Excellent contre les Harlequins, en attaque comme en défense, Mathieu Bastareaud a confirmé qu’il montait en régime à l’approche de la fin de saison et qu’il postulait à une place chez les Bleus pour la prochaine tournée.

« Ça commence maintenant. » Attiré par le parfum des phases finales, auxquelles il n’était plus habitué avec le Stade Français ces deux dernières saisons, Mathieu Bastareaud (23 ans) aborde le sprint final avec gourmandise. Auteur d’une saison mitigée avec Toulon, souvent inconstant dans ses performances, le centre toulonnais a réalisé l’une de ses prestations les plus accomplies vendredi dernier contre les Harlequins (37-8). Pour le premier match couperet du RCT, il a guidé son équipe vers les demi-finales du Challenge européen, un objectif déclaré du club varois. « J’adore ces matchs à pression, où il y a une belle opposition en face, reconnaît le centre formé à Massy. J’aime les disputer et j’avais envie de bien faire. Je ne peux pas me contenter de l’à peu près ou du juste bien. J’ai envie d’être très bien tous les week-ends. J’ai des objectifs personnels à atteindre. » En concurrence avec Matt Giteau, Gabiriele Lovobalavu, Christian Loamanu ou encore Geoffroy Messina pour une place dans l’équipe, « Basta » a les faveurs de Bernard Laporte.

Avec vingt apparitions en championnat sur 22 journées (dont 17 titularisations), l’international français (9 sélections) s’est affirmé comme une pièce maîtresse du dispositif toulonnais. Mais son manque d’efficacité dans les zones de vérité lui était souvent reproché. Sur la pelouse de Mayol la semaine passée, il a été décisif. En attaque, comme sur cette percussion où il emmène trois défenseurs, à l’origine du premier essai de son équipe, œuvre de Sébastien Tillous-Borde. En défense, aussi, où il a fait reculer ses adversaires à chaque impact et où il a annihilé une énorme occasion en faveur des Londoniens d’une intervention décisive sur Mike Brown. « Ils occupaient bien le terrain sur la largeur, ils nous ont fait cavaler, explique Bastareaud au sujet des Harlequins. C’était dur physiquement mais on avait prévu ça donc on l’avait travaillé. On s’y attendait. On avait les crocs en défense, on avait tout le temps envie de gagner le défi physique. » Au sein d’une équipe basée sur la puissance et sur l’affrontement, le Cristolien de la naissance rayonne. Comme rarement cette saison, il a montré l’étendue de sa palette dans tous les secteurs.

Cette prestation confirme le sentiment de montée en régime qui escorte l’ancien Parisien depuis plusieurs semaines. « Je me sens de mieux en mieux, reconnaît-il. Tout est fait pour que je sois bien. Mes performances ne peuvent que venir de moi. Il fallait que je me mette des claques dans la tête pour enfin comprendre. » Ses entraîneurs l’ont aussi accompagné pour lui permettre de retrouver son meilleur niveau et il pourrait bien retrouver prochainement le XV de France. Philippe Saint-André était d’ailleurs dans les tribunes vendredi et a certainement pris des notes en vue de la prochaine tournée estivale des Bleus en Argentine. « C’est encore loin, souffle Bastareaud. Il reste des matchs de championnat, on ne peut pas juger sur un match. Si j’ai la chance de jouer contre Agen, je serai peut-être catastrophique. On m’a dit qu’il était là, je pense qu’il a vu un bon match. » Il a surtout pu se rendre compte que le Guadeloupéen s’imposait à nouveau comme un postulant crédible à une place dans le groupe France.

Source: rugby365.fr