Son cas était devenu un feuilleton à suspense. Au gré des déclarations des uns et des autres, mais aussi des atermoiements parfois grand-guignolesques autour du sauvetage du Stade Français, le départ de Mathieu Bastareaud à Toulon a pris du temps. Avant d’être officialisé il y a dix jours. Mais c’est bien connu, l’attente renforce le désir. Présenté ce lundi aux 4000 supporters varois massés dans la tribune du centre d’entraînement Ange-Siccardi, à l’occasion de la grande rentrée publique de l’effectif du RCT, le trois-quarts centre international a eu la belle surprise d’être numéro 1 à l’applaudimètre. Dans un club où l’équipe passe avant les individualités, les spectateurs ont même scandé des « Toulon ! Toulon ! » à l’annonce de son nom. De quoi provoquer le sourire gêné de celui qui ne boude pas son plaisir.

« Je suis super excité, explique-t-il. C’est un club mythique. De très grands joueurs sont passés ici. J’ai envie d’inscrire mon nom dans l’histoire de ce club. » Détendu, serein, heureux, Bastareaud est apparu à l’opposé de l’image qu’il renvoyait ces derniers mois. Comme s’il se sentait déjà à la maison. Déjà venu en repérages pour trouver une demeure, l’ancien joueur du Stade Français a de nombreux amis à Toulon, au-delà du cadre du rugby, et y vient souvent passer ses vacances. Au pôle Espoirs de Marcoussis, il avait également côtoyé quelques joueurs du RCT. « Je connais la moitié de l’effectif, ça va faciliter les choses », confie Mathieu.

Bref, même s’il reste « fier d’être parisien », ce destructeur de défense au profil unique en France a tout pour être à l’aise dans ce nouveau chez lui qui était sa seule destination en cas de départ : « Mon choix a été fait en janvier. Si je quittais Paris, c’était pour Toulon. Ça a mis 4-5 mois, c’est long, alors que c’était une situation assez simple. Mais Mourad et Philippe (Boudjellal et Saint-André, président et manager général, ndlr) m’ont rassuré, ils avaient une volonté commune que je vienne. »

Habitué aux stars médiatiques, comme Chabal à Sale ou Wilkinson à Toulon, Saint-André saura gérer le cas Bastareaud. Arrêté au moins jusqu’au 20 juillet après avoir été opéré d’un kyste, Mathieu veut désormais se tourner vers l’avenir. « J’ai fait des erreurs mais le passé, c’est le passé. Il fallait que je quitte mon petit cocon pour enfin devenir un homme. Il n’y a pas de raison pour que ça se passe mal. » Même la pression de l’exigeant public de Mayol ne lui fait pas peur : « C’est clair qu’il ne faut pas faire un mauvais match. (Rires.) Mais c’est de la bonne pression. L’attente due à ma venue me motive encore plus. » L’histoire entre Bastareaud et le RCT ne fait que commencer.

Source RMC