Ce joueur qui devrait devenir être nommé joueur de la Coupe du monde 2023
Ce joueur qui devrait devenir être nommé joueur de la Coupe du monde 2023
Le samedi 21 octobre 2023 à 15:18 par David Demri
15 Commentaires
Publicité
Auteur d’un essai et grand artisan de la défaite du XV de France contre l’Afrique du Sud (28-29), Eben Etzebeth signe un Mondial fantastique avant de défier l’Angleterre en demi-finale. Malgré des déboires extra-sportifs, le deuxième ligne des Springboks impressionne par sa force mentale et son physique hors normes.
Une interception à la limite de l’en-avant, plus que limite si l’on se fie aux supporters tricolores désabusés, un carton jaune après un choc tête contre tête avec Uini Atonio, un essai en force, un plaquage aussi salvateur pour son équipe que dévastateur pour le dos de Matthieu Jalibert… Quatre actions qui résument à merveille la prestation d’Eben Etzebeth lors du quart de finale de la Coupe du monde 2023 remporté de justesse par l’Afrique du Sud contre la France (29-28).
Monstrueux contre les Bleus, le deuxième ligne de 31 ans tentera de faire aussi bien en demi-finale contre l’Angleterre, ce samedi au Stade de France (21h). Blessé à l’épaule lors de l’entrée en lice de l’Afrique du Sud pendant les poules, Eben Etzebeth a déjà retrouvé un fantastique niveau de performance et pèse de tout son poids dans les victoires de ces Springboks en quête d’un deuxième sacre consécutif.
Avec déjà 34 plaquages en quatre matchs, le colosse (2,03 m pour 117 kg) représente peut-être ce qui se fait de mieux à son poste au niveau international. Si les All Blacks utilisent avec parcimonie Samuel Whitelock, le joueur des Sharks enchaîne avec l’Afrique du Sud. Et cela lui réussit plutôt bien.
Malgré une sortie rapide contre l’Ecosse puis un forfait face à la Roumanie, Eben Etzebeth trône au troisième rang des meilleurs plaqueurs de sa sélection avec 34 ‘caramels’. Seul le capitaine Siya Kolisi (39 plaquages) et son compère de la deuxième ligne Franco Mostert (36 plaquages) font mieux que lui dans ce domaine. Toujours aussi impressionnant dans les duels, le géant au visage pittoresque et au physique digne d’un méchant dans une aventure James Bond fait partie des meilleurs joueurs de la compétition.
« C’est LE joueur de la Coupe du monde. Contre l’Irlande, il a été monstrueux. Contre les Bleus, il est partout sur le terrain », s’est enthousiasmé Fabien Pelous, ancien deuxième ligne de légende du XV de France dans un entretien à l’AFP. « Il est très dur à l’impact, il récupère des ballons, il est très bon sur les phases de conquête, il monte sous les chandelles… Il a un rayon d’action impressionnant. Avoir une telle activité, pour un seconde ligne de cette taille, c’est assez monstrueux. »
Clin d’œil de l’histoire, Eben Etzebeth étrennera sa 118e cape avec les Springboks à l’occasion de cette demi-finale à Saint-Denis, soit le même total que l’ancien capitaine tricolore qui se montre dithyrambique à son sujet. Au-delà de ses caractéristiques physiques exceptionnelles, l’avant sud-africain possède une solide expérience. Champion du monde en 2019, il s’est toujours rendu indispensable dans les clubs où il est passé et notamment aux Stormers (2012-2019), à Toulon (2019-2022) puis aux Sharks (depuis 2022). Son gabarit, son expérience impressionne mais sa mine patibulaire a de quoi effrayer ses adversaires. Surtout quand on connait la bouillante réputation qui l’entoure dans son pays.
