Cette saison, le Top 14 nous réserve son lot de surprises

Cette saison, le Top 14 nous réserve son lot de surprises

Le mercredi 19 août 2015 à 16:11 par David Demri

6 Commentaires

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RCT - ASMAprès des vacances bien méritées, le Top 14 fait son retour vendredi, avec Toulon – Racing 92. Entre mauvaise foi et raisons objectives, nous vous expliquons pourquoi il ne faudra rien rater de la saison.

Tous les ans, c’est la même chose. Passé la phase finale, on se dit que ça va faire du bien, ces quelques semaines sans Top 14. On essaie de se souvenir des bons moments de la saison passée et, sur le coup, on ne se rappelle que de matches poussifs et de trop rares moments d’excitation. Et puis les vacances et le rosé font leur œuvre. Et on commence à ressentir ce manque caractéristique. Après des semaines de beach-volley et de taquinage honteux du ballon rond avec les petits neveux, on veut retrouver les choses sérieuses. Ça tombe bien, le Top 14 est de retour. Car on a beau lui trouver tous les défauts possibles, on est bien content quand il revient. Et on vous explique pourquoi on va encore se régaler cette saison.

La chasse au Parisien est officiellement ouverte

Avouez-le, vous avez forcément croisé un Parisien en vacance qui vous a fait la leçon sur l’air de «On mange peut-être pas du cassoulet trois fois par semaine, mais on est quand même champions de France». Et vous en avez encore des démangeaisons dans la main droite, façon grosse baffe qui n’a pas trouvé sa rampe de lancement. Sauf que le Stade Français est bel et bien champion de France. A force de dire que le club retrouvait de sa superbe, ça devait bien finir par arriver. Alors cette saison, on arrête de porter un regard bienveillant sur ce club qui a connu tant de galères et on déclare ouverte la chasse au Parisien. Si cela a toujours été un petit plaisir de donner la leçon aux joueurs de la capitale, ces malotrus qui osent jouer en rose, cette fois ça va être un carnage. En général, on rajoute toujours un peu de Synthol dans la boisson des avants au moment de recevoir le champion en titre. Mais si ce dernier est parisien, certains pharmaciens peuvent s’attendre à des ruptures de stock. Sauf que les Parigots n’entendent pas se laisser faire et ils pourraient bien s’amuser à venir répandre la bonne parole rugbystique en province. Histoire de prouver une bonne fois que le rugby n’est pas une question d’accent.

Un début de championnat qui va en faire rire plus d’un. Ou pas.

Même le plus barré des scénaristes hollywoodiens aurait du mal à accoucher d’un tel script. Imaginez. Le Top 14 débutera le 22 août. La date marquera le lancement de la nouvelle saison du plus performant championnat du monde. A part une nouvelle saison de «Game of Thrones», cherchez pas, y a pas mieux. Sauf que le 22 août sera également le théâtre d’un France-Angleterre, le 101e de l’histoire. Comment, un doublon dès la première journée? Mais bien sûr, en cette année de Coupe du monde, rien de plus normal. Pour ceux qui ont passé ces derniers mois au fond d’une grotte, rappelons que le Mondial débutera un mois après le Top 14 et que les internationaux ne devraient pas, pour ceux qui vont loin dans la compétition, retrouver les pelouses françaises avant fin novembre. Oui, on sait, c’est un peu n’importe quoi. Mais le rugby, embourbé jusqu’au cou dans ses problèmes de calendrier, n’en est pas à un paradoxe près. En tout cas, on prévoit un florilège de déclarations de présidents et d’entraîneurs plus alarmistes que jamais. Il y a quatre ans, Montpellier avait payé un cher tribut au Mondial. Le MHR avait passé le début du championnat dans les tréfonds du classement avant d’entreprendre une remontée fantastique. C’était beau, mais le club avait manqué de jus sur la fin. Et rien ne garantit qu’une formation qui vivrait la même mésaventure s’en sortirait aussi bien cette fois. On peut donc s’attendre à voir passer le discours des présidents du fatalisme à la colère. Et pour une fois, on pourrait être d’accord avec eux.

Une saison sans ventre mou

Après un début de championnat qui risque tout de même d’être assez folklorique, on peut s’attendre à une deuxième partie qui va tout casser. En général, alors que l’hiver et la Coupe d’Europe pointent le bout de leur nez, le Top 14 ressemble à ce vieil oncle assoupi à la fin du repas familial. On sent bien qu’il veut encore lâcher un trait d’humour, mais la volonté n’y est plus. Un verre de poire à la main, il regrette de s’être servi deux fois de la blanquette et il n’est plus que l’ombre du joyeux drille du début de repas. Aucun risque que cela se produise cette saison. Même si la compétition sera une nouvelle fois hâchée menue, il y aura un facteur différent. Après avoir donné leur chance à des petits jeunes du calibres d’Imanol Harinordoquy (on applaudit des deux mains!), les clubs retrouveront leurs internationaux fin novembre. Des joueurs gonflés à bloc par une préparation physique sur-humaine et qui en auront encore sous la semelle. Avides de retrouver le chemin de la victoire, heureux de la proximité des supporters, les internationaux vont dynamiser le Top 14. Des équipes comme Toulon, Clermont, le Stade Toulousain ou le Racing 92 présenteront enfin leur vrai visage. Certains se lanceront dans un sprint effréné pour refaire leur retard, d’autres essaieront d’asseoir une domination déjà esquissée. Bref, comme tous les quatre ans, le Top 14 va connaître un deuxième souffle salvateur. Et après, on dira que ce calendrier c’est n’importe quoi…

