Bryan Habana: « Si je veux gagner ma place, je devrai donc me battre ! »

Bryan Habana: « Si je veux gagner ma place, je devrai donc me battre ! »

Le vendredi 29 novembre 2013 à 13:03 par David Demri

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Bryan-Habana_rctInterrogé dans les colonnes du Midi Olympique, Bryan Habana revient sur divers sujets. Il évoque sa tournée du mois de novembre avec les Springboks, l’équipe du Stade-Français qu’il défiera ce samedi après-midi avec Toulon et la concurrence au poste d’ailier au RCT. Extrait:

Que savez-vous de cette équipe parisienne ?

Le Stade français est une formation très équilibrée, efficace en conquête – leur mêlée fermée est très puissante – et très dangereuse lorsqu’elle se décide à déplacer le jeu sur les extérieurs.

Quels joueurs parisiens devrez-vous surveiller de près ?

Pascal Papé est un terrible combattant. Il fut d’ailleurs l’un des meilleurs avants français, contre nous, au Stade de France. Papé nous a empêchés de construire nos mauls pénétrants, ce qui demeure pourtant notre plus grande force pour resserrer les défenses. Bien joué !

Qui d’autre ?

J’ai beaucoup de respect pour Sergio Parisse, qui est à mon sens l’un des meilleurs numéros 8 du monde. Il est fort en touche, à l’aise sous les ballons hauts et brillant balle en mains. Digby Ioane (actuellement blessé, le Wallaby sera de retour en décembre, N.D.L.R.) leur apportera aussi de la vitesse et de la créativité. C’est un ailier très percutant, qui intervient à tous les endroits du terrain.

À Jean-Bouin, vous retrouverez également Mornè Steyn, votre coéquipier chez les Springboks. Quelle est votre opinion, à son sujet ?

Voici maintenant neuf saisons que je côtoie Mornè. Nous étions aussi coéquipiers chez les Bulls, en Super 15. À ses débuts au plus haut niveau, Mornè fut particulièrement critiqué. À l’époque, on lui reprochait de jouer trop loin de la ligne d’avantage. Puis il a transformé son jeu et commencé à prendre des risques. Aujourd’hui, il joue à plat, mord dans la ligne… Je ne vous parle même pas de ses qualités de buteur. Il a d’ailleurs fini le dernier France — Afrique du Sud à 100 % (trois pénalités et une transformation,
N.D.L.R.).

Comment analysez-vous le dernier match des Springboks à Paris ?

Nous n’avons pas produit un rugby très spectaculaire, samedi dernier. Mais l’essentiel était de terminer la saison sur une victoire. Nous finissons cette saison avec dix succès en douze matchs. Ce n’est pas mal, mais l’an prochain, j’espère vraiment que nous aurons la peau des All Blacks !

Avez-vous un regret, concernant ce test-match ?

Si nous n’avons pas marqué davantage d’essais à Paris, c’est avant tout parce que nous n’avons pas su transformer les nombreux turnovers qu’ont récoltés nos troisième ligne (François Louw, Duane Vermeulent et Willem Alberts).

Quel est votre avis sur Frédéric Michalak, entré en cours de match à l’ouverture ?

Je ne sais pas quels sont les plans de Philippe Saint- André au sujet de Freddy, mais il reste selon moi un excellent demi d’ouverture. Michalak est fidèle à la réputation des plus grands attaquants français.

Que voulez-vous apporter à Toulon, cette saison ?

Mon envie de gagner est tellement forte que je ne me croirai jamais arrivé à destination… Toute ma vie, je me suis dit : si tu veux être numéro 1, tu dois t’entraîner comme si tu étais le numéro 2. Il ne faut jamais relâcher l’effort.

À l’aile, la concurrence est justement très forte dans le Var. Est-ce un problème ?

Non. C’est même idéal pour ne pas s’endormir sur ses lauriers. Drew Mitchell est un ailier très rapide, Rudi Wulf n’a aucune faille, Alexis Palisson était le finisseur des Bleus pendant le dernier Mondial, David Smith a du feu dans les jambes et Josua Tuisova est un immense espoir du poste. Si je veux gagner ma place, je devrai donc me battre !

Lequel de vos essais vous a-t-il le plus marqué ?

Celui inscrit à Twickenham en 2004, pour mes grands débuts internationaux, ne quittera jamais mon esprit. J’ai marqué sur le premier ballon que je touchais. C’était un vrai conte de fée ! Cet après-midi-là, il neigeait à Londres. Il faisait tellement froid qu’avant le match, je m’étais même dit que si Jake White ne me faisait pas entrer en jeu, ce n’était pas très grave ! (rires) Puis j’ai remplacé Jean de Villiers, avant de connaître mon plus grand moment de rugby !

Quel est, selon vous, le rôle d’un ailier moderne ?

Jonah Lomu a révolutionné le rôle de l’ailier. Après lui, des joueurs comme Joe Rokocoko ou Doug Howlett ont accentué la chose. On essaie désormais de le généraliser. Je ne veux pas rester collé à la ligne de touche, je veux demander le ballon partout,
analyser les défenses adverses avant d’intervenir, cibler les plaqueurs les plus faciles à éliminer. Le poste d’ailier demande aujourd’hui beaucoup plus de réflexion qu’on ne le croit. Il n’est plus un simple finisseur.

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1 Commentaire

  1. fifou 29 novembre 2013 at 17h- Répondre

    Il a tout compris ce mec je crois