Un mois avant le Mondial 2019 au Japon, Eben Etzebeth s’est ainsi vu accusé d’avoir insulté et pointé une arme à feu en direction d’un sans-domicile fixe en compagnie de son cousin. Des accusations pour lesquelles il n’a pas fait l’objet de poursuites judiciaires mais qui ont entaché son image auprès d’une partie du public sud-africains. Des faits supposés que l’intéressé a vigoureusement démentis quand le journal Midi Olympique l’a interrogé en juillet 2020.
« Si cette histoire était vraie, je serais aujourd’hui en prison. Ce sont des inepties. Je ne sais pas pourquoi ces gens-là s’en sont pris à moi. Tout ça est très bizarre, en fait, avait ainsi estimé celui qui jouait alors au RCT. Pendant la Coupe du monde, ceux qui m’accusaient voulaient que je revienne au pays pour m’expliquer. Et une fois que la Coupe du monde s’est terminée, je n’ai plus entendu parler de rien. C’est comme si cette histoire n’avait jamais existé, en fait. C’est très étrange. Je ne sais pas quelles sont les motivations des uns et des autres. Mais un jour, je saurai la vérité. »
En août 2020, le taulier des Springboks a également été blanchi par sa fédération pour des accusations d’insultes racistes envers quatre personnes courant 2019. Après une enquête interne, Eben Etzebeth s’en est encore tiré sans encombre. Voilà pour le côté sombre de l’impressionnante machine à concasser et à avance du pack de l’Afrique du Sud.
« Eben est le cœur du pack. Quand on pense à la dimension physique qu’il apporte, dans les mauls, au milieu ou en arrêtant les mauls. Quand nous lançons un maul, c’est la source d’énergie. En attaque et en défense, il est tout simplement immense », a de son côté jugé Victor Matfield, ex-deuxième ligne emblématique des Springboks pour le média irlandais RTE en marge du Mondial. […] Il possède la ‘physicalité’ de certains des plus grands avants du pack français, mais il a aussi un moteur qui ne s’arrête jamais. »
Eben Etzebeth va devenir le troisième joueur le plus capé de l’histoire des Springboks à l’occasion de la demi-finale contre l’Angleterre derrière Victor Matfield (127) et Bryan Habana (124). A l’inverse de de ses deux compatriotes, le golgolth peut remporter un deuxième titre de champion du monde. Un Graal à atteindre collectivement avec le groupe de Rassie Erasmus mais une véritable aventure personnelle. Privé de la fin de saison 2022-2023 sur blessure puis endeuillé par la mort de père pendant l’été, Eben Etzebeth veut le trophée Webb Ellis pour oublier un début d’année compliqué sur le plan émotionnel.
« Cela a été une sacrée année pour lui avec beaucoup de hauts et de bas », a confié Siya Kolisi face à la presse avant le choc contre le XV de la Rose. « C’est un gars costaud, je le connais depuis que nous avons 17 ans. Nous sommes si proches. J’ai beaucoup de respect pour lui, pour la manière dont il joue et pour ce que cette équipe représente à ses yeux après ce qu’il a vécu. »
Siya Kolisi: « C’est le gars qui veille à ce que la discipline soit respectée au sein de l’équipe et il est toujours là pour quiconque a besoin d’aide. Il se battra contre tout afin d’enfiler ce maillot vert et or. C’est le gars le plus expérimenté de l’équipe. Il se battra malgré ses blessures et il nous inspire tous. »
Leader physique et cadre du vestiaire, Eben Etzebeth représente bien tout ce que cette équipe des Springboks veut incarner: de la puissance, du courage et surtout une soif de vaincre.
Et qui sait, avec un nouveau titre mondial en poche, le Sud-africain ne sera peut-être plus très loin d’un autre trophée…celui de meilleur du monde qui devrait être remis à Paris lors des World Rugby Awards le 29 octobre, soit le jour du 32e anniversaire d’Eben Etzebeth. Même sans la prestigieuse récompense individuelle, le colosse des Springboks fait déjà partie des meilleurs joueurs Mondial 2023.
Via RMC Sport
Publicité
15 Commentaires