Bordeaux-Bègles a eu le mental pour renverser Toulon

Bordeaux-Bègles a eu le mental pour renverser Toulon

Le dimanche 22 février 2015 à 12:16 par David Demri

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bordeauxTimorée et dépassée en première période, l’UBB, menée 20-9, a su se libérer et renverser la vapeur après un essai casquette qui l’a relancée. La course au top 6 continue

Lacroix et les Girondins ont su retrouver de la percussion en seconde période. « Dans la volonté, c’est un match référence » pense Pierre Bernard.

On peut être déroutant et suivre sa route. L’Union Bordeaux-Bègles le prouve année après année, semaine après semaine. Hier, elle a grimpé (28-23) une nouvelle marche de l’escalier vers son ambition de la saison, le Top 6, où elle trône pour la 16e fois en 18 journées. C’était peut-être la plus haute, contre un Toulon venu pour gagner, mais Raphaël Ibanez n’avait « pas envie d’en parler. » « Ça met parfois trop de pression sur les épaules de nos gars, ils ne sont pas habitués à tout cela. Ils veulent se libérer. Traçons notre chemin et on verra. »

Le manager voulait juste louer les ressources « extraordinaires » de ses joueurs. Il est « passé par tous les sentiments », les 31 390 spectateurs du stade Chaban-Delmas, sonnés puis euphoriques, et les acteurs aussi. Trois semaines après s’être délités à Montpellier, les Girondins ont su (une nouvelle fois) se retrouver alors qu’ils étaient au plus mal. Vraiment mal : ils étaient menés 20-9, timorés, fébriles et étouffés. Regarder la pénalité du 23-9 de Sanchez passer à côté (37e) ou Talebula rattraper des bouts des doigts Botha pour un troisième essai ne rassurait pas. « Je me suis dit que ça allait être long », avoue Thibault Lacroix.

« Depuis cinq ans, on vit dans la difficulté, on est bon quand on a peur. On essaie de changer, et j’espère que ce genre de match va aider », disait le capitaine Matthew Clarkin.

Le poids de l’alignement

Il faut aussi parfois un coup de pouce du destin. Hier, il est venu de Delon Armitage. De retour de ses deux mois de suspension, l’arrière du RCT a tenté un travers devant sa ligne d’en-but à la sirène de la mi-temps. Hugh Chalmers l’a croqué, et, à terre, a ratissé avec les pieds le ballon balancé dans l’en-but par l’Anglais à Tillous-Borde (20-16, 40e). « Ça nous a fait un bien fou », avoue l’ouvreur Pierre Bernard. « C’était un essai casquette mais on a vu qu’on pouvait aussi marquer en mettant de la pression. Ça nous a remis dans le match », raconte Thibault Lacroix. Descendu des tribunes, Raphaël Ibanez a « sensiblement révisé ce que je pensais dire à la pause. Mais malgré les manques, je voulais maintenir les joueurs dans une réflexion positive. Je leur ai demandé de repousser leurs limites. »

Il n’y a pas de hasard, non plus, si l’UBB a posé son emprise sur la seconde période autant qu’elle a subi première. Elle a d’abord réglé la mire dans l’agressivité et aux placages (17 manqués à la pause), quand Talebula, Avei et Beauxis avaient été déposés par Tuisova (3-10, 12e) et Saili et Adams mangés par Mermoz (9-20, 31e). « On les a laissés jouer et on s’est affolé », dit Thibault Lacroix.

L’UBB a repris l’ascendant en mêlée avec l’entrée de Taofifenua et privé le RCT de ballons via les airs (2 ballons volés, 2 contrés). Elle a enfin réussi à mettre du rythme, alternant et cherchant plus large pour éviter la puissance varoise. « On savait où on voulait aller. Il nous manquait la force mentale. On avait besoin de se lâcher », soulignait Pierre Bernard, poissard du jour (lire page suivante).

« Si on joue à l’instinct… »

L’autre tricolore, Sofiane Guitoune, a lui été le détonateur. Il avait, avec l’attelage Marais – Botha, surnagé en première période. Il a offert (28-20, 56e) à Talebula son 16e essai en 16 matchs à Chaban (6 de ses 7 essais cette saison). Le 15e avait été inscrit neuf minutes plus tôt (21-20), après un contre de Marais sur Tillous-Borde, et une passe sautée d’un Avei transfiguré au repos. « En première période, nous avons été trop timides, analysait l’entraîneur des arrières Vincent Etcheto. On essayait de gérer. En deuxième, on a mis du tempo, joué tous les turnovers. »

C’est la force de l’UBB, parfois sa limite, on y revient toujours : « Quand on joue à l’instinct, ça marche mieux. Il faut qu’on arrête de se poser des questions », pense Thibault Lacroix. « On a besoin de cet enthousiasme, d’oser. Ce match peut guider les joueurs sur ce qu’est le haut niveau », constate Raphaël Ibanez.

Le banc, aussi, a pesé, malgré huit blessés et des lignes arrières inédites. L’an passé, menant 17-6 à la pause, l’UBB avait cédé. Cette fois, elle fait mieux que tenir avec des entrées précoces et précieuses, à l’image de Clarkin dans la conservation et Lesgourgues pour dynamiser. « Tous les ans, Toulon à Chaban a été un tournant, concluait Clarkin. On s’est perdu au cours du dernier mois et j’espère que ça va nous lancer. »

Source: sudouest.fr

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