Carl Hayman sans langue de bois sur la chute des All-Blacks

Carl Hayman sans langue de bois sur la chute des All-Blacks

Le vendredi 29 juillet 2022 à 21:57 par David Demri

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Les All-Blacks traversent actuellement une période très délicates.

Les Néo-Zélandais se sont inclinés deux fois consécutivement à domicile contre les Irlandais lors de cette Tournée d’été, une première depuis 1994.

Le staff des Blacks s’est d’ailleurs retrouvé sous pression et le sélectionneur Ian Foster était encore sur un siège éjectable il y a quelques jours, avant finalement d’être conforté par sa Fédération.

Interrogé à ce sujet via Midi Olympique, l’ancien pilier droit du Rugby Club Toulonnais, Carl Hayman s’est confié sur le passage à vide des Néo-Zélandais. Extrait:

« Au pays, beaucoup de gens sont très critiques envers les All Blacks. Ils sont d’autant plus durs que cela faisait très longtemps que nous n’avions pas connu de telles périodes de difficultés. Il y a de la frustration et les supporters sont très virulents.

Pour ma part, j’essaie de garder un peu plus de recul. Je crois que le sport professionnel est fait de cycles. La Nouvelle-Zélande a souvent été dominante, c’est vrai, et elle a vraiment connu une période d’exception après l’échec de 2007. Ce fut le point de départ d’une épopée fabuleuse. Mais les héros, des titres de 2011 et 2015 sont désormais partis à la retraite. Il faut reconstruire. C’est notre cycle actuel. Cela prend du temps. »

Carl Hayman ne cache pas son inquiétude. Selon lui, les Blacks ne traversent pas un problème ponctuel mais structurel. Extrait:

« Je ne crois pas que nous soyons dans un problème ponctuel mais bien un problème structurel. Quand l’Irlande a battu les All Blacks à Chicago (2016), au milieu d’une tournée promotionnelle, beaucoup ont brandi la thèse de l’accident. Sauf que c’était le point de départ d’une nouvelle dynamique.

Ce qui arrive actuellement, et toutes ces défaites contre l’Irlande ou la France, c’est la résultante d’un processus entamé il y a plusieurs années. Pendant que nous prenons ce temps de reconstruction, les autres équipes avancent, progressent. Nous n’avons plus de marge. »

Ian Foster doit-il quitter son poste de sélectionneur ? Carl Hayman estime que le bilan sera à faire à l’issue de la Tournée d’automne. Extrait:

« Il y a une énorme pression sur Foster. Et les résultats le mettent en difficulté. Mais je lui laisserai le temps de finir cette année, de défendre ses chances et son travail lors du Rugby Championship puis de la tournée d’automne. À ce moment-là, il sera temps de faire un bilan et de prendre les bonnes décisions. Et puis, quelles sont les autres solutions ?

Beaucoup de gens poussent pour Scott Robertson. Il a des résultats assez incroyables avec les Crusaders. Et Robertson a déjà fait savoir que s’il n’obtient pas le poste à la tête des All Blacks, il tenterait une expérience à l’étranger. Cela rend ce dossier particulièrement délicat à gérer pour la NZRU. Depuis dix ou vingt ans, la Nouvelle-Zélande a déjà vu partir beaucoup de ses meilleurs entraîneurs à l’étranger. En Europe, notamment. C’est un réel problème pour notre rugby. Tous ces grands coachs mettent leurs talents au profit d’autres nations. La situation de Robertson est donc particulièrement scrutée, au pays. »

Pour conclure, Carl Hayman ne se veut pas forcément fataliste à l’approche de la Coupe du monde. Extrait:

« L’histoire nous montre que beaucoup de choses peuvent se passer, en un an. Le favori d’une Coupe du monde n’a pas toujours été le vainqueur, loin de là. L’inverse est aussi vrai. En 2011, par exemple, la France a atteint la finale après une phase de poule ratée et une défaite contre le Tonga. Cette finale, les Français auraient certainement dû la gagner, si on est honnête… Cela démontre à quel point une dynamique peut vite s’inverser. Il n’est pas trop tard pour la Nouvelle-Zélande. »

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  1. ST 29 juillet 2022 at 22h- Répondre

    Oui, rien n’est écrit mais concernant l’edf qui devait gagner la CDM face aux Blacks, ils avaient quand même gagné le grand Chelem et avaient un très bon niveau. Les mauvais résultats en phase de poule étaient dues à un relâchement et une mauvaise entente Staff-joueurs. Cette finale me reste en travers de la gorge et me fait halluciner à chaque fois que je la regarde: une cravate à la vue de tous, des incursions incessantes sur les côtés, une mêlée ultra dominatrice des français… Comme le disait Thierry Dussotoir: On savait que l’arbitre ne sifflerait jamais.

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