Dans un long entretien accordé au Journal du Rugby de février, le trois-quarts centre Toulonnais, Mathieu Bastareaud affirme se sentir bien à Toulon, dans son club, mais également dans sa vie, au quotidien. Explications:

Comment expliquez-vous vos bonnes prestations personnelles ?
C’est un tout. Que ce soit en club ou dans ma vie personnelle, je me sens bien. J’arrive à pouvoir l’exprimer sur le terrain. Je suis sorti d’un an et demi, deux ans, assez galères. J’ai changé pas mal de choses dans ma préparation au quotidien. Désormais, cela porte ses fruits.

Le fait d’être moins placé sous le feu des projecteurs au RCT explique-t-il aussi votre embellie ?
Cela me va bien. Cela me change. A Paris, j’étais plus exposé médiatiquement. C’était plus compliqué. J’avais plus de mal à gérer, un peu de mal à prendre certaines responsabilités. Tandis qu’à Toulon, je ressens moins la pression. Je prends le temps de bosser, il y a moins de pression sur moi. Cela permet d’être plus détendu au quotidien.

A Paris, il y avait moins de joie dans votre rugby ?
J’avais un peu, peut-être, perdu cette envie de me faire du mal à l’entraînement. A partir de là, on rentre un peu dans une phase de sinistrose. Ce n’est pas bon.

Certains joueurs du RCT vous ont-ils aidé dès votre arrivée ?
Il n’y a pas que les joueurs. Tout a été fait pour que je me sente bien. Que ce soit le président, le coach, le staff, les joueurs, les personnes qui travaillent dans l’administratif, dans les bureaux. C’est propre à Toulon. Je remarque aussi cela avec les autres joueurs. Ici, comme on se sent aimé, c’est plus simple. Je me sentais redevable. Après une première saison d’adaptation moyenne, j’avais envie de faire un bon début de saison. J’ai retrouvé les sensations, l’amour du jeu, l’envie de me faire mal. Cela porte ses fruits. Mais il ne faut pas s’enflammer, je suis bien placé pour dire que tout va vite au rugby. Un jour on est en haut, un autre on est en bas. J’essaie de faire au mieux.

Le RCT peut-il encore mieux jouer ?
On peut toujours faire mieux. Après, il ne faut pas être hypocrite. On sait qu’on nous donne favoris après une première partie de saison assez exceptionnelle. Mais on n’est à l’abri de rien. On est dans notre bulle, mais on bosse dur tous les jours. Ce qui se dit de nous, on essaie de faire abstraction.

Un doublé H-Cup Top 14 est-il envisageable ?
Je ne sais pas mais ce serait un rêve. On a la qualité d’effectif pour pouvoir essayer de le faire. Mais même pour le Stade Toulousain, la référence, cela n’a pas été simple non plus. On va prendre les matches les uns après les autres. On est passé près de faire quelque chose de beau l’an dernier. On a vu la tristesse des supporteurs. On n’a donc pas envie de se monter la tête. Si c’est pour se dire favoris et se casser les dents en quart, en demi, mieux vaut être mesuré. Si c’est pour faire dix mois exceptionnels et se planter ensuite, ce serait un échec. On doit surtout se concentrer sur notre jeu. S’il doit y avoir un titre c’est qu’on l’aura mérité.

Vous préféreriez soulever le Brennus ou la Coupe d’Europe ?
Pour un joueur français, soulever le Brennus c’est un rêve. Je ne cracherai pas non plus sur la Coupe d’Europe. Mais à titre personnel, j’ai une petite préférence sur le Brennus.

Quel va être le plus gros adversaire du RCT ?
Il faut se méfier de tout le monde. Sur un match tout est possible. Malgré ce que l’on peut dire, Toulouse est toujours au rendez-vous. Clermont est très impressionnant. Il ne faut pas enterrer non plus le Racing qui revient bien, Castres aussi…