu’un qui songe à tout arrêter…