Tout d’abord des nouvelles de la dernière recrue du RCT, Bryan Habana…
Il est à Toulon depuis lundi et on envisage sérieusement de lui faire prendre l’air de la montagne ce week-end…

Avec Umaga, Wilkinson, Giteau, Michalak, Hayman… et maintenant Habana, vous avez fait venir à Toulon quelques-uns des meilleurs joueurs du monde. Y a-t-il encore un rugbyman que vous rêveriez de voir porter le maillot du RCT un jour ?
Oui et heureusement ! Schalk Burger (troisième ligne sud-africain) est un joueur qui me plaît énormément et j’aimerais bien pouvoir le faire venir un jour. Mais un club devient un grand club quand il a cette capacité à former lui-même ses propres grands joueurs. On a l’ambition à Toulon d’en former quelques-uns.

Toulon a remporté la Coupe d’Europe la saison dernière mais reste sur deux échecs en finale du championnat de France. Le Top 14 sera-t-il désormais votre priorité ?
On va tout jouer à fond et si on gagne quelque chose, on sera content. Si c’est la H’Cup, on dira que c’était notre objectif numéro 1, si c’est le Top 14, on dira le contraire ! On fera comme tout le monde, on jouera les faux-culs.

Vous êtes une personnalité à part dans le rugby. Est-ce un milieu au sein duquel vous vous sentez à l’aise ?
Je ne dis pas que je m’y sens très bien mais ça va… J’ai un principe dans la vie, je n’ai ni dieu ni maître. Je dis ce que je pense tandis que beaucoup disent ce qui est bon pour leur ascension. Je suis contre cette forme de prostitution. Alors parfois, ça me coûte 130 jours. Je reconnais que je peux être maladroit sur la forme parfois mais je suis issu de la génération underground. J’utilise des mots pas toujours polis pour traduire mes pensées et certains les interprètent comme des insultes…

Pensez-vous apporter du sang neuf au rugby français ?
Depuis mon arrivée, le rugby a évolué et personne ne peut dire le contraire.

Vous vous êtes récemment présenté à l’élection au comité directeur de la Ligue. Pensez-vous que l’on a voté en faveur de Jean-Marc Manducher, le président d’Oyonnax, ou contre vous ?
Je savais que je serais battu. Je n’ai pas fait campagne, je n’ai appelé personne. J’ai une priorité, c’est mon club, basé sur un modèle économique qui fonctionne plutôt bien puisque je n’ai plus besoin de le financer. Je pensais pouvoir apporter ma contribution. Et au-delà de mon cas, je regrette sincèrement qu’aucun des sept propriétaires de club ne soit représenté au sein de la Ligue. Ce sont des gens qui ont réussi, bien plus que moi. C’est dommage parce que je n’ai pas le sentiment que les cinq présidents en place (au comité directeur) apportent une énergie nouvelle. Ils ne sont pas élus parce qu’ils sont bons mais parce qu’ils ne vont déranger personne.

Si vous parvenez à remporter le Brennus, le rugby vous passionnera-t-il toujours autant ?
J’ai toujours dit qu’il y avait beaucoup de vieux cons dans le milieu. Je ne suis qu’un jeune con pour l’instant mais je dois faire attention ! Le jour où je n’aurai plus d’émotions nouvelles alors… mais on en est loin j’espère !

Source Le Dauphiné Libéré (ledauphine.com)