Bonnaire: « On laisse plus d’énergie dans le Top 14 » (lexpress.fr)
Bonnaire: « On laisse plus d’énergie dans le Top 14 » (lexpress.fr)
Le vendredi 17 septembre 2010 à 19:11 par David Demri
Publicité
Le Clermontois évoque la timide entame de son club (3 victoires, 3 défaites), le choc au Vélodrome contre Toulon samedi, la fin de saison dernière et l’année à venir, à un an de la Coupe du monde.
Julien, comment décririez-vous le début de saison de Clermont?
Plus que moyen. Ça a été dur de se remettre dans le coup après ce qu’on a vécu, pour moi notamment. En ce qui me concerne, ça faisait trois ans qu’on allait en finale, on en avait déjà perdu les deux précédentes, d’autres en étaient à trois perdues de suite, et là on a enfin gagné. Inconsciemment, on s’est certainement relâché. On a eu du mal à redémarrer. Mais on n’est pas non plus largué au classement, c’est l’essentiel (Clermont est 5e). Il faut juste que ça ne dure pas trop longtemps pour ne pas compter les points oubliés en route à la fin de la saison.
Parce que vous avez quand même laissé passer des occasions…
C’est vrai. On ne rapporte pas le point de bonus défensif de Perpignan, on n’est pas bon au (Racing) Métro, même à la maison contre Brive il nous faut une mi-temps pour se mettre dedans. Et puis à Bayonne, on ne revient qu’avec un point (défaite 18-16). Là-bas, ça se joue à un rien, à un rebond sur une barre. Mais on mène au score et on fait une faute bête…
L’équipe de Clermont donne l’impression d’être encore en rodage.
On a repris plus tard que les autres et ce retard dans la préparation, d’un mois par rapport à certaines équipes, ne se comble pas comme ça. Le tout est de progresser et je trouve que contre Bayonne il y a eu du mieux. Espérons que ce soit le cas contre Toulon.
Toulon justement n’est pas au mieux. Vous vous déplacez pour faire un coup?
Toulon n’est pas au mieux mais nous non plus. On sait qu’on est capable de battre tout le monde mais actuellement on se cherche encore alors on se concentre surtout sur nous. Maintenant on va jouer au Vélodrome de Marseille, les deux clubs ont deux supers publics qui vont mettre de l’ambiance. Il y aura un petit air de phase finale et tous les ingrédients pour un bon match.
Personnellement, comment vous sentez-vous en ce début de saison?
Comme je l’ai dit, ça a été pas mal difficile de reprendre. J’ai eu à peine quatre semaines de vacances quand les joueurs non internationaux du club en ont eu six. J’en aurais bien pris un peu plus pour digérer la fin de saison dernière mais il a fallu reprendre malgré tout. Il m’a fallu quelques matches pour m’y remettre mais maintenant ça va mieux.
Lors des tests de l’équipe de France en juin, vu de l’extérieur, vous les joueurs sembliez tous à plat.
Malgré l’ampleur du score, je ne me suis pas senti largué physiquement sur le premier match (17-42 en Afrique du Sud). Ensuite, j’ai peu joué contre Argentine A mais j’étais déjà en phase descendante. Et puis sur le dernier test, j’ai eu beaucoup de mal (13-41 contre les Pumas). C’est le calendrier qui veut ça, on sait qu’on ne part pas dans de bonnes conditions, qu’on est sur les rotules mais ça a toujours été comme ça.
Seulement là, en juin, pardon d’insister mais ça paraissait être le cas plus que jamais.
Peut-être est-ce parce que le championnat est plus relevé, plus intense, que les matches y sont plus durs? On laisse plus d’énergie dans le Top 14. Les saisons sont de plus en plus difficiles. On a besoin de se régénérer.
A un an de la Coupe du monde, n’est-ce pas un peu inquiétant?
Il va falloir bien gérer la saison qui vient pour optimiser les plages de récup’ qu’on aura, en intelligence avec les staffs, parler à l’entraîneur si on sent qu’on a besoin d’un match off. Tout le monde a à y gagner. Pour qu’on récupère bien physiquement et mentalement, parce que si dans la tête on n’y est pas, on ne peut pas être bien sur le terrain. Ensuite, les joueurs auront au minimum un mois de vacances avant la préparation, ça fera une bonne coupure mais trois ou quatre semaines, ça passe vite. Il ne faudra pas non plus plomber les mecs d’entrée lors de la prépa.
De votre expérience en 2007, une période de repos suivi de deux mois de préparation suffisent à mettre les joueurs en forme pour la compétition?
Moi, j’avais coupé complètement avant de reprendre et ça m’avait bien convenu.
Comment avez-vous évolué depuis 2007?
Je n’ai toujours pas grossi! On fait plus de muscu à Clermont qu’à Bourgoin, je n’ai pas pris en masse, mais je me sens mieux qu’il y a trois ans. Dans le jeu, je me sens bien dans notre système, je touche plus de ballons qu’à mon arrivée. Je prends donc plus de plaisir. Et même si le rugby est notre métier, prendre du plaisir sur le terrain est quand même l’essentiel.
Publicité