Bryan Habana: « Venir à Toulon a été ma meilleure décision, comme rugbyman et homme »

Bryan Habana: « Venir à Toulon a été ma meilleure décision, comme rugbyman et homme »

Le samedi 24 janvier 2015 à 10:19 par David Demri

3 Commentaires

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habanaL’ailier vedette des Springboks reconnaît avoir eu du mal lors de sa première saison à Toulon. Mais il est redevenu une arme offensive majeure du champion d’Europe.

À Toulon, jusqu’il y a peu, les supporters se demandaient s’il verrait un jour Bryan Habana, le vrai, l’ailier des Springboks (31 ans, 57 essais en 106 sél.), élu meilleur joueur du monde en 2007. Le Sud-Africain est passé à côté de sa première saison dans le Var – il l’admet – pour diverses raisons. Mais il a toujours pu compter sur le soutien de Bernard Laporte.

« Citez-moi un grand match, je dis bien un grand match, où Bryan est passé à côté, dit le manager du RCT. C’est un joueur de niveau mondial. Un très grand ailier. Le très grand ailier, c’est celui qui récupère les chandelles et après qui tu peux rejouer, pas celui qui va te marquer un essai de 80 mètres. » Revenu en pleine santé du Four Nations en octobre, Habana squatte son aile gauche, sans contestation. Contre l’Ulster, samedi (60-22), on l’a vu gesticuler, venir réclamer le ballon. « Oui, je veux toucher des ballons, travailler pour l’équipe, marquer un, deux, cinq essais par match mais les défenses ne se laissent pas faire », sourit-il, sagement assis sur un petit banc d’un vestiaire annexe du centre d’entraînement du RCT. « J’étais tombé amoureux de la France pendant la Coupe du monde 2007 et cet amour ne s’est pas démenti. Venir ici a été ma meilleure décision, comme rugbyman et homme  », affirme Habana, papa depuis juin de Timothy. Volubile, plutôt en anglais – « Mais je répondrai aux interviews en français la saison prochaine » –, il raconte son renouveau, au point de vouloir rester toulonnais jusqu’en 2017.

« PAS LE NIVEAU QUE J’AURAIS SOUHAITÉ. »

– « Ma première saison à Toulon a été très frustrante. Ce n’était pas le vrai Habana. Les gens attendaient beaucoup de moi : que j’accumule les essais comme Jonny Wilkinson les points au pied. Mais j’ai fait plusieurs allers-retours en sélection et je me suis blessé deux fois à la cuisse gauche , j’ai été absent quatre mois. Je voulais apporter ma contribution à l’équipe, prendre du plaisir et cela n’a pas été possible. Toulon a remporté ses deux finales, en Coupe d’Europe et en Top 14, mais je n’ai pas joué au niveau que j’aurais souhaité. »

« LES LEADERS M’ONT TIRÉ VERS LE HAUT. »

– « Personne ne peut être à 100 % tout le temps, mais si l’environnement dans l’équipe est positif, ça vous transmet de l’énergie. Si l’ambiance générale est joyeuse, c’est plus facile d’être bon le samedi. La saison dernière, avec ma blessure, je n’étais pas en forme mais les leaders comme Lobbe, Giteau, Botha, (Juan) Smith m’ont tiré vers le haut. Oh, on ne va pas manger les uns chez les autres tous les jours, mais la vie d’équipe est très importante. »

« LES SELFIES ? J’AIME ME SOUVENIR DES BONS MOMENTS. » 

– « Les gens plaisantent parce que je prends beaucoup de selfies ? J’aime profiter des bons moments, faire des photos pour m’en souvenir. J’ai quand même vécu des trucs très forts à Toulon la saison dernière. Quand nous sommes rentrés de Paris, le lendemain de la finale du Top 14, avec les deux trophées, ça ressemblait beaucoup à ce que j’ai connu avec l’Afrique du Sud en 2007, à Johannesburg, lorsqu’on est rentré avec la Coupe du monde. À Toulon, Il y avait 70 000 personnes qui nous attendaient à la descente du bateau. C’était complètement fou ! »

« JE COMPRENDS L’ATTENTE DES SUPPORTERS. » 

