Bernard Laporte se confie avant Leicester

Bernard Laporte se confie avant Leicester

Le jeudi 4 avril 2013 à 14:54 par David Demri

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Vous êtes leader du Top 14, accueillez dimanche Leicester. Votre équipe est-elle, tout simplement, meilleure que la saison dernière ?

– Oui. On est plus complets. La saison dernière, on mettait beaucoup de vitesse mais on avait une lacune : on manquait de pénétration, de joueurs qui portent le ballon. Il y avait des matches où je me demandais comment on allait faire pour les gagner… On ne faisait que défendre. Aujourd’hui, on a la possibilité de jouer en pénétration, en contournement, mais on a encore des faiblesses qu’on essaie de colmater avec le recrutement. On a avancé grâce aux recrues, Chris Masoe (troisième-ligne venu de Castres) en premier. Il fait une saison extraordinaire, c’est notre joueur le plus régulier. Il bonifie tout. Après, Jonny (Wilkinson) fait une meilleure saison. Et “Basta” (Bastareaud)… Attends ! Maxime (Mermoz) nous a apporté cette concurrence au centre dont on avait besoin…

– Vous avez Bastareaud derrière et, devant, Botha, Hayman, Sheridan, Masoe… Vous aimeriez n’avoir qu’une équipe de grands et costauds ?

– J’aimerais avoir des joueurs qui ne perdent aucun duel. Si, lorsqu’il y a un ballon en jeu, tu ne l’as qu’une fois sur quatre, tu ne gagneras jamais. Voilà. Mais si tu gagnes ton duel…

– Vous n’êtes pas dans le fantasme d’avoir des monstres pour avoir des monstres ?

– Pas du tout ! On s’en fout de ça. Steffon Armitage n’est pas monstrueux, mais il fait bien ce qu’il fait.

– Personne n’est donc exclu sur son petit gabarit ?

– En équipe de France, je faisais jouer Christophe Dominici (ailier, 65 sélections entre 1998-2007), il n’en perdait pas beaucoup de duels. Je faisais aussi jouer Vincent Clerc, qui n’en perdait pas beaucoup non plus. Mais quand tu t’appelles George North, c’est plus facile, oui. Quand tu as la vélocité d’un petit, que tu es grand, que tu as la puissance d’un troisième-ligne… Sivivatu et Nalaga, ça aide à gagner quelques matches (sourire).

– Vous avez des joueurs très actifs sur Twitter. En avez-vous recadré à ce sujet ?

– Non. On n’est pas dans une dictature. Je leur ai simplement dit : “Faites attention. Ne soyez pas étonné, après, de ce qui est arrivé à Frédéric (Michalak), obligé de fermer son compte.” (*) Twitter, je trouve ça ridicule, je n’en ai pas. Le mec qui dit avoir fait un rôti de 12 kg, je ne vois pas l’intérêt… Mais j’accepte la différence.

 « J’arrive encore à déconner deux heures avant le match »

– Quand Matt Giteau vous imite samedi dernier dans le train au retour de Lille (victoire 43-11 contre Paris), ça vous amuse ?

– (Il rit.) J’ai vu la photo, bien sûr que ça me fait rire ! Matt n’a pas besoin de Twitter pour faire cette photo. Mais c’est leur génération. Quand j’étais jeune, j’allais au Café des sports, pas pour boire, hein, mais parce qu’on y discutait, on jouait aux cartes, à la pétanque. Aujourd’hui, ils restent chez eux et communiquent comme s’ils étaient ensemble… mais ne le sont pas. Sans faire le vieux con, je le leur laisse.

– Dimanche, jour de match, à quelle heure vous tendrez vous comme un arc ?

– (Amusé). Sincèrement, j’ai plus l’âge de me tendre comme un arc. J’arrive encore à déconner deux heures avant, avec mon staff.

– On nous a pourtant rapporté une de vos colères dans le bus des Bleus, en 2001, avant d’aller à Twickenham, coincé dans des embouteillages…

– (Il écoute attentivement puis son visage s’éclaire.) Oui, oui, je me souviens ! Tenez, à Saint-Sébastien, où on a affronté Bayonne il y a quinze jours (défaite 28-33), le chauffeur s’est perdu… Évidemment, ça agace… et tu t’énerves le premier (il s’esclaffe). Attends ! Quand on a joué les Blacks à Marseille en 2000 (42-33), on est arrivés trois quarts d’heure avant le coup d’envoi. On avait une escorte, mais tu ne sautes pas par-dessus les voitures, dans les bouchons. Les mecs nous faisaient des doigts, klaxonnaient… Au stade, le chauffeur se trompe, “ Cali ” (Califano) descend. Non, ce n’est pas là ! Un truc de fou, j’ai cru qu’on allait se changer dans le bus…

– Dimanche, à quel moment parlerez-vous pour la dernière fois aux joueurs ?

