Cheikh Tiberghien : « Fabien Galthié m’a dit d’aller chercher le maillot, qu’il ne l’offrait pas »

Cheikh Tiberghien : « Fabien Galthié m’a dit d’aller chercher le maillot, qu’il ne l’offrait pas »

Le jeudi 9 mai 2024 à 11:16 par David Demri

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Ce samedi après-midi, l’Aviron Bayonnais défiera le Racing 92 dans un match qui sera délocalisé du côté d’Auxerre.

Interrogé via Midi Olympique, l’arrière Bayonnais Cheikh Tiberghien s’est confié à l’approche de cette rencontre.

Il ne cache pas que Bayonne est dans une mauvaise passe après avoir perdu ses quatre derniers matches. Extrait:

Comptablement, ça nous a fait très mal. Nous n’étions pas loin de la course au top six et nous sommes, maintenant, dans la course au maintien. En deux matchs, nous avons basculé, mais nous le savions. Le championnat est hyper serré et une défaite à domicile pouvait nous faire mal. Là, ça fait deux. Quatre défaites, ça fait mal à la tête, mais on a essayé de rester soudés et de continuer à bosser comme on le faisait. Le but, c’est de bien finir la saison, car nous devons laisser le club en Top 14.

Il explique comment le groupe Bayonnais compte s’y prendre. Extrait:

La chose la plus importante sera la solidarité du groupe, des quarante joueurs et notre rugby. C’est ce qui nous a permis d’aller chercher six bonus défensifs à l’extérieur, même si c’est dur de ne pas avoir gagné un match en déplacement.

Notre travail reste le même. Dans la tête, tout le monde le sait. On ne s’est pas mis une pression supplémentaire. La pression, tout le monde l’a déjà chaque week-end. Ça ne sert à rien de se mettre la tête à l’envers après ce mauvais passage. On a continué à bosser, peut-être un peu plus. Il y a peu de matchs où nous avons roulé sur l’adversaire.

À chaque fois, à la maison, nous avions la pression. À l’extérieur, il y en avait aussi pour enfin aller chercher quelque chose. Alors là, peut-être qu’il y a une pression supplémentaire, mais on ne se l’est pas mise dans le groupe. Je ne pense pas que ça serve à grand-chose. Au contraire, ça pourrait nous desservir.

Il évoque dans la foulée le match à venir contre le Racing 92. Extrait:

On se souvient tous du match aller. Le Racing menait bien au score et nous avions réussi à tout chambouler avec cet essai de Rémy Baget à la fin. Je pense qu’au Racing, ils ne l’ont pas oublié. Cette équipe va à 10 000, elle est incroyable dans la vitesse et l’engagement. À mon avis, nous allons être reçus. On s’attend à un très gros match, physique, avec beaucoup de vitesse.

Josua Tuisova devrait effectuer son retour à la compétition du côté du Racing. Extrait:

Une équipe ne gagne pas avec un joueur, mais Tuisova, c’est sûr qu’il vaut mieux l’avoir avec que contre soi (sourire). C’est un facteur X, ultra-dangereux. Il faudra faire très attention à lui.

Il a ensuite parlé de la délocalisation du match à Auxerre. Extrait:

Pour nous, au niveau de la surface, ça ne change rien, car ça reste de l’herbe. Le Racing est habitué au synthétique, où ça va encore plus vite. Après, je ne pense pas que la surface puisse changer complètement un match. Ça peut légèrement intensifier une rencontre, mais ça reste du rugby, avec une grosse équipe en face. Je ne suis pas sûr que le Racing soit tant perturbé que ça par le fait de ne pas jouer sur synthétique.

J’avais déjà vraiment adoré le fait de jouer le match contre Toulon à Anoeta, même s’il y a ce gros point noir avec la défaite. Là, ce sera à Auxerre. Je n’ai pas du tout d’attache avec l’AJA, je ne la suis pas, mais ça reste un stade de foot. Il doit y avoir une atmosphère particulière. Je ne connais pas du tout l’Abbé Deschamps. Je ne sais même pas quelle est son affluence. 18 000 ? Ça reste un petit stade de foot, comme un stade de rugby. Sur les photos, il me fait penser au stade de Castres.

