Bernard Lemaitre explique en détails comment il a fait fortune !

Bernard Lemaitre explique en détails comment il a fait fortune !

Le mercredi 26 février 2025 à 11:19 par David Demri

8 Commentaires

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Le président du Rugby Club Toulonnais, Bernard Lemaitre s’est longuement confié dans l’émission One Two Trillo diffusée sur YouTube et animée par François Trillo.

Au cours de cet entretien, François Trillo a notamment demandé au président du RCT de raconter sa réussite professionnelle.

Ainsi, Bernard Lemaitre a expliqué comment il a fait fortune.

Une interview très intéressante à lire ci-dessous :

« J’étais un passionné de rugby, mais de l’extérieur. J’ai créé une entreprise en créant un nouveau métier applicable au niveau de la santé avec les médicaments et les vaccins, de nouvelles techniques qui se sont imposées, qui sont maintenant des standards mondiaux. Cela a été un très grand succès. Mais il a fallu vendre ces concepts nouveaux, dire aux industriels qu’on pouvait faire différemment, mieux et moins cher, et de façon plus sûre.

J’ai commencé par les Etats-Unis. Ca a été très long mais ça a été un énorme succès. On est devenu très rapidement leaders mondiaux dans ce domaine, de 1978 à 2018. Ca a été une orgie de travail, de voyage et avec beaucoup de constructions d’usines ultra modernes, ici et en Californie, quatre au total. Quand mes clients venaient chez nous pour nous auditer, je voulais qu’ils voient ce qu’ils avaient chez eux et même mieux. J’ai toujours été très ambitieux, j’ai mis la barre très haut. J’ai réussi là-dedans en gagnant beaucoup d’argent et en réinvestissant systématiquement pour être un modèle attirant. Voilà les 40 années, avec au bout du compte une belle opération financière quand j’ai vu qu’à l’âge de 69 ans j’étais un peu en asymptote sur la capacité à manager mes troupes. Je connais pas mal de monde sur tous les continents et il fallait que je passe la main. »

Il explique en quoi consistait réellement son activité. Extrait:

« Je me suis lancé car j’avais des idées et je les partageais avec deux ou trois au sein de mon laboratoire. Des idées de procéder autrement pour l’alimentation artificielle des patients qui n’avaient plus de système digestif fonctionnel. Ces personnes ne pouvaient être nourris que par voies veineuses. On s’est demandé comment faire. L’idée était de créer des systèmes d’alimentation pour ces patients basés sur des poches plastiques d’un matériaux nouveau qui n’était pas inventé et qu’il fallait créer. On voulait faciliter la vie de ces patients.

C’est beaucoup plus complexe que cela mais je fais court. J’ai quitté ce laboratoire car je leur ai proposé de transférer ces idées et de les mettre en pratique mais ils ont refusé en me précisant qu’ils étaient dans le médicament et non pas dans le matériel. J’ai donc dit que j’allais le faire moi-même. C’était un gros challenge car je n’étais pas industriel, je n’étais pas comptable, je n’avais aucune qualité sauf la volonté et l’idée d’où il fallait aller. Et ça a marché. J’avais une chance sur dix et ça a marché car je suis parti sans argent, en vendant mon appartement et ma voiture. J’ai créé cela à Marseille.

A Marseille, il y avait une entreprise qui possédait une petite machine qui permettait de faire des soudures sur ce matériaux plastique qui n’était qu’un projet encore. Et avec l’aide d’un grand chimiste mondial qui était implanté à Fos, ils m’ont aidé à mettre en place un matériaux que l’on appelle EVA, c’est le matériaux de base de tout ce qui a suivi. J’ai fait cela avec un collègue qui était sur le côté technique. Moi j’étais le leader, celui qui avançait et qui disait où il fallait aller et lui derrière il devait faire. C’était l’ingénieur technicien.

Je me suis confronté au monde professionnel médical et pharmaceutique très rapidement, et dès le premier congrès lorsque j’ai présenté mes produits, j’ai immédiatement été invité à Stockholm et par une firme Californienne. Mais je ne pouvais pas aller en Californie car je n’avais pas l’argent pour faire le voyage. C’est à ce point ! Ils m’ont dit qu’ils m’envoyaient les billets et l’hôtel (rire). On a démarré les fesses dans l’eau et ça a marché. C’est une époque où il n’y avait aucun crédit bancaire. Ca n’intéressait pas les banquiers. Mais si j’avais ouvert un bar tabac il aurait mieux compris. Je n’avais aucune aide. Donc il fallait absolument que les premières ventes créent des bénéfices que tu réinvestis pour pouvoir payer les deux premières personnes que tu embauches puis les cinq puis les dix… Ca a été cela et ça a fini par marcher avec une entreprise très prospère que j’ai pu vendre très cher à un groupe Allemand en 2007.