– « Je comprends l’attente des supporters autour de moi. Mais j’ai dû m’adapter à un rugby très différent de l’hémisphère Sud, avec une part prépondérante au pied. Je dois être capable de changer. La première saison, je n’ai pas pu le faire assez vite. Vous savez, la Coupe d’Europe et le Top 14 sont deux compétitions très différentes, avec des rugby différents. En Afrique du Sud, vous jouez le Super 15 pendant cinq-six mois d’un trait, puis la Currie Cup. Ici, il faut changer mentalement sans arrêt. Ce n’est pas impossible, c’est juste une manière différente d’appréhender le rugby. Ici, tout se mélange : huit matches de Top 14, trois en sélection, deux en Coupe d’Europe… Mais ce n’est pas une excuse. »

« JE NE SUIS PAS QU’UN SPRINTEUR. » 

– « Je ne suis probablement plus aussi rapide que lors de la Coupe du monde 2007. Mais je ne veux pas seulement qu’on pense à ma vitesse. J’ai développé mon jeu ces dernières saisons, je vais un peu à tous les endroits du terrain. Face à l’Ulster, le week-end dernier, je suis intervenu plusieurs fois à l’intérieur d’Armitage, de Sanchez… À l’entraînement, je travaille beaucoup avec “Nico” (Sanchez) ou Juan Martin (Hernandez) les réceptions de jeu au pied. Quand vous êtes en match, vous devez pouvoir anticiper tous les coups de pied : chandelle, croisé, petit par­dessus… Si vous décidez d’exploiter ces phases de jeu, il est obligatoire d’être très au point. »

« NOUS DISCUTONS D’UNE PROLONGATION. »

– « J’aurais pu annoncer ma retraite après ce contrat à Toulon, mais j’adorerais jouer plus longtemps ici. Avec Mourad (Boudjellal), nous discutons d’une prolongation d’un an, après juin 2016. J’aurai trente-trois ans, c’est vieux pour un ailier ? Shane Williams a prouvé que non (l’ailier gallois a connu sa dernière sélection à près de trente-cinq ans) ! Il y a plein de gars qui continuent à jouer à cet âge-là : Vincent Clerc (33 ans), Aurélien Rougerie (34 ans, qui est maintenant au centre)… Mourad et Bernard (Laporte) sont en train de construire une équipe très compétitive pour le futur. J’aimerais en être. »

« LA COUPE DU MONDE PUIS LES JO. »

– « Lors de ma première rencontre avec Bernard (Laporte) à Londres en 2012, on était tombés d’accord pour que j’aille jusqu’à la Coupe du monde 2015 avec l’Afrique du Sud. C’est important pour moi de jouer pour Toulon et les Springboks. Mais, pour le moment, je n’ai pris aucune décision concernant l’après-Coupe du monde : continuer ou arrêter. Il y aura un nouveau coach, ce sera un peu l’inconnue. En revanche, Il y a de grandes chances pour que je participe aux JO 2016, à 7, sans avoir à disputer des tournois avant. J’ai eu une carrière merveilleuse, mais j’aimerais vraiment aller à Rio. »

Source: lequipe.fr – Arnaud Requenna

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3 Commentaires

  1. loupapet 24 janvier 2015 at 10h- Répondre

    « C’est un joueur de niveau mondial. Un très grand ailier. Le très grand ailier, c’est celui qui récupère les chandelles et après qui tu peux rejouer, pas celui qui va te marquer un essai de 80 mètres » voici l’explication pour David Smith

  2. Maxxou83 24 janvier 2015 at 10h- Répondre

    Jpense qu il a vraiment trouvé ses marques! C est vraiment un ailier complet, en espérant qu il va encore monter en puissance!
    Allez bryan!!

  3. bison25 24 janvier 2015 at 12h- Répondre

    BRYAN !. La première saison , c’était juste pour les présentations et le FUN , t’inquiète :rotfl: . Veux tu me l’oublier , cette saison STP !. C’était hier , on s’en fou , oublié , hop là ! . Tu as vu tout ce que tu nous offres à présent !. Tu l’as déjà rattrapé ta première saison , avec tout ton talent . BRYAN , comme tu as bien fait de signer dans ce club prestigieux qui te va si bien , on le confirme , c’est une de tes meilleures décisions :yes: BRYAN , tous ses FANS T’ :inlove: