Comme vous le savez, le manager Toulonnais Bernard Laporte souhaite devenir le président de la Fédération Française de Rugby en 2016.

Lors d’un entretien accordé au Journal du Rugby, l’actuel entraîneur du RCT évoque ses idées et ses positions. Il explique notamment vouloir supprimer les phases finales du championnat pour déclarer champion du Top 14 le leader à l’issue de la phase régulière. Extrait:

Vous avez annoncé que vous alliez briguer la présidence de la Fédération en 2016. Quelles seront vos priorités ?

Il est beaucoup trop tôt pour parler de priorités. Là, je suis sous contrat avec le RCT et cela va demander beaucoup d’organisation. On aura tout le loisir de réfléchir à tout ça en temps voulu, avec mon président. 

Mais que aimeriez-vous changer ?

Comme je l’ai dit, il faudrait qu’il y ait plein d’idées car sans idée et sans innovation, on n’avance pas. Je pense aussi qu’il ne faut pas se représenter après deux mandats, c’est suffisant. Ceci est aussi vrai pour un président que pour un membre directeur. Il y a beaucoup de choses intéressantes à faire. Moi, quand je me lance quelque part, je le fais à fond. Ça a été le cas quand je jouais, quand j’étais sélectionneur et aussi aujourd’hui en tant que manager. Là, je me concentre pleinement sur le RCT.

Comment avez-vous vécu cette saison éprouvante sur le plan personnel ? 

Le Top 14 est un championnat très difficile, serré donc on passe forcément par de nombreuses émotions. Il y a eu cette sanction qui m’a interdit de vestiaires avant et pendant les matches et puis l’éloignement avec ma famille aussi puisqu’elle habite à Paris. Mais comme quand j’étais joueur ou sélectionneur j’ai toujours été passionné. Si je ne l’étais pas, j’aurais arrêté et je n’aurais pas accepté la proposition de Mourad Boudjellal.

Comment expliquez-vous la saison paradoxale de votre équipe qui, à un certain moment, n’était plus dans les six premiers ?

Je suis très fier des garçons, de leur réaction. Ils ont montré un état d’esprit extraordinaire. Ils ont su se remobiliser quand on était dans le dur. Je pense que le match contre Grenoble et cette défaite à domicile a été un déclic. Le groupe s’est resserré et ça lui a permis de terminer premier de la saison régulière et de se qualifier directement pour les demi-finales. Cela nous a permis d’éviter les barrages et donc d’avoir un match en moins. Ce n’est pas un luxe vu le nombre de matches qu’il y a dans une saison. Personne n’est épargné, même les « supposés » gros clubs connaissent des difficultés.

Préférez-vous pour le championnat le système du foot ou celui du rugby avec des phases finales pour désigner le champion ?

J’ai toujours dit que le champion de France devait être désigné à l’issue de la saison régulière. Il est quand même plus normal de récompenser la régularité, non ? En plus, on gagnerait trois dates et cela permettrait de ne quasiment plus avoir de doublons. Mais comme elles font partie de l’histoire de ce sport, les phases finales n’ont jamais été touchées.

Et concernant la réduction du nombre d’équipes dans le championnat ?

C’est difficile d’avoir un avis sur ce sujet. En ayant moins d’équipe dans le championnat, il y aura plus de dates de disponibles, ça c’est une évidence, mais si on resserre l’élite, il y a aura moins d’investisseurs qui s’intéresseront à notre sport et ça ce n’est pas bon car, quoi qu’on en dise, dans notre société, l’argent est le nerf de la guerre. Ce n’est vraiment pas une question facile à traiter et il faut bien tout analyser avant de prendre des décisions.

Propos recueillis par le Journal du Rugby