L’entreprise qui a racheté mon groupe avait la même taille. Donc on a fusionné l’un avec l’autre en quelque sorte. Cela représentait 350 millions de chiffre d’affaire. Ce n’était pas gigantesque. On a vendu en 2007 et maintenant ils font 3,5 milliards. Donc je suis très content car ils ne partageaient pas ma vision au début. Finalement, ils ont été convaincus.

En entreprise, être le meilleur c’est être le meilleur sur le plan technique des produits que l’on conçoit. Il faut aller chercher la perfection. Mais la perfection n’existe pas donc il faut tendre vers la perfection. Et derrière ces produits, il y a des patients donc tu sens ton personnel bien plus concernés. Il faut inculquer cela en permanence, comme un coach qui dit des choses en permanence qui semblent basiques, mais si tu ne les répètent pas, ça s’estompe. J’ai voulu être le meilleur en terme d’installations et c’est peut-être pour cela que le Campus RCT n’a pas d’équivalent, du moins à ce niveau-là. »

Il explique comment tout a débuté, à deux, avec un ami à lui. Extrait:

« On a démarré avec mon collègue à deux. On avait recruté une première ouvrière puis on était cinq puis dix. Les premiers cadres, c’était un magasinier. Je parcourais les routes et les aéroports, je voyageais, je vendais, le dimanche je faisais les factures et mon pote fabriquait. C’était de l’artisanat qui a débouché peu à peu vers des méthodes industrielles et professionnelles. Ma plus grosse émotion sur ce plan-là, ça a été mon premier gros contrat Américain car il n’y a rien de plus difficiles que ces gens-là. Ils ont eux-mêmes ce niveau d’exigence et quand ils te qualifient comme fournisseur, là, c’est wouaw ! Il fallait que je me mette à l’Anglais afin d’être capable de faire face à une assemblée en face de moi, de huit personnes, des juristes, des avocats, des techniciens de la partie d’en face…  Moi, j’étais seul. C’était dur mais c’était très fondateur.

Cette émotion dans le domaine professionnel, c’est un aboutissement alors que dans un match c’est un essai ou un coup de pied qui te donne ces émotions. Quand tu réussis, c’est énorme. Dans le rugby, c’est l’explosion au coup de sifflet final. Dans l’industrie, c’est le résultat d’un travail qui a duré des mois ou des années. »

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8 Commentaires

  1. Ernest Duport 26 février 2025 at 11h- Répondre

    Respect et admiration. C’est raconté avec humilité !

    Bravo monsieur et encore merci pour le RCT

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  2. Johndoeuf 26 février 2025 at 12h- Répondre

    Bravo pour votre réussite.
    Le plastique vous a ramené l argent ,le bout de bois vous ramènera la gloire !

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  3. STEF DU 83 26 février 2025 at 12h- Répondre

    Et ceux qui lui crachent dessus en permanence. Honte à eux. Je suis à la tête d’une entreprise et je peux vous dire que tous les jours je dois prendre des décisions. Parfois elles sont bonnes et parfois non. C’est la même chose à la tête d’un club. DONC Respect Monsieur le Maitre et Merci d’avoir remis le RCT sur les rails avec un projet pour l’avenir.

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  4. Legaulois 26 février 2025 at 12h- Répondre

    Chapeau Mr Lemaître, et merci pour ce que vous faites pour le Rct, ceux qui vous crachent dessus sont souvent des grincheux de la vie ou des jaloux, j admire la réussite, il n y a que par l effort que l on n y arrive et surtout y croire. Nous sommes un pays où les gens critiquent souvent ceux qui réussissent, contrairement à d autres pays.

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  5. JANIS 26 février 2025 at 13h- Répondre

    Bravo à ce grand monsieur qui a fait profiter le RCT d’une partie de sa fortune alors que d’autres dans son cas préfèrent acheter d’inutiles robinets en or pour leurs salles de bain

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  6. Danslaverte 26 février 2025 at 14h- Répondre

    Marc, un petit mot ?

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    • marc 26 février 2025 at 15h- Répondre

      Que veux-tu que je te dise ? Que je dise bravo à un mec qui a vendu sa société 300 millions alors qu’elle en vaut aujourd’hui 10 fois plus ? Moi ça me semble cohérent avec le roi des affaires qui a signé Kolbe et Biggar à des tarifs prohibitifs. Mais co.ntinue de te prosterner si tu veux, ne me demande simplement pas de faire pareil…

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      • loule 27 février 2025 at 01h- Répondre

        Et vous voulez qui à la place? faites nous rêver alors. Vous n’aimer pas la stabilité, la pérennité, les investissements sur le long terme, la vision d’un projet structurant et enraciné, la loyauté d’un homme qui fait tout ce qu’il peut pour son club et qui se démène encore à 84 piges sans avoir grand chose à gagner sinon notre respect? Qu’est-ce qui vous ferait « kiffer » d’avantage et avec qui aux commandes? c’est une vraie question que je vous pose car je suis toujours curieux de comprendre un cerveau qui ne fonctionne pas comme le mien.