– Au briefing, à l’hôtel, avant de partir à Mayol. Parfois, je parle aussi un peu dans les vestiaires, juste avant que les joueurs sortent.

– Ces vestiaires, vous y restez seul avant une rencontre, ne sortez jamais sur le terrain pour l’échauffement…

– Je réfléchis. Attention, s’il se passe ça… J’envisage les cas compliqués, pas si le pilier droit se blesse. Là, c’est son remplaçant qui entre, c’est facile. Mais, par exemple, je me dis : “Si on perd les deux centres, bam ! Qui y passe ?” Si tu l’as anticipé, quand ça arrive, tu te le remémores immédiatement. Je suis déjà dans le match, je me contracte un peu, forcément, car je ne joue pas : je ne tente pas de drop, je ne pousse pas en mêlée… (Il sourit.)

– Et quand vous escaladez les escaliers de la tribune pour rejoindre votre place, ça vous décontracte ?

– Je n’arrive pas à savoir. Mais il me tarde de monter, c’est un bon moment. Je vois les gens, il y a toujours un mec, sur la gauche, je ne sais pas qui c’est, qui me dit : “Bernard !” et me tape dans la main. (Il rit.) Après, le match, je le vis bien, avec ma passion évidemment, mes mots: “Fait chier !” tout ça… (Il rit.) Mais, sincèrement, je le vis bien. Partout autour de nous on s’entre-tue, et nous jouons au rugby. Que du plaisir. »

Interview recueillie par L’équipe.

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  1. Fadoli63 4 avril 2013 at 14h

    Il a tout dit

  2. dk_snake 4 avril 2013 at 15h

     » J’envisage les cas compliqués, pas si le pilier droit se blesse. Là, c’est son remplaçant qui entre, c’est facile. Mais, par exemple, je me dis : “Si on perd les deux centres, bam ! Qui y passe ?” Si tu l’as anticipé, quand ça arrive, tu te le remémores immédiatement »

    Voilà pourquoi c’est un grand entraineur! il tente de tout planifier et essaie de prévoir les cas extremes!

  3. Mourad Solliès 4 avril 2013 at 15h

    L’attente est trop longue, beaucoup trop longue.

  4. Ju 4 avril 2013 at 15h

    Par contre j’espere qu’il leur à souffler le mistral dans les bronches pour tous ces renvois perdus contre le SF !!!!!!!!!

    Je bondissais du canapé et faisais tomber ma bierre à chaque renvoi !!!! À chaque renvoi je me disais put*** celui la ils vont le capter au moins?! Et à chaque renvoi : en avant ou ballon perdu…! 😥 👿

  5. T-max 4 avril 2013 at 16h

    😀 Excellent article, et pis c’est tout.

  6. Georges 4 avril 2013 at 22h

    T-max:
    Excellent article, et pis c’est tout.

    <

    😳 😳 ….plagiat…va…mon .." et pis c'est tout "…copyright…tu comprends…on n'est pas tous égaux devant nos égos…ça aussi c'est de moi…largement diffusé sur la toile……..Allez TOULON.

  7. T-max 5 avril 2013 at 07h

    😯 Oh my God, i’m so sorry Sir. Vous n’allez pas m’intenter un procès?
    😀 😉 J’espère que votre grandeur sera magnanime à mon égard, et me pardonnera mon erreur….

  8. starlette 5 avril 2013 at 08h

    Ju:
    Par contre j’espere qu’il leur à souffler le mistral dans les bronches pour tous ces renvois perdus contre le SF !!!!!!!!!

    Je bondissais du canapé et faisais tomber ma bierre à chaque renvoi !!!! À chaque renvoi je me disais put*** celui la ils vont le capter au moins?! Et à chaque renvoi : en avant ou ballon perdu…!

    si tu avais autant de renvois c’est sûrement à cause de la bière non? 😀 😀

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