Lors d’un entretien accordé au Midi Olympique, le manager Toulonnais Bernard Laporte a évoqué la sélection des sept Toulonnais pour le stage à Marcoussis programmé à la fin du mois de septembre.

Il avoue ressentir énormément de fierté. Par ailleurs, il explique qu’il comptait donner des jours de vacances à son effectif avant le match d’Oyonnax, donc il n’est pas bien frustré de ne pas pouvoir compter sur ses sept internationaux pour préparer ce match. Extrait:

Avec sept joueurs convoqués dans le groupe des trente, Toulon est devenu le premier fournisseur du XV de France. Quel est votre sentiment ?

Une immense fierté. Une reconnaissance pour le club qui, depuis deux ans, arrive à obtenir de très gros résultats. Or cela veut certainement dire que les joueurs sont performants. Bravo à eux. Je vais avoir des joueurs heureux aux entraînements. L’équipe de France, c’est toujours spécial pour eux. Quand un joueur est appelé, il a des étoiles dans les yeux. Pour un technicien, c’est toujours plus facile de travailler avec des joueurs qui ont la banane. Après, et ce sera mon message ce lundi à la reprise de l’entraînement, le plus dur commence pour eux. Il ne faut pas qu’ils se satisfassent d’être convoqués. Leur objectif doit être d’être dans les 23, puis d’être titulaire, puis de gagner. Si j’ai 7 Toulonnais dans les 23 pour le premier test, je serai encore plus content !

Vos joueurs seront donc heureux. Mais aussi absents 48 heures avant le déplacement à Oyonnax…

Cela tombe bien, ils devaient être en vacances. J’avais prévu de leur donner trois jours de vacances cette semaine-là. Cela ne bouleverse-t-il pas du tout vos plans ? Bien sûr qu’avoir des joueurs en équipe de France entraîne des contraintes. Mais je ne vais pas changer d’avis. La priorité de tous, cela doit être le XV de France. Je le pensais déjà quand j’ai commencé ma carrière d’entraîneur au SBUC. Je n’ai pas changé de ligne. Ce sera à mon staff et à moi de nous adapter. Je ne dis pas que nous allons le faire de gaîté de coeur, mais on n’y peut rien. Le sélectionneur se doit de prendre les joueurs qu’il pense être les meilleurs. S’il estime qu’ils sont à Toulon, qu’il les prenne.

Pas de polémique alors ?

Mais qu’est-ce que l’on veut ? Je ne vais pas râler auprès de Philippe (Saint-André) parce qu’il me prend sept joueurs ! Je vous le répète, les Bleus doivent être la priorité des priorités. Après, que fait le législateur vis-à-vis des présidents de clubs qui subissent cette situation alors que c’est eux qui payent les joueurs ? Mais il faut mettre les choses dans l’ordre. Sur le plan sportif, il n’y a rien à dire. Au contraire, j’aurais râlé s’il n’avait rien fait !

C’est-à-dire ?

Depuis deux ans, les résultats sont mauvais. Je comprends que le staff des Bleus ait eu envie de renouvellement. C’est même sain. Car les joueurs qu’il prenait ne devaient pas donner satisfaction. Alors, je dis aux 30 qui viennent d’être appelés : changez les choses, impulsez une nouvelle dynamique !

Vous vous étiez aussi appuyé sur une forte ossature de joueurs du Stade français lors de votre premier mandat à la tête des Bleus. Pourquoi ?

Mais parce qu’à l’époque, le club dominait les autres Champion de France en 1998, 2000, 2003, 2004, finaliste de la Coupe d’Europe en 2001. Un sélectionneur prend les meilleurs où ils sont. Il est indéniable que de pouvoir s’appuyer sur un contingent de deux gros clubs comme j’ai pu le faire est un avantage. La cohésion est plus facile à trouver. Mais il faut faire attention, aussi, à ce que des clans ne se créent pas. L’idée est de ne pas avoir les Toulonnais d’un côté et le reste des joueurs de l’autre…