En conférence de presse d’avant match, le manager du RCT, Bernard Laporte est revenu sur la défaite de son équipe à Paris sur le score de 23 à 00. Il explique bien évidemment ne pas être satisfait de la prestation réalisée par ses joueurs et pointe du doigts les domaines défaillants que sont la mêlée et la condition physique de certains. Extrait:

« On n’est pas satisfait effectivement de la performance qu’on a réalisé samedi à Paris. Quand on est dominé physiquement comme on l’a été, c’est difficile de gagner des matches. Malgré cela, quand on regarde le match et quand on analyse les points pris, notamment l’essai à 09 – 00 qui nous fait mal quand même… c’est un essai où il y a un joueur qui ne plaque pas. Donc c’est sûr que si on se prend des essais comme ça, on ne gagnera pas de match, ça c’est clair. Et quand on regarde la physionomie du match dans sa globalité, on voit qu’on est trop dominés physiquement et notamment devant en mêlée fermé. On a du mal à lancer le jeu, ils nous pourrissent les actions et ils obtiennent des pénalités sur nos mêlées, chose que nous faisions l’année dernière aux autres. Quand tu ne prends pas l’ascendant dans ce secteur, effectivement après tu souffres. Mais c’est la vie d’un club ça. Et puis comme disait André Herrero qu’on a croisé l’autre fois, « vous leur en avait tellement donné en deux ans, que maintenant ils en veulent. » Mais vous avez oubliez que vous étiez neuvième il y a deux ans ? On oublie vite. Quand tu baises une laide et qu’un jour tu baises une belle, tu penses que tu ne vas baiser que des belles… et malheureusement non, tôt ou tard tu repasses au ragoût. De temps en temps tu peux faire un exploit, on a tous connu ça. »

Pour autant, Bernard Laporte ne veut pas totalement accabler ses joueurs alignés contre le Stade-Français le week-end dernier. Il explique combien il est difficile de remplacer le talonneur Sébastien Bruno et le pilier Andrew Sheridan par des jeunes d’une vingtaine d’années. Il évoque également l’intégration du jeune Florian Fresia qui commence à faire ses gammes au plus haut niveau. Extrait:

« Mais j’ai aussi envie de les défendre. On ne remplace pas Sheridan et Bruno comme ça en deux coups de cuillère. Fresia a 20 ans et personne ne le connaissait. Chiocci il a fait quatre ou cinq matches avec nous l’an dernier. Après il rentrait en cours de jeu. Quand tu rentres pour les vingt dernières minutes et qu’il y a trente points d’écart, c’est quand même plus facile. Aujourd’hui, ce sont des titulaires en puissance, donc il faut s’affirmer. Je crois sincèrement qu’ils ont du potentiel. Il y en a un qui a 20 ans et l’autre 23 ans. Et ils démarrent à ce niveau de la compétition. Ce n’est pas pour rien si on a traîné Bruno jusqu’à 39 ans l’année dernière. J’entendais ici et là: il ne courre plus, il ne fait plus-çi, il ne fait plus-ça. Oui c’est vrai qu’il ne courrait pas beaucoup mais par contre c’était un véritable talonneur. C’est ce que je dis à Jean-Charles Orioli aujourd’hui. Car Jean-Charles est dans la même configuration que Chiocci, il a joué plus effectivement, mais pour les gros matches, j’étais obligé de rappeler Sébastien Bruno. Je lui ai dit: il faut que tu t’affirmes à ce poste-là et un talonneur ça doit d’abord s’affirmer en mêlée fermée. Mais cela, tous les clubs le vivent. Donc il faut bosser, vous êtes jeunes, il faut travailler et redoubler d’effort dans le travail, car je suis convaincu qu’ils vont y arriver. Il y a du matos, il y a de la matière première chez ces garçons et j’en suis convaincu. Mais quand on regarde notre finale contre Toulouse où on se fait massacrer il y a 18 mois, quand on regarde la demi-finale 10 mois après où c’est nous qui les fracassons, on a oublié une chose essentielle, c’est qu’ils n’avaient pas le même talonneur quand même. Une mêlée fermée, le collectif est important, mais à l’intérieur du collectif, ce sont quand même les hommes qui sont importants. Une mêlée sans Servat, une mêlée sans Bruno, ce ne sont pas les mêmes mêlées. C’est une évidence aussi. Mais ils ne sont plus là, donc il faut bosser. Et si ça ne va pas et que vous n’y arrivez pas, eh bien on changera. Au bout d’un moment, vous ne pouvez pas avoir les cartes en main et ne pas nous apporter des solutions sur le terrain. »