On va enfin pouvoir arrêter de fantasmer sur le Super Rugby

Que celui qui n’a jamais entendu la phrase «De toute façon, le Top 14 ça vaut rien comparé au Super Rugby» nous jette la première pierre. Le rugby de l’hémisphère Sud a ses adeptes et on les comprend. Mais vouloir absolument comparer deux championnats qui n’ont rien à voir est-il encore judicieux en 2015? OK, le Super Rugby offre souvent une orgie de jeu là où le Top 14 peut se révéler austère. Mais l’inverse est parfois vrai. Et surtout, tant qu’il n’y aura pas de vrai système de relégation dans l’hémisphère Sud, la comparaison ne saurait être pertinente. Quoi qu’il en soit, avec l’arrivée de pas moins de 34 joueurs (oui, on compte Quade Cooper) du Super Rugby dans notre championnat, on va voir ce qu’on va voir. Les esprits chagrins diront que les joueurs sont en fin de carrière et attirés par des contrats mirobolants. Certes. Mais la qualité sportive doit aussi y être pour quelque chose. Et on va voir si toutes les merveilles du sud continuent de briller chez nous. Dan Carter sera-t-il la machine à faire gagner le Racing 92? Ma’a Nonu permettra-t-il à Toulon de refaire un doublé? Conrad Smith sera-t-il essentiel au maintien de Pau? Il faudra attendre la fin de la saison pour le dire. Ce qui est sûr, c’est que l’on entendra tous ces joueurs dire à quel point le Top 14 et ses cadences sont difficiles. Et s’ils apportent un peu de folie, personne ne s’en plaindra. Et on pourra alors de nouveau affirmer que y a pas mieux que le Top 14.

Un gros va descendre et ça va nous faire la saison

C’est un fait avéré, les promus ne viennent plus faire de la figuration en Top 14. Il est loin le temps où, des étoiles plein les yeux, ils prenaient dérouillée sur dérouillée en se disant que le Top 14, c’était vraiment autre chose. Le raisonnement vaut encore sur les premières journées, mais très vite ils prennent goût à la compétition et se disent, l’air de rien, qu’ils s’y verraient bien encore la saison prochaine. Et forcément, un gros calibre un peu trop indolent y laisse des plumes. Ces dernières saisons, Perpignan, Biarritz et Bayonne sont tombés dans le piège alors que l’UBB, Oyonnax ou Grenoble s’installaient. Lors du dernier exercice, c’est Castres qui s’est fait peur tout du long. Alors bien sûr, on aime voir tomber les géants. Surtout quand c’est le voisin. Cette année, Pau et Agen se montrent déjà ambitieux, ne serait-ce qu’en matière de recrutement. Les sénateurs du Top 14 vont devoir se méfier s’ils ne veulent pas perdre leur carte de membre. Surtout qu’un début de saison sans internationaux peut réserver son lot de surprises.

Cette saison, le Top 14 va vraiment monopoliser le week-end

Jusqu’à présent, le Top 14 avait été compatissant envers la paix des ménages. Il y avait le match du vendredi soir, parfait pour lancer le week-end. Avec un deuxième poste de télévision ou une tablette, il était possible de le voir en laissant le reste de la famille profiter des autres programmes. Le samedi, on était d’accord, c’était rugby. On avait une excuse pour zapper le shopping et retrouver les copains. Notre tendre moitié et nos réveils sur pattes pourraient toujours profiter de nous dans la soirée. Et puis arrivait le dimanche, entièrement consacré à ceux que l’on aime. Le programme était presque parfait, avouons-le. Sauf qu’à partir de cette saison, la LNR et Canal + se sont mis d’accord pour placer l’affiche de la journée le dimanche après-midi. Patatras, impossible de taper un roupillon devant Vivement Dimanche. Fini les sorties en famille pour aller aux champignons. Le dimanche, ce sera rugby. Toutes les semaines, un grand week-end de rugby vous attend. Et tant pis pour la vraie vie ou les clubs de Fédérale qui vont devoir faire face à une nouvelle concurrence.

Source: lequipe.fr

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6 Commentaires

  1. bison25 19 août 2015 at 16h- Répondre

    MERCI Dav-D . 😉 :yes: Superbe et belle entrée en matière . Et comme ils nous tardaient que ça commence , si tu savais . Bon REGAL , et excellente saison 2015-2016 à TOUS . Avec ses JOIES et ( ses peines le moins possible ). SVP !..

  2. Coudon 19 août 2015 at 17h- Répondre

    Excellent cet article
    Décalé et amusant à la fois
    Bravo pour l’auteur Pour une fois les clubs parisiens ne sont pas épargnes

  3. indoGirl 19 août 2015 at 19h- Répondre

    Me suis régalée de cette lecture !! Très sympa… Et maintenant, vivement que ça commence !!!!!! 🙂

  4. Adri Esc 19 août 2015 at 19h- Répondre

    le passage sur le super rugby est abusé…vision franco-française à deux balles par un type qui ne doit même pas suivre le rugby de l’hémisphère sud.

  5. grand 19 août 2015 at 22h- Répondre

    Super « et tant pis pour le rugby fédérales « et moi je rajouterais « territorial  »
    Très bon choix de la ligue et de la fédé encore une chose pour tuer le rugby amateur ….mais là y a que les puristes qui pourront comprendrent et pas le 3/4 des supporters de mayol qui ont découvert le rugby y 5 ANS a travers nos stars du rct .

  6. grand 19 août 2015 at 22h- Répondre

    Super « et tant pis pour le rugby fédérales « et je rajouterais « territorial  »
    Très bon choix de la ligue et de la fédé encore une chose pour tuer le rugby amateur ….mais là y a que les puristes qui pourront comprendrent et pas le 3/4 des supporters de mayol qui ont découvert le rugby y 5 ANS a travers nos stars du rct .