Bernard Laporte évoque le XV de France, la situation du Top 14 et celle du RCT

Bernard Laporte évoque le XV de France, la situation du Top 14 et celle du RCT

Le vendredi 6 novembre 2015 à 11:49 par David Demri

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laporteAvant le match de Top 14 de samedi, Toulon – Montpellier, le manager du RCT aborde sa riche actualité : XV de France, élections à la FFR, venue du MHR…

La situation du XV de France est-elle aussi désespérée qu’il y paraît aujourd’hui ?
Non, ce n’est pas désespéré. Il ne faut pas exagérer. Mais qu’il y ait beaucoup de choses à changer, c’est une évidence. Quand on compare les nations du Nord et du Sud, et même quand on compare la France avec l’Écosse ou le pays de Galles, oui, il y a des choses à faire bouger.

Comment fait-on pour placer l’équipe de France comme priorité N. 1 quand les intérêts des clubs et ceux de la fédération divergent à ce point ?
Ça, c’est ma campagne pour la présidence de la Fédération française et je n’en parle pas.

Mais quelles mesures fortes prendriez-vous si vous êtes élu ?
Je parlerai fin mars. Pour l’instant, je sillonne la France à la rencontre des clubs (il sera le mardi 1er décembre à Gruissan, ndlr). Tous les mardis, j’évoque les réformes que je souhaite mettre en place. J’écoute. J’échange. Et je construis un programme autour d’une équipe.

C’est cet échange qui manque aujourd’hui à la tête de la FFR ?
Il faut changer les processus et les responsables. La Fédération française, ça ne peut pas être trois ou quatre personnes qui s’accaparent le pouvoir et prennent des décisions à l’emporte pièce. Moi, je veux consulter tous les clubs et, avec eux, construire le rugby de demain. Certains pensent qu’ils sont des rois, que la fédération leur appartient. C’est cet état d’esprit-là que je veux changer.

Prendriez-vous Fabien Galthié comme sélectionneur ?
Arrêtez d’écouter les rumeurs ! J’ai dit que Fabien méritait d’être sélectionneur autant que les autres. Mais je n’ai pas dit qu’il fallait qu’il entraîne l’équipe de France.

Que répondez-vous à ceux qui vous disent que vous avez déjà été au pouvoir et que vous auriez alors pu faire bouger les lignes ?
Ça n’a rien à voir. Un ministre des Sports ne peut pas faire bouger une fédération. La fédération est certes sous tutelle mais elle reste souveraine. Elle fait ce qu’elle veut.

Louis Picamoles qui quitte le Top 14 pour jouer en Angleterre, ça va dans le bon sens ?
Ça le regarde. Il a le droit de faire ce qu’il veut. Il a envie de connaître une autre expérience ? Je ne suis pas contre, au contraire. On s’enrichit toujours des différences.

Les salaires explosent en Top 14. La course à l’armement ne va-t-elle pas trop loin ?
Elle ne va jamais trop loin à partir du moment où il y a une économie en face, où il y a des présidents comme Mohed Altrad, par exemple. Après, c’est fragile. Si Altrad s’en va, le club de Montpellier aura des difficultés, c’est une évidence. Mais au lieu de taper sur ces présidents, il vaudrait mieux les aider. Et puis il y a aussi d’autres clubs, comme Perpignan, qui ont une réelle économie et qui ne sont pas dans l’élite.

Le fossé se transforme en gouffre entre le rugby professionnel et amateur. Est-ce un processus vraiment irréversible ?
On s’en fiche qu’il y ait un fossé. Le monde amateur a vocation à former. Il n’a pas à être comparé au monde pro. Ce qui est important, c’est la redistribution, les moyens que l’on donne aux écoles de rugby, comment on forme nos jeunes. L’épicerie du coin aura toujours du mal face à Auchan. Mais les clubs qui ont vocation à devenir pro doivent le devenir. Ils ne lutteront pas avec les dix plus gros mais il peut aussi y avoir deux strates chez les professionnels.

Toulon accueille le MHR, samedi. Comment voyez-vous ce match ?
Il nous manque encore 100 % des joueurs !

Vous exagérez…
Il nous en manque encore quinze. On fera avec les éléments que l’on a.

Ça vous inquiète ?
Jamais. La santé m’inquiète. Le rugby, jamais.

De la pression, alors ?
Pas plus. La pression, on l’aura à la 26e journée de Top 14.

Quel regard portez-vous sur le club de Montpellier ?
Altrad et Galthié ont remis ce club dans le droit chemin. C’est très bénéfique pour le rugby français.

Vous allez ajouter une émission dominicale sur RMC à un emploi du temps déjà très chargé. Trouvez-vous encore le temps de jouer à la pétanque avec les copains, en Corse ?
Non. Malheureusement, non. Cet été, je n’ai pas pu prendre de vacances. J’étais surbooké. Mais si je suis quelqu’un d’actif, je ne suis pas un surhomme et j’ai aussi besoin de me reposer, de décompresser. Alors oui, la pétanque m’a manqué. Je suis passionné par ce jeu. Mais elle est intéressante parce qu’il y a ceux qui y jouent. C’est comme au rugby…

Source: midilibre.fr

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