Bourgoin dans le rouge ( Source Sports.fr )
Bourgoin dans le rouge ( Source Sports.fr )
Le samedi 25 septembre 2010 à 10:33 par David Demri
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« Ce match n’est pas encore vital, mais il est déjà capital. » En quelques mots confiés au site internet du CSBJ, Eric Catinot avait résumé l’importance de cette rencontre face à Toulon. Bon dernier du Top 14 avant ce match, le club isérois n’avait déjà d’autre choix que d’accrocher un résultat favorable, au risque de voir ses concurrents désignés pour le maintien, Agen et La Rochelle, prendre le large, après seulement huit journées. Ce déclic tant attendu, ce nouvel élan appelé de ses voeux par le futur nouveau président, Arnaud Tourtoulou, ne sera en réalité jamais venu face au RCT. Dès l’entame de match, les joueurs de la Rade se seront installés dans le camp berjallien, pour ne plus jamais le quitter. Derrière un pack d’avants monumental et sans pitié pour son homologue du soir, notamment en mêlée où le pauvre Pelo aura souffert le martyr, Jonny Wilkinson aura laissé parler la précision de son pied gauche pour enfoncer les maigres espoirs berjalliens.
« No scrum, no win. » Cet adage vieux comme le jeu de rugby lui-même, les joueurs ciel-et-grenat l’auront appliqué à leurs dépens de la pire des façons. Jamais, dans cette rencontre, le pack du tandem Catinot-Péméja n’aura su rivaliser avec son adversaire varois. Forts de cette supériorité évidente, et dans des conditions climatiques difficiles, Philippe Saint-André et ses hommes se seront faits pragmatiques, pratiquant un rugby au ras des regroupements afin de récolter des pénalités, pain béni pour leur ouvreur. Dès la 4e minute, c’est d’ailleurs Wilkinson qui ouvre le score, d’une pénalité en coin. Mais à ce moment, Bourgoin trouve cependant le moyen de réagir, Di Bernardo égalisant par une pénalité. 3-3, mais l’illusion ne dure pas. Dominateurs dans tous les secteurs de jeu, les Toulonnais campent dans les 22 mètres berjalliens, se heurtant longtemps à une défense en partie retrouvée. Mais à trop défendre, les fautes se multiplient, et Wilkinson redonne l’avantage aux siens (6-3), avant de claquer un drop (9-3) qui récompense la domination de ses « gros ». A cinq minutes de la pause, Bourgoin souffre donc énormément, mais reste au contact.
Le match bascule en cinq minutes
En réalité, cette rencontre va basculer en cinq minutes, avant et après la mi-temps. A la 38e minute, « Wilko » tape à suivre, Lovobalavu est le plus prompt, il prolonge au pied pour lui-même et plonge dans l’en-but malgré le retour de Forest. M. Poite fait alors appel à la vidéo, et si celle-ci semble montrer que le trois-quarts centre fidjien semble aplatir du visage, l’homme au sifflet accorde malgré tout l’essai du K.O. Comme un symbole de la période noire que traverse le CSBJ, qui se retrouve mené de treize points, Wilkinson n’ayant évidemment pas laissé passer la transformation.
Menés et malmenés au moment de regagner les vestiaires, les pensionnaires de Pierre-Rajon reviennent sur la pelouse avec la ferme intention de livrer une seconde période en tous points meilleure que la première, à oublier. Mais Jonny Wilkinson, dès l’entame de ce second acte, passe un drop du pied droit qui renvoie les joueurs isérois à leurs espoirs et leurs études. Ce nouveau coup d’éclat de l’ouvreur anglais offre une avance de seize points à sa formation, qui peut gérer un second acte qui verra Bourgoin peiner, tant et plus, perdant un nombre incalculable de ballons en conquête.
Le mot de la fin reviendra même à Rudi Wulf, le trois-quarts néo-zélandais multipliant les percées, marquant des points à la fois au tableau d’affichage et dans l’esprit de Philippe Saint-André dans son match à distance avec un Paul Sackey décevant depuis le coup d’envoi de la saison. Peu après l’heure de jeu, il est à la conclusion d’une longue période de conservation de balle toulonnaise, inscrivant le deuxième essai des siens dans cette rencontre (63e, 26-3).
Mignoni: « On retrouve l’esprit conquérant«
La moue de Saint-André au coup de sifflet final témoigne de l’ambition retrouvée du RCT, le technicien varois masquant sa déception de manquer le troisième essai, celui du bonus offensif, en fin de match. Il est vrai qu’il y avait la place, en ce vendredi pluvieux en terre iséroise, tant l’équipe locale aura montré un visage, certes courageux, mais bien insuffisant pour un Top 14 toujours plus exigeant. Après huit journées, soit presque le tiers de la saison, le CSBJ ne l’aura donc emporté qu’une fois, et se sera incliné à sept reprises. Si le maintien n’est pas encore hypothétique, il pourrait bien vite le devenir.
Loin de ces préoccupations, Pierre Mignoni et le RCT, une semaine après avoir battu Clermont, confirment donc leur regain de forme, comme en témoigne le demi-de-mêlée varois au micro de Canal + Sport après le coup de sifflet final : « La mêlée a été performante et nous a permis de tuer le match assez rapidement. On a eu un début de saison difficile, mais depuis un moment on retrouve de la confiance et l’esprit conquérant qui nous accompagnait la saison dernière. » Bourgoin l’aura appris à ses dépens.
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