Bernard Laporte: « La campagne est peut-être le meilleur moment de ma semaine »
Bernard Laporte: « La campagne est peut-être le meilleur moment de ma semaine »
Le jeudi 26 novembre 2015 à 19:13 par David Demri
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Depuis la rentrée, Bernard Laporte se multiplie : le manager du RC Toulon mène campagne pour la présidence de la Fédération et pilote une nouvelle émission sur RMC.
Il sait se mettre en quatre, pas se couper en deux. Dimanche, Direct Laporte, son nouveau show radio multisports sur RMC (18-20 heures), s’est fait sans lui. Il était animé par son remplaçant attitré, l’ancien basketteur Jacques Monclar. Au même moment, Bernard Laporte portait le survêtement du RC Toulon, qui lançait de la plus mauvaise des manières à Coventry sa saison de Coupe d’Europe sur la pelouse des Wasps (32-6).
Cette collision entre ses activités est révélatrice. Adepte des vies multiples, l’ex-employé d’EDF, devenu sélectionneur du XV de France (1999-2007) et secrétaire d’État aux Sports (2007-2009), en mène aujourd’hui trois de front : à la radio et au terrain s’ajoute depuis le 1er septembre sa campagne pour la présidence de la Fédération française (FFR), mise en jeu fin 2016. On pourrait presque en compter une autre avec sa casquette d’actionnaire de nombreuses entreprises (casino, immobilier, etc.).
Au quotidien, ses différentes activités s’entremêlent. « On échange par téléphone au moins trois ou quatre fois par jour« , explique son ami Serge Simon. Ancien coéquipier puis joueur de Laporte, il est aujourd’hui son directeur de campagne et son collègue à RMC. Mourad Boudjellal, le président toulonnais, se félicite que son manager appelle ses adjoints même quand il est en déplacement pour sa campagne. Le 27 octobre, les animateurs de L’After Foot sur RMC ont eu la surprise de recevoir un coup de fil de Laporte, qui souhaitait intervenir à l’antenne. « On était en bagnole avec Serge, de retour d’une réunion à Niort, raconte-t-il. On écoutait RMC, on s’est arrêtés pour les appeler. On a bien rigolé. »
Le mardi en campagne
Son implication n’est prise en défaut par aucun employeur. Au RCT, auquel Laporte consacre « largement » la majeure partie de son temps, Mourad Boudjellal se dit satisfait. Difficile de se plaindre d’un entraîneur trois fois champion d’Europe. « Je craignais de le sentir trop préoccupé par sa campagne, mais ce n’est pas le cas. Il a juste fallu clarifier la hiérarchie entre ses adjoints et expliquer à quelques joueurs importants pourquoi il n’était plus si omniprésent. »
Dans une semaine type, ponctuée par un match le samedi, Laporte quitte son domicile de Carqueiranne le dimanche matin pour rejoindre sa compagne à Paris. Il n’assiste pas aux soins et décrassages de ses joueurs le lundi, mais revient par le premier avion mardi pour mener l’entraînement matinal. En début d’après-midi, il rejoint la ville où se tiendra, en soirée, sa réunion de campagne hebdomadaire. Elle a été annulée la semaine passée en raison des attentats, mais la prochaine a eu lieu mardi à Valence (Drôme).
Le mercredi étant un jour off au RCT, il reprend les commandes le jeudi matin, jusqu’au match. Dans sa semaine, il veille aussi à caser quatre rendez-vous à la radio : deux interventions dans leMoscato Show le mercredi et jeudi, en plus des deux Direct Laporte, deux heures le dimanche et une heure le lundi. RMC a misé gros sur lui en lui confiant cette émission multisport en plein « drive time », l’équivalent radiophonique du prime time de la télévision. « Depuis 2006, Bernard est devenu une personnalité importante de l’antenne. Il est très à l’aise et drôle« , justifie François Pesenti, le directeur général de RMC Sport.
