« Je me suis cassé pour les trois dernières minutes. Dans ma tête, je ne faisais que voir le drop néo-zélandais. Ils nous amenaient à gauche, à droite. Ils repartaient à gauche. Moi, je pistais leur ouvreur, qui n’était pas Dan Carter puisqu’il était sorti. Je regardais. Je voyais ce gazier (Nick Evans, ndlr) se mettre dans l’axe. Je me disais qu’ils le préparaient, ce drop. C’était une évidence. Et ça aurait été bien joué. Je n’en pouvais plus. J’avais le cœur qui allait péter ! Je me suis levé et je me suis dit : « T’as qu’à le mettre, ton drop ». Et je me suis cassé ! (Rires) Pour moi, il allait le mettre. Et puis à un moment donné, j’ai entendu une bronca. Je me suis demandé ce qu’il se passait. Il l’a mis ou il ne l’a pas mis ? Et là, je vois nos mecs les bras en l’air. Je me dis : « C’est pas possible ». En réalité, il ne l’a pas tapé, le drop.

Quand est-ce que j’ai senti que c’était possible ? Après le match ! Si on le joue le lendemain, ce match, on en prend 40 ! Ils étaient deux fois meilleurs que nous. Mais en sport, c’est comme ça. Et samedi, c’est encore ça. Tu as 10% de chances de gagner, ce n’est pas beaucoup. Nous, on a eu du cul. Les mecs te disent : « Vous avez gagné lors du haka, vous les avez impressionnés ». Ils oublient qu’on était mené 13-0 au bout de 20 minutes ! C’est comme les médicaments, ça n’a peut-être pas fait effet de suite ! »

« Mes joueurs ont été merveilleux, ils ont tout donné. On s’était dit qu’on allait s’envoyer en l’air et qu’on verrait. On n’avait pas 50 choses à faire. Ils l’ont bien fait. On a eu un peu de baraka. On a marqué un essai où il y avait un petit en-avant, mais Fred (Michalak), Damien (Traille), Yannick Jauzion le jouent bien. Si l’autre met le drop, on ne parle plus de rien. On rentre à la maison et on est nul, c’est comme ça. »

Source: rmcsport.com