Cueilli dès le début de partie par l’opportunisme toulonnais, profitant des erreurs tarnaises (Notamment deux essais sur des ballons mal négociés par Kockott) le Castres Olympique a manifesté beaucoup de valeurs mentales et morales pour refaire 19 points de retard et revenir du Var avec un précieux match nul, qui efface la dette concédée à Pierre-Antoine en novembre (22-22).

Laurent Labit et Laurent Travers l’ont souvent répété, les entames du CO ne sont pas exemptes de tous reproches. Ce fut encore le cas hier à Mayol où le CO a manqué de vigilance face à une formation toulonnaise survoltée. Si on ajoute les difficultés de la mêlée lors de la première demi-heure et le vent de face, on comprend mieux que le score ait pris des dimensions surprenantes. On a même craint un instant le pire pour des visiteurs incapables de reprendre pied pour entrer enfin dans la partie.

Mais cette équipe a gagné en consistance psychologique. Elle n’a jamais paniqué, est restée concentrée sur jeu, a raffermi ses options pour trouver la voie de la rédemption.Il fallait juste une prise de conscience du CO pour qu’il puisse avant la pause croire à un retour possible. L’essai très collectif, avec Martial pour donner le coup de rein salvateur (voir l’essai) a apporté les éléments indispensables afin que le CO reprenne confiance lors du changement de côté.

Dans le même temps les Toulonnais ont perdu le fil, après avoir peut-être présumé de leurs forces… qui n’étaient pas en leur possession. Avec beaucoup plus de rigueur et d’engagement, avec une mêlée retrouvée et un alignement conquérant, le CO n’a pas laissé les locaux refaire surface.

L’ESSAI
Celui de Martial, bien sûr. Un bon travail de Sanchou et Andreu sur l’aile gauche, les deux petits gabarits du CO résistant à la pression défensive varoise, une fixation plein centre, Kockott dirige le jeu sur la droite, une passe sautée pour Cabannes et Martial qui se propose judicieusement sur une course « rentrante », résiste à quatre défenseurs et file au milieu des poteaux.

LES HOMMES
Côté castrais, Romain Martial 9 essais en 12 matchs, prend toujours plus de dimension. Masoe a voulu démontrer à son futur employeur qu’il ne faisait pas une mauvaise affaire. Tékori et ses percussions (malgré quelques ballons perdus), Teulet avec son pied et son soutien derrière la mêlée, Caballero et ses plaquages, Wihongi sa fraîcheur et sa puissance, ont pesé sur le verdict final. À Toulon, sans deux échecs grossiers et coûteux, Wilkinson aurait mérité un accessit, Smith et Armitage ont montré la vivacité de leurs crampons, mais l’ensemble.

ET MAINTENANT
Le Castres Olympique va profiter de deux semaines pour préparer la venue de Clermont à Pierre-Antoine, le 5 Mai.

La Dépêche