RMC s’est inquiété
La station s’accommode de ses absences. Elle l’a équipé d’un mini-studio pour piloter son émission depuis son domicile du Var. Quand il est pris par le RCT, elle lui permet de faire les heures prévues dans son contrat en participant aux Grandes Gueules du sport, l’émission animée par… Serge Simon. En revanche, elle s’est inquiétée de la possible collusion avec sa campagne : « J’ai fait savoir aux instances du rugby que la présence de Bernard à l’antenne ne veut pas dire que RMC a choisi son camp, indique Pesenti. Nous lui avons demandé, comme à Serge Simon, de rester mesuré quand il parle de la Fédération. C’est plus facile pour Serge que pour Bernard, parfois impulsif… »
Ce trait de caractère comble les dirigeants de club, éducateurs, joueurs ou bénévoles qui vont à sa rencontre dans son tour des France des clubs. Avec son débit mitraillette, le candidat régale son auditoire avec ses formules assassines contre la « Corée du Nord » qu’est à ses yeux la FFR. « C’est un grand succès, même si c’est un peu biaisé puisque nous nous déplaçons à la demande de nos hôtes », reconnaît Simon. Laporte se plie aux selfies, aux autographes, doit parfois convaincre les simples curieux qu’il est un candidat sérieux.
« La campagne est peut-être le meilleur moment de ma semaine », confie le candidat star, aux anges de « découvrir des villes, des gens, de retrouver [son] équipe, de partager un pot et manger un bout« . Sans perdre de vue son objectif : convaincre un maximum des 1.885 présidents de club, qui s’abstiennent en moyenne à 90% lors des élections fédérales, de participer au vote. Il est vrai qu’il n’y a souvent qu’un candidat à l’élection. Cette fois, Laporte affrontera sans doute le président sortant, Pierre Camou, ou son vice-président, Serge Blanco, pas encore déclarés.
120.000 euros à trouver
A-t-il demandé conseil à son ami Nicolas Sarkozy? « Ça, vous ne le saurez pas », coupe-t-il, quitte à alimenter les fantasmes. En revanche, il ne cache pas que cet engagement a un coût : il estime qu’il lui faudrait 150.000 euros pour mener la campagne à son terme. Des interventions en entreprise doivent lui permettre d’alimenter le compte de son association de campagne. Il a déjà collecté 30.000 euros. « Mais on n’a encore rien touché, donc je paie tout. Et si j’en suis de ma poche à la fin, ce sera normal« , explique le candidat, qui assure qu’il réserve en personne ses chambres d’hôtel et ses billets de train.
Comme à la radio, Laporte, très entouré par son équipe, n’a pas besoin de préparer longuement ses intervention. Et il ne stresse jamais. Ce qui lui préserve un quotidien moins éreintant qu’attendu. « La lassitude, je l’ai seulement connue pendant la Coupe du monde pour TF1. Je me suis régalé à commenter, mais les trajets tous les week-ends en Angleterre, à la fin c’était compliqué. »
Aujourd’hui, ses soirées sont « plutôt tranquilles« , dit-il. « La campagne m’enlève juste un peu de bon temps. J’allais faire mon footing, manger un bout avec des copains, je regardais la télé. Tout ça, je ne le fais plus. » Le sacrifice est surtout celui consenti par sa famille qu’il voit moins, souligne ce père de trois enfants qui vivent avec leur mère respective, dont il est séparé. « Quand je vois comment il court par monts et par vaux avec la même énergie, je me dis qu’à un moment il va tomber, et puis non », s’amuse Mourad Boudjellal. Laporte assure qu’il n’est pas près de s’écrouler : « Rien ne me pèse, je ne fais que ce que j’aime. »
Source: lejdd.fr
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5 Commentaires
Qu’il passe la main alors si c’est le meilleur jour de sa semaine… ça doit le faire chier d’entrainer étant donner que la campagne est plus intéressante… En attendant le RCT galère et c’est pas près de s’arrêter étant donner que le capitaine quitte le navire…
entièrement d’accord avec ipac83 ! actuellement le mec qui tient la barraque RCT c’est j.DELMAS ! en plus lorqu’il entend parler de Dal – MASo et consort , il faut se mettre à sa place et avec les BOULES ! dans le circus qu’est actuellement LE RCT ! ON va GAGNER à MICHELIN !je lle sents ce match !
C est moi ou Bernie est un peu démobilisé.
J’espère me tromper !
on en voit les résultats sur le terrain!il y aplus de pilote dans l’avion.
Il doit avoir un bilan carbone très élevé…