En vue du choc de la 22ème journée du Top 14 entre Clermont et le Rugby Club Toulonnais, le manager Toulonnais Bernard Laporte s’est confié à La Montagne.

Ainsi, l’entraîneur du RCT explique se foutre complètement du statut de leader. Par ailleurs, selon lui, l’équipe n’a rien à perdre à Clermont mais plutôt tout à y gagner.

Interrogé sur les difficultés rencontrées cette saison, Bernard Laporte rappelle que son effectif a connu de nombreuses blessures et que le pack d’avants a été beaucoup modifié. Le manager Toulonnais revient ensuite brièvement sur ses 13 semaines de suspension de vestiaires et l’affaire Cardona. Extrait:

Après une saison mouvementée, voilà Toulon leader du Top 14 avant de venir défier Clermont…

« Mais on s’en fout de ce statut ! Ça ne veut rien dire du tout. Au tennis, si tu mènes deux sets à rien et que tu perds en cinq derrière, tu as l’air malin. Nous serons leaders quand nous gagneront le championnat. On fera les comptes plus tard. Pour le moment, on veut juste essayer de poursuivre notre bonne série de quatre victoires consécutives. »

Cette rencontre occupe-t-elle toute votre attention alors que se profilent les réceptions de Toulouse au Vélodrome et du Leinster en quart de finale de Coupe d’Europe ?

« Ce qui est certain, c’est que nous avons tout à gagner et rien à perdre contre Clermont. Nous allons avant tout chercher à jouer au rugby contre la meilleure équipe française, qui est imprenable à domicile mais qui a plus de mal à voyager. »

Allez-vous galvauder ce rendez-vous ?

« Nous composerons entre blessés et retour des internationaux. Nous ferons un dernier état des troupes dans les prochaines heures, mais les blessés de longue date que sont notamment Bruno, Botha et Masoe ne reviendront pas sur cette rencontre. Juanne Smith, Danie Rossouw et Brian Habana ont repris l’entraînement mais ne devraient pas être du voyage. »

Cet enchaînement est toutefois charnière dans votre saison…

« Ce que l’on sait, c’est qu’il reste à Toulon au minimum six rencontres à jouer cette saison. Cette notion de match charnière ne veut strictement rien dire, c’est du vent. Cette saison, nous avons disputé des matches plus bien plus importants avec un contexte plus défavorable. »

Justement, quel regard portez-vous sur votre saison alors que l’on entre dans la dernière ligne droite ?

« Elle est beaucoup plus compliquée que l’année dernière, plus poussive. Depuis le début de la saison, nous devons composer avec 7 blessés chaque week-end. Nous avons disputé cinq rencontres avec seulement un talonneur et un demi-de-mêlée valide. Devant, c’est plus de 80% de notre pack qui a changé en un an. Cela a toutefois permis aux jeunes du club comme Chiocci ou d’autres avec le statut de doublure comme Suta ou Bruni de profiter du temps de jeu. Mais honnêtement, quand on prend en compte tous ces paramètres, on est content d’être là où on est. »

Avez-vous le sentiment de payer les efforts de la saison dernière ?

« L’an passé, nous avions rapidement fait la différence et avions ainsi pu laisser nos cadres au repos quelques semaines. Là, c’est complètement différent. Sans doute que ces-derniers payent  l’accumulation des efforts fournis, notamment lors des dernières finales disputées. »

Vendredi, dans les tribunes du Stade Marcel Michelin, vous serez privé de contacts avec votre staff. Quel impact a cette suspension sur le groupe ? 

« Pour dire vrai, ça ne change pas grand chose, si ce n’est que les instances continuent de prendre des décisions ridicules comme m’empêcher d’aller féliciter mes joueurs dans les vestiaires après le match. Ça n’a en revanche aucune incidence sur le briefing d’avant match, cela me prive juste des émotions particulières de la mi-temps. »

Et les joueurs dans tout cela ? 

« Ils se sont sentis attaqués et trouvent cette décision injuste, mais s’ils peuvent se servir de ces sentiments sur le terrain… »

Après-coup, avez-vous le sentiment d’être allé trop loin avec M. Cardona ?

« Je suis surtout satisfait que mes propos aient servis à quelque chose en permettant de délier certaines langues. Il ne s’agit pas de mon propre intérêt dans cette affaire mais de l’intérêt du rugby français. »