Il s’est ensuite confié sur ses prestations personnelles. Extrait:

J’ai trouvé les débuts un peu poussifs. Il y avait un changement de club, de coéquipiers… Ça y joue. Sur la suite, je joue mieux qu’au début. J’ai évolué sur certains points, je me suis trouvé avec mes partenaires, le staff. Je suis très content de ma saison jusqu’à présent. J’espère que ça continuera et que ça ira de mieux en mieux.

Depuis le début de saison, je n’ai loupé que deux matchs. C’est cool de pouvoir enchaîner, quand tu fais de bonnes performances et que le staff te fait confiance. Je n’ai pas été blessé, à part quand j’ai eu une petite alerte qui m’a fait rater deux matchs. Je touche du bois pour que ça continue.

Avec Camille Lopez, on s’entend très bien en dehors du terrain. J’ai eu la chance de jouer avec lui à Clermont, je connais son jeu. Je peux anticiper ce qu’il va faire. Camille lit le jeu comme peu de joueurs savent le faire. Il arrive à anticiper mes courses. On arrive à pas mal se trouver, c’est cool. J’étais content de mon match à Paris, mais la défaite a entaché ma prestation et celle de mes coéquipiers. Derrière, contre Bordeaux, j’ai fait un très, très mauvais match. Ça prouve que j’ai encore plein de trucs sur lesquels je dois évoluer.

En revanche, il s’est manqué contre Bordeaux-Bègles. Extrait:

J’ai eu une discussion avec le manager après le match. Il n’y avait pas de raisons particulières à ça. Le temps était très compliqué pour un arrière, mais c’était le même pour tout le monde. Ce n’est pas une excuse. Ma préparation a été la même que d’habitude. J’étais dans un jour sans. Je ne sais pas si les gens, de l’extérieur, peuvent le comprendre, mais chaque joueur de rugby l’a déjà vécu et le revivra. C’est la seule rencontre où j’ai vraiment fait un mauvais match. Il faut qu’il y en ait le moins possible, c’est l’objectif. Après un mauvais match, il faut juste basculer et ne pas se mettre la tête sous l’eau.

La première chose, c’est de savoir qu’on n’a pas été bon, de l’admettre et de regarder ce qu’on a fait de mal. En l’occurrence, face à Bordeaux, c’était presque tout. Mais je sais que ce n’est pas mon niveau et que je peux mieux faire. C’est mon plus mauvais match depuis que je suis arrivé à l’Aviron. Il ne faudra pas reproduire les mêmes erreurs.

Cheikh Tiberghien est conscient que son nom revient fréquemment au sein du staff Tricolore. Il réagit. Extrait:

Bien, c’est cool de savoir que son nom circule comme vous dites. Après, il n’y a rien eu encore. Ça fait toujours plaisir de se dire que tes performances de la saison ont été remarquées et qu’il y a, un peu, une carotte au bout. Ça pousse à ne pas lâcher et faire encore mieux. Aujourd’hui, les autres sont meilleurs que moi. Le Graal, pour tout joueur, c’est de jouer pour son pays. Ce ne serait que du plus, pour moi.

Il indique avoir échangé avec Fabien Galthié. Extrait:

Nous avons un peu parlé. Il m’a dit qu’il avait remarqué ma saison, que j’avais fait des choses bien, des choses moins bien et qu’il fallait continuer pour aller chercher ce qu’il y avait à chercher. C’est tout. On n’a pas parlé très longtemps. Fabien m’a dit qu’il fallait que je continue à bosser pour aller chercher le maillot, qu’il ne l’offrait pas.

L’équipe de France, je n’ai même pas un pied dedans. J’ai les deux pieds à l’extérieur, juste le bout du nez. C’est clairement un objectif d’y aller, mais mon premier objectif, c’est de finir bien la saison et de maintenir l’Aviron. C’est primordial. Il faut faire les choses dans l’ordre. Si je finis bien la saison, que je fais de bonnes prestations, peut-être qu’il y aura une récompense… En revanche, si je ne pense qu’à l’équipe de France et que j’en oublie les matchs avec l’Aviron, il n’y aura aucune cape.

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