Bernard Laporte: « Si on perd, vous allez écrire qu’on est nuls »
Bernard Laporte: « Si on perd, vous allez écrire qu’on est nuls »
Le vendredi 23 mai 2014 à 10:53 par David Demri
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Concentré sur la quête d’un doublé historique, BERNARD LAPORTE, le directeur sportif de Toulon, prétend ne pas courir derrière les titres et les records. Seules les émotions partagées avec ses joueurs, son staff et les supporters l’intéressent.
Centre d’entraînement de Berg, lundi dernier. Bernard Laporte répond à la question d’un journaliste qui lui demande s’il ne se pince pas dans la rue, parfois, pour être sûr qu’il ne rêve pas et qu’il s’apprête bien à enchaîner deux nouvelles finales : « Bien sûr, je m’arrête au milieu de la route et je fais des cabrioles. Alors, t’as des mecs qui passent et qui me demandent pourquoi je fais ça. Je leur réponds : “ Hé deux finales, quoi (rires) ! “» Le manager sportif de Toulon, quarante-neuf ans, a passé l’âge de compter ses titres de gloire et de s’apesantir sur la portée historique du défi qui attend son équipe en finale de la Coupe d’Europe (face aux Saracens) et du Top 14 (contre Castres), ces deux prochains week-ends.
« Franchement, l’idée de devenir le premier entraîneur à gagner ces deux compétitions la même année, dans leur configuration actuelle, ne vous obsède-t-elle pas ?
– Pas du tout. Je n’en ai rien à foutre. Moi, je suis juste un accompagnateur. J’aide mon équipe à grimper tout en haut de l’échelle. Après, gagner ou perdre, ça ne tient à rien. Souvent, on oublie qu’il y a une équipe en face qui veut aussi l’emporter. Maintenant, je ne suis pas fou. Gagner ces deux finales, ça serait beau. Déjà, en jouer six en trois ans, plus personne ne le fera. Je suis prêt à signer un papier là-dessus. Et puis, vous m’auriez dit en début d’année, au soir de notre défaite à domicile contre Grenoble (20-22), qu’on serait en finale du Top 14 et en finale de la Coupe d’Europe cinq mois après, je vous aurais répondu que vous n’y compreniez pas grand-chose. Et je me serais trompé.
Imaginons que vous réalisiez ce doublé. Que vous resterait-il ensuite à gagner et à prouver ?
– Les trophées, sincèrement, je m’en fous. Je n’en ai aucun chez moi. Ce dont je suis le plus fier, c’est de gagner l’amitié de mes joueurs et de mon staff. Ça oui, ça m’intéresse. On n’est pas là pour battre des records mais pour prendre du plaisir et en donner. De toute façon, tu ne peux pas disputer six finales en trois ans s’il ne se passe pas quelque chose de très fort dans le groupe. Donc, si on gagne ces deux titres, je repartirai la saison prochaine avec l’envie de partager de nouvelles émotions avec mes gars et de redonner du bonheur aux supporters. Le reste…
Toulon est-il plus armé que la saison dernière pour soulever ces deux trophées ?
– Je n’en sais rien. La réponse, on ne l’aura qu’après les matches. Avant les demi-finales du Top 14, j’ai croisé cent mecs qui m’ont dit que Montpellier allait battre Castres. Nous, nous sommes peut-être un peu meilleurs que l’an dernier. Mais les Saracens ne le sont-ils pas aussi ? Si j’étais au départ d’un 100 m, je pourrais vous dire si je me sens plus ou moins bien qu’il y a un an. Mais là, on ne se bat pas contre un chrono. La seule chose dont je suis sûr, c’est qu’on a récupéré de nombreux joueurs blessés, ce qui nous donne davantage de fraîcheur.
Votre équipe dégage aussi une sérénité qui laisse à penser que rien ne peut lui arriver…
– Pff… Je ne sais pas. Si on perd, vous allez écrire qu’on est nuls. Moi, je n’ai pas l’habitude de dire que c’est un mâle avant d’avoir vu les couilles. Vous croyez que les Saracens ne dégagent pas aussi une grande sérénité, eux qui ont caracolé en tête de leur Championnat du début à la fin ?
« J’AI UN RAPPORT ASSEZ SPÉCIAL AVEC LE MILLENNIUM »
Vous les craignez ?
– Ils ne sont pas imbattables puisque Toulouse les a battus deux fois en poules (16-17 et 21-11). Il faudra s’en servir. Leur équipe a peu changé par rapport à la saison dernière. Ils ont gagné en puissance avec leur nouveau numéro 8, Vunipola. Après, ils montent toujours très vite en défense et mettent beaucoup de volume et d’intensité. Il faudra donc accepter de jouer sous la pression et essayer de les surprendre par du jeu au pied.
Votre suspension d’accès au terrain, vestiaires et couloirs du stade a été levée par la FFR. D’où suivrez-vous cette finale européenne ?
– Des tribunes. Je ne suis pas très superstitieux mais je n’ai pas envie de changer un truc qui marche depuis deux mois. Du moins jusqu’à la mi-temps. Après, selon la physionomie du match, je me réserve le droit de descendre au vestiaire pendant la pause pour parler à mes joueurs. Avec du recul, aujourd’hui, j’estime que cette suspension nous a fait du bien. Comme elle était disproportionnée, elle a donné aux joueurs le sentiment d’être attaqués. Ils ont réagi en conséquence.
Vous n’avez jamais perdu au Millennium de Cardiff…
– Je n’ose pas le dire, de peur que ça s’arrête. Mais c’est vrai que j’ai un rapport assez spécial avec ce stade puisque j’y ai gagné six fois en six matches comme sélectionneur de l’équipe de France. Quatre fois contre les Gallois lors du Tournoi des Six Nations (3-36 en 2000, 33-37 en 2002, 22-29 en 2004 et 16-21 en 2006), une fois en match de préparation de la Coupe du monde 2007 contre ces mêmes Gallois (7-34) , et une fois contre les Blacks en quarts de finale du Mondial 2007 (20-18). »
Source: lequipe.fr
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HS: déjà certains supporters ont commences, mais pour cette semaine de double finale( quoiqu il arrive les joueurs auront encore fait une superbe saison) soutenons encore plus notre fier RCT avec l opération drapeau au balcon…
Rien à voir,mais Morgan Parra aurait été vu à l’aéroport de Hyères mardi dernier….(A savoir,il n’a toujours pas prolongé à Clermont)
Non. Il est juste venu faire une soirée au boys paradise.
Et il est resté debout pendant le trajet retour.
Lol