Ce samedi après-midi, La Rochelle défiera le Stade-Toulousain à Twickenham à l’occasion d’une finale de Champions Cup.

Lors d’un long entretien accordé au journal L’équipe, ce-dernier a expliqué ne plus ressentir de stress avant les matches, comme cela pouvait être le cas auparavant.

Pour lui, jouer n’est que du plaisir. Il n’est donc pas stressé avant cette finale Européenne. Extrait:

« Je n’ai jamais été très stressé avant les matchs, ni superstitieux. Après m’être blessé au genou gauche (rupture des ligaments croisés, début 2018), j’ai décidé d’éliminer mes « routines » d’avant-match. Genre : écouter une playlist, mettre un cuissard fétiche. Ne plus être esclave de ces superstitions m’a libéré d’un poids et permis d’être réactif. Plus spontané, aussi. Avant, à l’approche d’une rencontre, il me fallait être sérieux dès le repas de midi. Là, je me sens de rigoler. Jouer, c’est du plaisir. Et une chance !

Pour être en confiance, je cherche l’équilibre entre assurance et suffisance. Je suis conscient de mes forces autant que de mes lacunes. Si je suis là, c’est que j’ai des qualités. Ça ne m’empêche pas de bosser sur mes défauts. Mais je me suis perdu à trop écouter ceux qui me disaient « faut faire ça, améliorer ça ». Si tu te focalises sur le négatif, tu oublies ce que tu sais faire depuis toujours. Tu perds confiance, tu deviens mauvais. J’ai côtoyé un tas de façons de fonctionner, des joueurs de toutes origines. Je suis une éponge. Je m’inspire de tout, positif ou négatif. Faut absorber tout ce qu’on peut. Un jour, ça sert. »

Dans la foulée, Brice Dulin a souhaité rendre hommage à son papa, décédé au mois de décembre 2017 des suites d’une crise cardiaque lors d’une sortie à vélo. Extrait:

« J’apprends encore à vivre avec. À prendre du recul, analyser. Papa m’a laissé un beau bagage d’humanité. Sur le moment, c’était dur. En perdant mon père, j’ai perdu mon repère. Quand j’avais un questionnement, je l’appelais. Il avait des réponses. Il était mon Wikipédia, mon Brico Dépôt. Mon père savait tout faire. »

Il précise d’ailleurs qu’il construisait un avion avant de mourir. Extrait:

« Oui, un monoplace qu’il voulait construire de A à Z. Je l’avais toujours entendu parler de ça. Je me disais : « Bah, il ne le fera jamais. » Sauf qu’il était en train de réaliser son rêve. Dans son sous-sol. Il y a encore l’ossature de bois, tous ses outils. On n’a rien touché. »

Lorsque le journaliste lui demande comment il se voit dans 20 ans, Brice Dulin répond. Extrait:

« Heureuse ! D’ici là, mon fils sera né, déjà. On l’attend pour début août. J’aurai arrêté ma carrière. Je vivrai dans le Sud-Ouest, en famille. Ce que je ferai ? Mystère ! Ça dépendra de ce qu’il me reste de mon corps… Certains matins, il me faut plusieurs minutes pour me déplier. Je suis pété de partout. Les dimanches, lendemains de match, c’est compliqué. J’ai besoin d’un petit quart d’heure. Aujourd’hui, on a des machines qui vous chauffent et vous déverrouillent. Le lundi et le mardi, c’est parfois difficile. Le mercredi, ça va mieux. J’ai envie de me réentraîner et j’ai hâte d’être au samedi, pour jouer. On verra ma fin de carrière… Après, je prends plaisir à être cassé, ça fait presque du bien. C’est le rugby ! Et j’aime ça. »