Le meilleur défenseur du RC Toulon est incontestablement son président Mourad Boudjellal. Mais quand ce dernier ne monte pas en première ligne, le RCT sait aussi pouvoir compter sur un deuxième avocat tout aussi brillant et persuasif : son directeur sportif. Après la victoire poussive des Toulonnais face à Bayonne, c’est Bernard Laporte qui se présenta à la barre. Seul, façon de donner plus de poids à son plaidoyer. Plaidoyer en faveur de la prestation de son équipe. Plaidoyer en faveur de Xavier Chiocci, le pilier gauche qui fut entendu en milieu de semaine par la police de Toulon dans une affaire où Steffon Armitage, son flanker, est impliqué et pour laquelle ce dernier sera jugé le 10 février. Plaidoyer à l’indulgence pour le match contre les Sharks de ce jeudi, que le RC Toulon abordera en étant diminué par une quinzaine d’absents entre sélectionnés et blessés. Sans effets de manches, sobrement mais fermement, Bernard Laporte sut se faire convainquant.

La victoire sur Bayonne ? « Je suis très, très fier de mon équipe. Quatre matchs, quatre victoires, le mois de janvier est bien rempli. Ceux qui ont dit que l’on n’aimait pas la période des fêtes, que l’on n’était pas bon en janvier, il faut qu’ils retournent à l’école. » Bernard Laporte oublie la défaite à Montpellier le 3 janvier, 16 à 12. « Ces matchs comme celui contre Bayonne, la saison dernière on les perdait et d’autres équipes les perdent, reprit- il. On a su gagner sans être bons, il faut voir les choses comme elles sont, mais en affichant un état d’esprit qui m’a plu. Le problème, contre Bayonne, c’est qu’on ne marque pas. Dans les moments décisifs nous n’avons pas su prendre le score. La dernière passe, le dernier choix n’étaient pas bons. La saison dernière on a galéré à cause du mois de janvier. Là, on est dans une situation plus confortable, pas idéale, mais plus confortable… »

C’est dans ce contexte que le RCT se prépare à affronter les Sharks ce jeudi à Mayol. « Ce match tombe mal car nous aurons de nombreux absents, seize ou dix-sept, dit le manager. Mais nous ferons tout pour bien recevoir les Sud-Africains. Ce sera pour nous l’occasion de lancer les jeunes. Après ce match, nous donnerons dix jours de repos aux joueurs : l’entraînement reprendra le lundi 16 février. »

LA VICTOIRE COMME THÉRAPIE

Bernard Laporte, fut évidemment invité à parler de l’affaire Chiocci-Armitage. « Oui, la semaine a été compliquée, admit-il. Dire le contraire serait mentir. J’ai dit aux joueurs, il faut faire face. J’ai tout fait pour que cette histoire ne les perturbe pas. Après, je ne suis pas dans leur tête. J’ai voulu qu’on se dise la vérité. J’ai dit que la solidarité allait être de rigueur. On n’a pas le droit de faire n’importe quoi. Je ne parle pas de ce qui s’est passé. Je ne suis pas la Justice. Elle fera son travail. On acceptera le verdict, c’est la vie. Mais quand on parle mal de ton club comme cela s’est passé cette semaine pendant deux jours, tu es touché. Cela serait grave de ne pas l’être. Ça voudrait dire que l’on s’en fout. Nous sommes fiers de nos supporters, de nos joueurs, de nos partenaires, on n’a pas envie qu’on nous traite de voyous dans le monde entier. Xavier Chiocci, j’ai voulu qu’il joue contre Bayonne. Il a été entendu, ce n’est pas pour ça qu’il est coupable. À partir du moment où il sort blanchi, il n’y a pas de raison qu’il ne joue pas. Il n’a rien fait sans quoi il ne serait pas là. »

Fin du plaidoyer, place à l’éloge… de l’Équipe de France de hand-ball victorieuse de l’Espagne en demi-finale du championnat du monde. « Je tiens à féliciter mon ami Claude Onesta et cette équipe de France qui depuis vingt ans porte haut et loin les couleurs de la France, qui sait rester dans l’excellence. Je lui souhaite qu’elle gagne la finale. » La victoire comme thérapie. À Toulon on n’en connaît pas de meilleure.

Source: Midi Olympique