Giteau et Michalak blessés, le demi d’ouverture argentin Nicolas Sanchez a été appelé en urgence à Toulon. Il fait ses grands débuts, aujourd’hui à Mayol, contre Grenoble.

Quand il enfilera le maillot rouge et noir avec le numéro 10 dans le dos, cet après-midi face à Grenoble, Nicolas Sanchez risque de sentir tout le poids d’un lourd héritage à porter. Dans la galaxie des étoiles toulon­naises qu’il rejoint, son nom n’est pas le plus scintillant. Ce n’est pourtant pas un débutant. Cet été, l’ancien Bordelais (26 ans, 27 sél.) a été titulaire à l’ouverture de l’Argentine lors des six matchs du Four Nations.« C’est là que je l’ai remarqué, explique Bernard Laporte, le manager du RCT. On en a parlé à Juan Fernandez Lobbe (le troisième-ligne international argentin qui joue à Toulon). Il y avait urgence et Nicolas était disponible. »

Au moment de son recrutement, fin septembre, l’urgence était pro­voquée par l’opération à une épaule de Frédéric Michalak, écarté des terrains jusqu’en janvier, laissant le seul Matt Giteau mener le jeu toulonnais. Mais le génial Australien s’est blessé à son tour aux ischio-jambiers la semaine dernière lors de la victoire du RCT en Ulster (23-13), laissant vacant, pour un mois, le trône du roi Jonny Wilkinson, retraité depuis la fin de saison dernière.

Voilà comment Nicolas Sanchez, arrivé à Toulon au début du mois d’octobre, se retrouve titulaire pour son premier match avec le RCT. « Vous allez voir, c’est un bon joueur, intelligent, technique comme tous les Argentins. Il est vif, c’est un bon passeur, il a la vista. Et, en plus, c’est un buteur. On ne l’a pas pris pour le mettre au placard. Il fallait lui mettre le pied à l’étrier. Je suis très content de lui à l’entraînement », s’enthousiasme Laporte, pas mécontent de sa trouvaille dans un marché des demis d’ouverture où les perles se font rares.

ETCHETO : « POUR MOI, C’EST UN SURDOUÉ »

De telles louanges laissent perplexe. S’il est si fort, pourquoi Sanchez, arrivé à Bordeaux-Bègles en 2011, ne s’est-il jamais imposé en trois saisons passées en Gironde ? « Il n’a pas été épargné par les blessures, se souvient son entraîneur à l’UBB, Vincent Etcheto, qui ne l’a titularisé qu’à huit reprises en Top 14. Et puis Camille Lopez commençait à s’imposer. Et quand Lopez est parti, Pierre Bernard est arrivé. Il n’a jamais vraiment décollé mais il a toujours été généreux. »

Question de timing et de malchance donc car, comme Laporte, Etcheto ne tarit pas d’éloges sur le bonhomme. « Pour moi, c’est un surdoué. C’est un bon buteur, même s’il ne s’entraînait pas beaucoup dans ce secteur. Il a aussi des qualités athlétiques d’un très bon niveau. Et malgré son petit gabarit (1,78 m, 85 kilos), il est dur. » Le coach bordelais est prêt à parier que Toulon ne s’est pas trompé en le recrutant. « Au RCT, il va pouvoir s’exprimer. Car, dans l’avancée, il est pratiquement injouable. Je suis très optimiste pour lui à Toulon et très pessimiste pour nous quand on aura à l’affronter. C’est une très bonne pioche. » Voilà les Grenoblois prévenus.

Source: lequipe.fr