Pour son retour en Top 14, l’Union Bordeaux-Bègles est décidément poursuivie par Bernard Laporte : après avoir affronté les deux équipes pour lesquelles l’ancien demi de mêlée du CABBG et entraîneur du Stade Bordelais a en (grande) partie géré le recrutement (Bayonne et le Stade Français), ils vont croiser ce soir celle qu’il prendra en mains lundi. Et si le fond « ne les regarde pas », le timing de l’annonce de l’arrivée de l’ancien sélectionneur à la place de Philippe Saint-André ne les a pas forcément réjouis : « le contexte va encore compliquer notre tâche, résume le président bordelais Laurent Marti. Les joueurs vont avoir envie de rendre hommage à leur entraîneur et il est évident que lui aura à cœur de partir sur une victoire. »

Côté terrain, on se veut soit complètement indifférent (« Ça peut changer le contexte du match de leur côté, mais pas du nôtre » répond le capitaine Matthew Clarkin), soit à l’unisson du patron : « ils vont vouloir bien terminer avec Philippe Saint-André. Et je pense aussi qu’ils voudront se montrer à leur futur entraîneur », glisse le centre Félix Le Bourhis.

Imiter Bayonne en 2007

Marc Delpoux, le manageur, craint lui surtout « une formation qui est l’une des très grosses de ce championnat et qui va venir chercher les points perdus chez eux contre Clermont. À Bayonne, ils ont déjà redressé la barre avec énormément d’engagement physique. On s’attend à la même chose, à beaucoup d’impacts, notamment avec leurs centres, glisse le Narbonnais. Et il serait complètement faux de les réduire à leurs individualités. Il y a chez eux une force collective, comme il y a dans notre collectif des individualités qui peuvent rivaliser. »

Personnellement, Marc Delpoux repousse aussitôt l’évocation d’une motivation supplémentaire à s’offrir le scalp du futur sélectionneur : « je ne fais pas partie de ceux qui pensent qu’il y a un match entre les entraîneurs. Je ne vois pas l’intérêt de dire : j’ai battu untel en 1995. Je ne pense qu’à mon équipe. » Et dans cette optique, l’UBB imiterait tout de même bien Bayonne qui, pour la deuxième journée du Top 14 2007-2008, avait étrillé Dax 27-0, pour le dernier match de Marc Lièvremont dans les Landes. La seule (grosse) différence est que, ce jour-là, c’est l’actuel coach des Bleus qui avait en charge un jeune promu.

Source Sud Ouest