Le président du Rugby Club Toulonnais, Bernard Lemaitre s’est longuement confié dans l’émission One Two Trillo diffusée sur YouTube et animée par François Trillo.

Au cours de cet entretien, Bernard Lemaitre a expliqué sa décision de reprendre le club à Mourad Boudjellal en 2018.

Il a également raconté avoir dû se familiariser et apprendre certaines particularité du monde du rugby Français.

Il avoue aussi avoir été malmené lors de son arrivée sur les bords de la Rade, insulté parfois. Extrait:

« A Toulon, j’ai repris un club avec une histoire et je me suis retrouvé dans un monde que je ne m’imaginais pas difficile. Mais le monde professionnel est un monde que je connaissais par observation, de l’extérieur, en lisant et on regardant. Mais un monde professionnel avec des particularités. J’ai dû me familiariser et apprendre ces particularités. Il y a aussi toute la passion qui entoure cela, avec ses bons et ses mauvais côtés. J’ai connu les mauvais côtés. Il a fallu que je dépasse les 80 ans pour me faire insulter.

Il y a des conditions prenantes dans ce sport. Mais je suis venu là pour le rugby, pour le jeu et j’ai découvert toute la gestion d’un club professionnel très complexe, avec des enjeux financiers très importants. Des enjeux managériaux aussi. Pourtant je venais du monde de l’entreprise mais il a fallu que je réapprenne car c’est différent dans le monde du rugby. On est 160 dans le club de Toulon donc c’est une grosse machine.

On ne manage pas les gens d’un club de rugby comme on manage en entreprise. C’est totalement différent car les gens réagissent à des ressorts qui sont différents. Ils sont employés, ils sont cadres et en même temps ils sont là pour le club. Il faut bien percevoir les attitudes pour pouvoir leur parler, les diriger vers là où on pense qu’il faut aller. Il y avait tout un tas d’éléments que je ne connaissais pas. Le rugby m’a formé à un nouveau management. »

Il confirme que ses débuts à la tête du RCT n’ont pas été faciles à vivre pour lui. Extrait:

« Au début, je m’y intègre comme je peux, certainement avec ma personnalité, mes ambitions… Mais l’histoire est en marche. Je viens rajouter quelque chose pour permettre au club de continuer à vivre, mais je prends l’histoire en marche. Je me rends compte que le train va un peu plus vite que moi. Il m’a fallu deux ou trois ans pour être reconnu. Je venais de Marseille et ce n’est pas la même chose. Venant de Marseille, j’étais regardé de façon bienveillante car je permettais au club de continuer de vivre, mais en même temps de manière méfiante.

Puis le peuple Toulonnais c’est pareil : il a appris à connaitre Bernard Lemaitre. Je pense que ça va mieux aujourd’hui. Je suis beaucoup plus reconnu. C’est important d’être reconnu. A part 10 ou 15 ou 20 personnes qui s’expriment sur les réseaux sociaux d’une façon très indélicate, j’ai des centaines de personnes qui me remercient pour tout ce que je fais et qui m’encouragent. Cela me soutient. C’est sympa. J’étais un homme privé et je suis devenu un homme public. Et là je suis en pleine exposition, dans une ville où le rugby est la chose la plus importante avec la Navale même si c’est un peu disproportionné (rire). »

Pour conclure, il explique que toute l’équipe dirigeante doit pousser dans le même sens. Extrait:

« Il faut que tout le monde soit ensemble : le coach, le directeur sportif, moi, on organise une cellule qui doit partager les mêmes idées et c’est le cas. On constitue une équipe et on la complète. Il faut analyser les faiblesses à certains postes, il faut se rendre compte quand un joueur à un poste est très bon mais le numéro deux ne l’est pas assez, il y a un ensemble de critères que l’on travaille comme cela. On travaille en équipe. »